Activit� : L'�quation de recherche fa�on puzzle




Je continue sur ma liste d'activit�s de p�dagogie active, test�es et approuv�es ! Apr�s Les Chim�res, voici un autre jeu "cl�s en main", � utiliser pendant vos formations...

J'ai cr�� ce jeu en modifiant un autre jeu propos� par Andrew Walsh et Padma Inala. "The washing line strategy" permettait aux apprenants d'exprimer physiquement l'id�e de recherche bool�enne en �pinglant des mots cl�s et des Bool�ens sur une ficelle (comme on accrocherait des v�tements � un fil � linge).
J'ai d�cid� d'aller plus loin en incluant d'autres items que l'on peut trouver dans une �quation de recherche (des cartes vierges pour les mots-cl�s, des Bool�ens, certains codes de champs de PsycINFO - la base de donn�e sur laquelle je fais la d�monstration de recherche - et des parenth�ses). J'ai laiss� tomb� la ficelle, qui me semblait superflue, et je me suis retrouv�e avec des esp�ces de pi�ces de puzzle � remettre dans l'ordre - d'o� le nom.

L'�quation de recherche fa�on puzzle


Les r�gles du jeu

Les participants sont r�partis deux par deux et je leur donne un petit sac contenant des pi�ces de puzzle plus une carte expliquant le jeu et leur donnant des requ�tes imaginaires de demande d'information (vous les trouverez toutes les six - traduites expr�s pour vous ! - dans le document t�l�chargeable au bas de cette page).
Ils doivent cr�er des �quations de recherche � propos de cette requ�te, en utilisant les �l�ments de puzzle contenus dans le sac.
La formatrice passe d'une paire � l'autre pour v�rifier s'ils ne sont pas trop perdus et les aider � corriger leurs erreurs.

Mat�riel requis

  • Des pi�ces de puzzle imprim�es sur des cartons de couleur ;
  • Une carte d'explication par groupe, elle aussi imprim�e sur du carton (et plastifi�e si possible, histoire qu'elle dure plus longtemps) ;
  • Des sacs en plastiques (j'utilise des ziploc � fleurs...) pour que les petites pi�ces ne s'�chappent pas !
Remarque : comme les �tudiants peuvent �crire sur les pi�ce de puzzle "terme de recherche", il faut en r�-imprimer r�guli�rement.

Comment �a se passe

Dans le contexte de mes formations, le but final de ce jeu est de permettre aux �tudiants de comprendre comment modifier eux-m�mes les �quations de recherche dans une base de donn�e bibliographique.
Du coup, il s'adresse � des �tudiants ayant un niveau un peu avanc� et pour lesquels il serait int�ressant de comprendre comment cr�er des requ�tes complexes.

J'ai fait plusieurs tests avec diff�rentes classes et j'en conclus que ce jeu est � utiliser uniquement avec des �tudiants ma�trisant d�j� bien les bases de la recherche documentaire. Dans l'id�al, je le fais avec des groupes que j'ai d�j� vus une premi�re fois et avec lequel on a couvert les bases (notamment, comment utiliser des champs de recherche et les Bool�ens).

La grosse difficult� pour eux, c'est de comprendre comment marchent les parenth�ses (enfin, si vous avez des matheux, �a devrait �tre plus facile, mais mes petits psychanalystes n'aiment vraiment pas �a !).
Mais c'est vraiment id�al d'aborder ce concept compliqu� sans ordinateur, avec quelque chose de visuel et de ludique.

Ce qui prend le plus de temps, c'est de passer d'un groupe � l'autre pour r�-expliquer et corriger les petites erreurs. Du coup, si vous avez un deuxi�me coll�gue qui peut �tre sur le pont juste � ce moment-l�, c'est l'id�al. Et on peut envoyer les �tudiants plus "dou�s" aider les autres. En fonction du nombre de questions et de la taille du groupe, la dur�e du jeu peut beaucoup varier. Mais avec une classe de 10-12 �tudiants assez d�gourdis, �a dure environ 20 minutes.

Au final, j'ai eu de tr�s bons retours sur cette activit�. Mes �tudiants ont aim� le c�t� int�ractif et ludique. De plus, ils ont appr�ci� les petites histoires amusantes que j'ai invent�es pour les "requ�tes documentaires" et ils �taient curieux de voir celles que les autres groupes avaient eues.
Les seuls retours n�gatifs que j'ai eu provenaient d'un groupe pas encore assez "m�r". Il leur aurait fallu plus de temps avec des  activit�s plus simples pour bien renforcer les concepts basiques de la recherche documentaire avant de passer � celle-ci.

Fiche � t�l�charger

Enfin, je vous propose de t�l�charger ce fichier pdf si vous voulez utiliser ce jeu dans vos classes. Il contient les fiches explicatives avec les requ�tes et les pi�ces de puzzle � imprimer et d�couper. Si besoin, n'h�sitez pas � les recr�er pour les modifier et les faire correspondre aux bases de donn�es que vous utilisez !

Si vous l'utilisez, �a me ferait plaisir si vous m'envoyiez un message pour me dire comment �a s'est pass�. Et n'h�sitez pas � utiliser les commentaires si vous voulez plus d'explications !

Activit� : Les comportements de recherche



Choses promises, choses dues, voici la fiche compl�te d'une activit� que j'ai utilis�e en classe avec des �tudiants et qui a pas mal march�.
Pour la cr�er, je me suis bas�e sur une id�e trouv�e dans le livre Active Learning Techniques for Librarians par Andrew Walsh et Padma Inala, dont j'avais d�j� parl� ici.
Dans le jeu original, les auteurs utilisaient une liste de typologies de comportements d�crits comme s'il s'agissait d'animaux (la pie est distraite par ce qui est nouveau, l'araign�e n'utilise que ce qu'elle trouve sur la toile, etc.) pour lancer une discussion de classe sur les forces et les faiblesses de chaque comportement. Dans l'id�al, la conversation devrait les mener � donner des conseils sur la modification de leurs comportements et comment am�liorer leur recherche documentaire.
J'ai d�cid� d'utiliser certaines des descriptions d'animaux propos�es dans le livre mais j'a choisi de changer le "gameplay" pour pousser les �tudiants � �tre cr�atif...

Les Chim�res


Les r�gles du jeu

  • Les participants sont divis�s en groupes de deux ou trois personnes.
  • On distribue � tous les groupes des fiches pr�sentants les diff�rents animaux, leurs suppos�s "comportements de recherche d'information" et une image (j'ai trouv� la plupart des images sur Wikimedia).
  • Les participants doivent choisir trois animaux repr�sentant, d'apr�s eux, les meilleurs caract�ristiques � avoir pour faire une recherche documentaire.
  • Ils d�coupent un tiers du dessin de chaque animal et le collent sur un patron qui leur a �t� distribu�. Tout autour, ils �crivent le nom de chaque animal et pourquoi ils l'ont choisi. Enfin, ils inventent un nom pour leur nouvelle cr�ature mythologique...
  • � la fin, on fait un bref tour de table pour voir les cr�ations des autres et parler de leurs choix.

Mat�riel requis

  • Des fiches animaux, patrons et explications, imprim�s par vos soin sur l'imprimante de la biblioth�que.
  • De la colle et une paire de ciseaux pour chaque groupe.

Et �a marche ?

J'utilise ce jeu pour briser la glace au d�but d'une session � propos de la recherche documentaire. Il faut n�anmoins garder � l'esprit que �a prend du temps (entre les explications, l'ex�cution et le debriefing, �a fait bien 15 minutes) donc on ne peut pas le faire sur une s�ance trop courte !

Je commence par pr�senter chaque animal / comportement au tableau avant d'expliquer le jeu. Il faut parfois r�p�ter plusieurs fois que le but est de chercher les meilleurs caract�ristiques possibles pour cr�er une chim�re qui sera la meilleure possible d'un point de vue de la recherche documentaire.
Le fait est que m�me les �tudiants de doctorat a-do-rent l'id�e de faire du d�coupage comme des gamins. Je crois que, parmi tous ceux que j'ai essay�s, c'est l'un des jeux qui a le plus de succ�s juste pour �a ! 
Mais en plus, il permet aux �tudiants de r�fl�chir sur leurs propres comportements de recherche et comment ils pourraient les am�liorer. Et �a reste. Pas plus tard qu'hier, j'ai re�u un message d'une �tudiante avec qui j'avais fait le jeu en juillet et qui me demandait un rendez-vous pour l'aider � am�liorer son comportement de recherche documentaire... �a ne m'�tait jamais arriv� avant d'utiliser ce jeu !

Enfin, ce qui me g�nait avec le jeu original, c'est que la discussion commence un peu abruptement. De ce que j'ai pu voir, c'est infiniment plus facile de faire parler les �tudiants s'ils ont d'abord �chang� entre eux en petits groupes, et c'est ce que permet ma version. Mais de ce fait, ensuite, le debriefing peut durer pas mal de temps s'ils ont beaucoup de choses � dire ! Du coup, c'est pas mal de se laisser un peu de marge et de ne pas �tre trop ambitieux sur le nombre de choses � voir au cours du reste de la s�ance...

Fiche � t�l�charger

Enfin, je vous propose de t�l�charger ce fichier pdf si vous voulez utiliser ce jeu dans vos classes. Il contient les fiches animaux, les explications et le patron � distribuer aux �l�ves.
J'ai repris les descriptions propos�es par Walsh et Inala en les modifiant un peu. Et j'ai tout traduit en fran�ais juste pour vous !
Si vous l'utilisez, �a me ferait plaisir si vous m'envoyiez un message pour me dire comment �a s'est pass� et me montrer les productions de vos �tudiants !

D'ailleurs, voici un exemple de ce que �a peut donner...


3 ans d�j� !



�a fait tr�s exactement aujourd'hui trois ans que j'ai ouvert ce blog. C'�tait un soir d'octobre, je venais de commencer un nouveau travail � Paris, loin de mes racines grenobloises et encore remu�e par le stress post-traumatique des concours.
Au cours de ces trois ann�es, je me suis d�battue pour assumer ma nouvelle identit� de biblioth�caire, j'ai fini par m'habituer � la vie parisienne, j'ai d�cid� d'�migrer en Grande-Bretagne et j'ai d�couvert le m�tier de formatrice (en biblioth�que bien s�r) et la vie sur Londres.
Ce blog m'a accompagn� dans tous ces changements identitaires et professionnels (parce que, comme bien des gens, je m'identifie tr�s fortement � mon m�tier), et j'y tiens plus que je ne saurais dire. Il y a eu de grands trous pendant lesquels je n'ai pas �crits, et il y en aura tr�s certainement encore. Parce que parfois, c'est dur de trouver un bon sujet. Parce que l'inspiration. Parce que la vie. Mais une chose est s�re : j'esp�re continuer � �crire dans ce petit journal virtuel encore longtemps.

Alors, pour f�ter cet anniversaire, je voulais vous proposer de revisiter quelques uns de mes billets les plus populaires. En voici la liste, en commen�ant par celui qui, de loin, a �t� le plus lu :

1/ Faut-il encore des biblioth�caires ?
Il s'agit de mon tout premier r�sum� de conf�rence. C'�tait au salon du livre en 2012 et la conversation entre Anne-Marie Bertrand, Dominique Parot et Marie-Christine Pascal �tait anim�e par Christophe Pavlid�s. Ils avaient notamment parl� des b�n�voles et des autres corps de m�tiers que l'on peut trouver dans nos biblioth�ques.

Ce billet-ci, je l'ai publi� juste apr�s le pr�c�dent, pour raconter ma r�action lorsque je me suis retrouv�e dans la salle de conf�rence absolument bond�e... et compos�e � 95% de femmes. Sauf sur l'estrade bien s�r. Sur sc�ne il y avait quatre personnes dont deux hommes. Comme c'est �trange...
� l'�poque, je me d�battais avec l'id�e de faire "un m�tier de fille". Je dois avouer que �a ne m'est pas encore tout � fait pass�. Et �a reste l'un de mes billets pr�f�r�s.

Encore un r�sum� de conf�rence, mais issu du salon de Montreuil cette fois. Les intervenants (Pascale Lapierre, Jean-Pierre Sim�on, Philippe Meirieu, Lucie Placin, Robert Rui et Alain Serres) �taient absolument brillants, engag�s, r�fl�chis. J'en garde un souvenir tout �merveill�.
All�, une petite citation : 
"Dans ce contexte de crise, la culture est-elle n�cessaire ? C�est aux po�tes qu�il faut poser s�rieusement les questions politiques. [...] La po�sie, c�est l��thique dont la politique a perdu le sens."

Je ne fais plus de catalogage, mais je suis toujours aussi n�vros�e... Combien de biblioth�caires trient comme moi compulsivement chaque aspect de leur vie ? Faut-il �tre n�vros� pour devenir catalogueur ou la n�vrose se d�veloppe-t-elle en cataloguant ? Et peut-on �tre sauv�e par ce travail maniaque ?

Le dernier billet de cette liste est beaucoup plus r�cent que les autres. Je l'ai compos� cet �t� pour refl�ter ce que j'avais appris sur l'active learning et que je commen�ais tout juste � mettre application dans mes formations. Ces derniers mois, j'ai continu� sur cette voie et je reste persuad�e qu'il s'agit en effet de la meilleure fa�on de s'y prendre. Pour preuve : je vais continuer � vous en rebattre les oreilles tr�s bient�t, avec des exemples d'activit�s in vivo � utiliser dans vos propres formations... Stay tuned!


Enfin, je voulais lancer de tout mon coeur un grand merci � chaque personne qui prend le temps de me lire ici de temps en temps. Car c'est bien l� toute l'id�e d'un journal ouvert aux grands vents de l'Internet. Merci d'�tre pass� par ici. Merci de m'avoir donn� un peu de votre temps. Merci !





Veille - Outils de pr�sentation et Information Literacy



Une fois n'est pas coutume, voici un mini-billet de veille contenant quelques liens que j'ai trouv� int�ressants au cours de la semaine pass�e. (Tous les liens sont Britanniques : anglophobes s'abstenir !)


  • Tout au long de la semaine, Ned Potter (vous vous souvenez ? J'avais traduit un article de lui il n'y a pas longtemps) a pr�sent� diff�rents outils pour am�liorer nos pr�sentations.
    Au programme :
    • De belles polices de caract�res avec FontSquirrel ;
    • Alternative � PowerPoint num�ro 1 : Ha�ku Deck (je l'utilise tr�s souvent pour t�l�charger de belles images pour mes PowerPoints, d�j� adapt�es � la taille de la diapo et avec un bandeau mentionnant la source en bas : parfait !) ;
    • Alternative � PowerPoint num�ro 2 : Canva (personnellement, les limitations de la version gratuite m'agacent, j'ai arr�t� de l'utiliser compl�tement) ;
    • Une utilisation d�tourn�e de Prezi pour faire des diapositives normales en PDF ;
    • Et enfin, mon pr�f�r� : des outils d'association et de recherche par couleur pour des diapositives plus harmonieuses.
  • Le LILAC (Librarian's Information Literacy Annual Conference) est une conf�rence qui a lieu tous les ans au Royaume-Uni autour du th�me de l' "information literacy". La prochaine �dition aura lieu en avril, � Newcastle, et l'appel � texte est d�j� ouvert.
    Vous pouvez jeter un oeil aux pr�sentations des pr�c�dentes �ditions dans les archives du site.




Photo de Will Montague trouv�e via HaikuDeck.
Cette photo est mise � disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d�Utilisation Commerciale 3.0 non transpos�.

10 conseils pour mettre � profit une s�ance unique

Cet article est une traduction de 10 Tips for Making the Most of a One-Shot Session d'Amanda Hovious.
Tous les liens dans le texte m�nent � des ressources en anglais.

C'est la rentr�e ! Vous avez probablement entam� l'ann�e avec de nombreuses formations et pr�sentations de la biblioth�que, et la plupart de ces formations tombent s�rement dans la cat�gorie des s�ances uniques. Nous connaissons tou.te.s les limitations de ces s�ances uniques - peu importe � quel point la formation a �t� pr�par�e, on ne peut pas tout faire en une heure de cours. Donc aujourd'hui, je partage dix conseils pour vous aider � faire en sorte que vos �tudiants en apprennent le plus possible en une seule s�ance. Les voici :

1) Pr�parez vos apprenants. Entrer sans introduction dans une classe pleine d'�tudiants qui ne s'attendent pas � �tre form�s � la recherche documentaire, qui ont oubli�, ou qui n'ont aucune id�e de l'int�r�t que �a peut avoir, c'est s'exposer au d�sastre et presque garantir que presque rien ne sera appris au cours de la s�ance. Pr�venez les �tudiants � l'avance (ne vous contentez pas de vous reposer sur leur professeur) de ce que vous allez leur apprendre et en quoi c'est int�ressant vis-�-vis de leur �tudes. Il y a plusieurs mani�res de s'y prendre. Voici quelques id�es : faites une annonce sur la page du cours, cr�ez un message vid�o qu'un de leurs profs pourra leur passer avant votre s�ance, ou venez en classe la semaine pr�c�dente pour vous pr�senter bri�vement. Votre imagination est la seule limite sur ce point.

2) Oubliez les suppositions, passez � l'�valuation. Nous faisons tous des suppositions concernant ce que les �tudiants savent ou ne savent pas. Les enseignants le font. Les biblioth�caires le font. Il est temps d'arr�ter ! Les suppositions sont probablement la plus grosse barri�re � l'apprentissage que l'on puisse cr�er quand on parle de s�ances uniques parce que l'on peut se retrouver avec deux types de r�sultats : 1) les �tudiants n'apprennent rien car il leur manquait des pr�-requis qu'ils �taient suppos�s avoir OU 2) les �tudiants n'apprennent rien car ils connaissaient d�j� les concepts et les comp�tences enseign�es.
Pour �viter �a, la solution la plus simple est d'�valuer les �tudiants, de pr�f�rence avant la s�ance. Nul besoin d'�tre formel : un simple questionnaire devrait suffire. Et plut�t qu'�valuer des comp�tences abstraites, �valuez l'exp�rience. Combien de dissertations ont-ils �crit ? � quel point les bases de donn�es leur sont-elles famili�res ? Comprennent-ils les attentes de la recherche acad�mique ? Si vous avez une classe pleine d'�tudiants qui ont peu ou pas d'exp�rience dans l'�criture de dissertations acad�miques, se lancer dans l'utilisation des bases de donn�es ou l'�valuation des sources ne sera pas une exp�rience d'apprentissage vraiment utile. Il leur faut d�marrer par une orientation sur le processus de recherche, comment choisir un sujet, le restreindre et identifier leurs besoins informationnels.

3) Soyez flexible. Ce point se joint au point num�ro 2. Vous vous �tes donc pr�par� � enseigner � des �tudiants comment trouver des articles dans des bases de donn�es, mais apr�s �valuation vous avez d�couvert qu'ils n'ont m�me pas encore choisi leurs sujets. Il est temps de faire preuve de flexibilit� car, quand vous allez entrer dans la salle de classe, vous allez devoir faire machine arri�re et travailler avec eux sur l'exploration des sujets et identifier leurs besoins informationnels (mais vous pouvez tout de m�me y int�grer un mot sur les bases de donn�es). Je pense que la fa�on la plus facile de faire �a est de penser de fa�on modulaire, chaque module repr�sentant une comp�tence ou un concept discret. Si vous gardez en t�te la modularit� quand vous d�veloppez vos documents p�dagogiques, vous pourrez sortir n'importe quel tour de votre chapeau � la demande. Vous serez toujours pr�par�s pour enseigner aux �tudiants ce dont ils ont besoin.

4) Less is more. Si vous lancez 1000 concepts aux �tudiants, combien vont-ils en m�moriser ? Probablement aucun. Trop de contenu m�ne � une surchage cognitive. Concentrez-vous sur un nombre limit� de concepts ou de comp�tences et vos �tudiants en retiendront bien plus. Jetez un oeil � mon post sur la "R�gle de un" pour les s�ances uniques. Cette r�gle refl�te une approche modulaire de l'instruction.

5) Ayez une approche multimodale. La pr�sentation multimodale d'informations signifie que vous pr�sentez la m�me information sur plus d'un mode (par exemple visuel, auditif, tactile). Cela peut vous rappeler les styles d'apprentissage mais ce n'est pas tout � fait �a. Le but d'une pr�sentation multimodale n'est pas un enseignement � l'attention de divers styles d'apprentissage (les styles d'apprentissage sont plus un mythe qu'une r�alit�). Il s'agit plut�t de r�duire la charge cognitive et d'am�liorer la compr�hension. Personne n'apprend au maximum de ses capacit�s lorsqu'on ne fournit qu'un seul mode de pr�sentation (bien que l'on puisse avoir des pr�f�rences). Tout le monde b�n�ficie d'une pr�sentation multimodale. Gardez cela � l'esprit lorsque vous d�veloppez vos mat�riels p�dagogiques et activit�s. Par exemple, vous pouvez pr�senter le concept des sources primaires et secondaires avec des exemples de la vie r�elle (tactile) et une vid�o Youtube (audiovisuel).

6) Essayez le mod�le de l'atelier. Le mod�le de l'atelier est une approche qui est beaucoup utilis�e aux �tats-Unis pour enseigner les comp�tences de langue - et parfois les maths - au primaire et au secondaire. Je pense qu'il s'agit d'une approche id�ale pour les s�ances uniques car cela permet de planifier l'apprentissage en s'appuyant sur une limite temporelle d�finie. Le mod�le de l'atelier a quatre composantes primaires : l'ouverture, la mini-le�on, le temps de travail et le d�briefing. L'ouverture (environ 5 minutes) permet de d�finir les attentes et d'identifier les objectifs de la session. La mini-le�on (10 � 15 minutes) est la composante directe d'enseignement et peut inclure une d�monstration et/ou un petit cours. Le temps de travail (environ 30 minutes) est la composante o� les �tudiants pratiquent ce qui a �t� enseign� pendant la mini-le�on. Le niveau de supervision peut varier au cours de cette p�riode, en fonction des besoins des �tudiants. Le d�briefing (10 � 15 minutes) permet aux �tudiants de r�fl�chir sur leur travail. Qu'ont-ils appris ? Quelles questions ont-ils encore ?

7) Utilisez des exemples pratiques. Les exemples pratiques ("worked examples") sont des supports d'enseignement incroyables. Vous les avez probablement d�j� rencontr�s en maths, mais je pense qu'ils servent une fonction importante dans l'apprentissage de la recherche documentaire. Afin que les �tudiants deviennent de bons chercheurs et de bons auteurs, ils doivent voir ce que "bon" veut dire. C'est l� que viennent les exemples pratiques. Un exemple pratique d'une dissertation dans un contexte de formation � la recherche documentaire devrait inclure des annotations de la bibliographie et des citations dans le texte. Pourquoi cette source a-t-elle �t� choisie ? Comment a-t-elle �t� trouv�e ? Pourquoi a-t-il fallu la citer � des endroits sp�cifiques ? Encore mieux, cr�ez un exemple pratique int�ractif o� les items annot�s sont des liens menant � des bo�tes pop-ups contenant plus d'informations. Les pop-ups permettent de d�sencombrer l'espace visuel et de r�duire la charge cognitive.

8) Fa�tes des liens avec la vie r�elle. Tous les �tudiants ne sont pas de futurs enseignants-chercheurs en devenir. La plupart ne le sont pas. La plupart n'aiment pas le processus de recherche acad�mique. Mais un jour ils utiliseront leurs comp�tences d'information literacy d'une mani�re ou d'une autre. Ils ont donc besoin de savoir comment transf�rer ces connaissances au-del� du domaine acad�mique. C'est pourquoi faire des liens avec la vie r�elle est vital pour la formation � la recherche documentaire. Mais comment faire des liens entre la recherche et la vie r�elle lorsque l'on est dans une salle de classe, au sein d'un campus, au milieu de nulle part ? En utilisant l'apprentissage par probl�mes li� � leur carri�re ou � leur vie future (ils ont besoin de savoir transf�rer les comp�tences au-del� de l'�cole, donc faites en sorte que les cas refl�tent des �v�nements futurs). Si les �tudiants travaillent d�j� sur une dissertation, mieux vaut se concentrer l�-dessus. N�anmoins, savoir faire des liens entre l'apprentissage � l'�cole et l'apprentissage tout au long de la vie est une comp�tence essentielle au XXI�me si�cle. Les biblioth�ques devraient donc consid�rer l'int�gration de ce type d'apprentissage par probl�mes dans les formations qu'elles donnent aux �tudiants de premi�re ann�e par exemple.

9) Incitez � l'utilisation de la biblioth�que. Rien n'est plus exasp�rant que les �tudiants qui sont fiers d'admettre qu'ils n'ont jamais mis un pied � la biblioth�que. Ils devraient �tre embarrass�s. La r�ussite � l'�cole n�cessite d'utiliser la biblioth�que. Et les lecteurs r�guliers r�ussissent probablement bien mieux apr�s l'universit� (je ne sais pas si c'est vrai, mais �a me para�t bien). Comment faire en sorte que les �tudiants que l'on voit lors de s�ances uniques se mettent � fr�quenter la biblioth�ques ? Tous les moyens sont bons. Des points en plus, si l'enseignant est d'accord. De la nourriture. Des prix. Voire un programme de badges num�riques s'il est bien d�velopp�. Le plus important �tant que les �tudiants viennent � la biblioth�que apr�s leur session et cr�ent des liens avec les biblioth�caires.

10) Le suivi. Combien de formations avez-vous donn� apr�s laquelle vous avez perdu la trace des �tudiants ? O� vous n'avez pas recontact� l'enseignant afin de d�couvrir comment les �tudiants s'en �taient sorti dans leurs examens ? Le suivi est aussi important que la pr�paration de l'apprenant (point num�ro 1). Les questionnaires avec des questions en lien avec la formation peuvent �tre utiles, mais le suivi en personne avec l'enseignant vous donnera probablement des informations ayant plus de valeur et vous aidera � am�liorer vos prochaines formations.

Former � la recherche documentaire sans ordinateur... Ou presque !



J'ai la chance de travailler dans une institution qui poss�de un public relativement divers. Dans les faits, nombreux de mes �tudiants suivent leurs �tudes � temps partiel et sont ins�r�s dans la vie active depuis de nombreuses ann�es.
Avec eux, le probl�me que je rencontre le plus, c'est une "computer literacy", une ma�trise de l'outil informatique, relativement faible, qui les emp�che d'utiliser au mieux les ressources documentaires � leur disposition. Et comme je n'ai pas la possibilit� de les aider � se mettre � niveau directement, il faut parfois savoir �tre cr�atif...
Voici les m�thodes et les "trucs" que j'utilise pour prendre en compte leurs besoins lors de mes formations, en sept points.

Savoir � qui on s'adresse. J'envoie syst�matiquement un questionnaire la semaine avant la formation afin d'�valuer le niveau des �tudiants. Je ne leur demande pas ce qu'ils savent faire (do you know how to...? > yes/no/I'm not sure) mais quel est leur �tat de confiance vis-�-vis des diff�rents outils (how do you feel about...? > Very confident / confident / not really confident / what is that?)

Faire des groupes de niveau. Si c'est possible, diviser les �tudiants en groupes de niveau c'est tellement tellement mieux !
Leur demander de se r�partir eux-m�mes entre trois groupes de niveau peut marcher assez bien. Sinon, je les r�partis d'autorit� en fonction de leurs r�ponses � mon questionnaire.
Ainsi, si j'arrive � isoler les �tudiants de "niveau faible", �a me permet de commencer par passer du temps avec eux pour v�rifier qu'ils savent bien utiliser Firefox (oui, oui...) et trouver le site de la biblioth�que avant de passer � quoi que ce soit d'autre.
Avec les autres groupes, je vais pouvoir avancer plus vite et voir plus de choses.

Visualiser sans le stress de l'outil. Le truc important que j'essaie de transmettre � mes �tudiants, ce n'est pas forc�ment la technique d'utilisation d'un outil (�a en fait partie mais c'est loin d'�tre le premier point sur ma liste), mais la m�thode qu'il y a derri�re. C'est l� que sont les comp�tences transf�rables qui leur permettront non seulement de savoir utiliser cette base de donn�es en particulier, mais de savoir utiliser toutes les bases de donn�es similaires (par exemple).

Du coup, si on se d�tache d'un outil particulier pour aller vers les concepts abstraits qui sont derri�re, on peut s'�loigner des supports informatiques pour jouer avec des mat�riaux plus physiques. Avec des sch�mas et autres documents p�dagogiques, ou avec des activit�s � faire "avec les mains" plut�t que sur ordinateur.
Et �a, c'est tr�s bon quand on s'adresse � des personnes qui sont extr�mement stress�es par l'utilisation d'outils informatiques. Cela permet de parler calmement d'un concept en particulier et de s'assurer qu'elles ont bien compris les bases avant de mettre le tout en application sur ordinateur.
Autre utilit� : pour faire cours dans une salle non informatis�e, o� les �tudiants ne vont pas pouvoir tester l'outil imm�diatement. �a permet de s'assurer qu'ils ont au moins saisi les concepts.
Et �a marche m�me avec les plus d�brouillards qui n'auraient th�oriquement pas besoin de cette b�quille pour saisir comment �crire une �quation de recherche par exemple. Dans mes questionnaires de feedback, les petites activit�s manuelles que je propose sont toujours ce qu'ils ont pr�f�r� dans la s�ance.

Dans les faits, qu'est-ce que �a donne ? Et bien des fiches d'activit�s comme le Good Search / Bad Search ou un jeu en groupe comme celui de la "Recette" ; je vous les avais pr�sent�s tout les deux dans mon article sur les p�dagogies actives.
�a peut aussi �tre de v�ritables petits jeux de soci�t� invent�s pour l'occasion afin d'illustrer un concept, des puzzles, des activit�s se rapprochant plus des travaux manuels... J'en ai quelques exemples sous le coude en ce moment ; je vous les pr�senterais quand je les aurais test�s sur mes �tudiants.

Savoir prendre son temps. D'apr�s les commentaires que je re�ois dans mes formulaires de feedback, m�me quand je mets pas mal d'activit�s simples dans une session, les �tudiants pensent toujours que la le�on allait � la bonne allure. Du coup, mieux vaut aller le plus doucement possible et les faire jouer avec les concepts au cours d'activit�s p�dagogiques plut�t que de se pr�cipiter pour essayer de voir le plus de choses possible en un temps record : ce n'est jamais du temps de perdu.

Revenir enfin � l'outil. � un moment ou � un autre, il faut bien l�cher ses petits papiers et revenir vers l'�cran d'ordinateur.

Si j'ai affaire � un groupe de faible niveau assez homog�ne, on va aller tr�s doucement et voir assez peu de choses. L'id�e est de ne surtout pas les noyer, mais de les mettre suffisamment en confiance pour �tre s�re qu'ils sauront reproduire avec confiance les quelques �tapes simples que je vais leur montrer.
Je montre chaque �tape une part une et j'attends bien que tout le monde ait r�ussi � la reproduire sur son pc, m�me pour les trucs les plus �l�mentaires comme cliquer sur un bouton...

Si je n'ai pas pu diviser la classe en groupes de niveau, je demande � une coll�gue de venir m'aider et elle peut v�rifier que tout le monde suit et aider les retardataires pendant que je pr�sente des fonctionnalit�s plus avanc�es.

Des photocopies, rien que des photocopies. 
Quelle est l'utilit� d'avoir des documents p�dagogiques uniquement en ligne si les �tudiants ont du mal � y acc�der ? Pour les "computer literate", la question ne se pose pas. Mais pour les autres je suis devenue une adepte du bon vieux polycopi�.
J'ai toujours de meilleurs retours quand je distribue les supports � l'ancienne. Bien entendu, je mets aussi tout en ligne et je leur envoie un email avec les liens juste apr�s la formation.

Autre exemple : quand mon formulaire de feedback �tait en ligne, je n'avais environ que 25% de r�ponses. Maintenant, j'en distribue une copie imprim�e qu'ils remplissent avant de partir et j'ai un taux de r�ponses de 100% !
Certes, c'est mauvais pour les arbres... Mais je n'ai pas encore trouv� de meilleure alternative.

Un dernier point :
Former les formateurs. Je propose syst�matiquement aux professeurs d'assister � la formation avec leurs �tudiants : souvent, ils en ont plus besoin qu'eux ! En particulier ceux qui rechignent � me donner du temps pour passer dans leur classe : c'est souvent qu'ils n'ont pas id�e de tout les savoir-faire que nous pouvons leur apporter. Et parfois leur "computer literacy" laisse elle aussi � d�sirer...
Et � ceux qui n'ont pas pu venir, je propose de venir les former en seul-�-seul directement dans leur bureau. Ils ne m'�chapperont pas !


La photo ci-dessus est de Phil Gyford. Elle est mise � disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d�Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 G�n�rique.

La London Library

Cette ann�e, j'ai visit� pas mal de biblioth�que londoniennes, en partie pour pouvoir les ajouter au portfolio de mon Chartership, et surtout parce que certaines branches du Cilip organisent r�guli�rement des visites de diverses biblioth�ques ce qui permet d'assouvir sa curiosit� biblioth�conomique tr�s facilement !
Mais de toutes celles que j'ai visit�es, celle qui m'a le plus marqu� c'est de loin la London Library. Si vous avez l'occasion de passer sur Londres, profitez donc des visites gratuites qu'ils organisent tous les lundis, �a vaut le d�tour !
Mais commen�ons par le commencement...


Cr�ation

La London Library a �t� fond�e par Thomas Carlyle en 1841. Il n'aimait pas la British Library, qu'il trouvait trop bruyante et il n'aimait pas avoir � passer par les biblioth�caires pour pouvoir acc�der aux livres. Il a donc d�cid� de cr�er une biblioth�que o� l'on se sentirait comme � la maison, ou peut-�tre plut�t comme dans un club.


Le bureau d'accueil en 1935. Cr�dit photo : Sylvia Lewes

Les collections

Aujourd'hui, les collections de la London Library comptent plus d'un million de livres. Ils ne sont jamais d�sherb�s, sauf les doublons des livres non-populaires. Environ 70% des collections ont �t� entr�es dans leur OPAC mais le reste attends son tour pour �tre catalogu� r�trospectivement. Du coup, les registres papiers (tap�s � la machine ou �crits � la main !) doivent encore �tre utilis�s.
Le premier biblioth�caire a invent� un syst�me de classification sp�cifique pour la biblioth�que. Il est organis� alphab�tiquement par sujets, afin d'�tre plus facile d'utilisation pour les non-biblioth�caires et d'encourager la s�rendipit� en mettant c�te � c�te des livres de sujets tr�s diff�rents.

Les collections se concentrent sur les humanit�s, en particulier la lit�rature, l'histoire et l'art. Les collections en fran�ais, allemand, italien, espagnol et russe sont aussi particuli�rement importantes.

La collection de monographie inclut des livres datant du XVI�me si�cle � nos jours. Environ 8 000 titres sont ajout�s aux collections chaque ann�e, ce qui oblige la biblioth�que � rajouter environ 800 m�tres de rayonnages suppl�mentaires tous les trois ans. Cette expansion combin�e � l'absence de d�sherbage explique pour la biblioth�que a d� beaucoup s'agrandir depuis le d�but de son existence. On en est au point o� elle occupe tout un p�t� de maisons au plein centre de Londres. Avec la r�cente addition de la maison de T.S. Eliot (qui �tait adjacente � la biblioth�que), ils estiment avoir assez de place pour les 25 prochaines ann�es. Apr�s �a, il leur faudra construire des extensions au-dessus des b�timents actuels.

Dans la "Times room", la London Library poss�de une collection de toutes les �ditions du Times depuis son ouverture. Elle poss�de plus de 750 titres dans sa collection de p�riodiques vivants et poss�de 2 500 titres de plus pour ses p�riodiques morts, certains remontant au XVIII�me si�cle.
De plus, la biblioth�que souscrit � plus de 200 journaux en ligne et propose � ses membres un acc�s � JSTOR.

Les acquisitions (pour les p�riodiques comme pour les monographies) sont faites sur demande des membres et pour compl�ter certains trous dans les collections. La biblioth�que re�oit aussi de nombreuses donations de membres vivants ou d�c�d�s.

Les rayonnages dans le b�timent le plus ancien.
Cr�dit Photo : Christopher Simon Sykes

Les Services

97% des collections sont en libre acc�s, ce qui signifie que d'innombrables �tages de rayonnages et salles d'archives sont librement accessibles � ses membres. Toutes les �tag�res sont suffisamment basses pour �tre accessibles par la plupart sans aide. 
Une particularit� int�ressante vient du syst�me d'a�ration, invent� pendant la construction du b�timent victorien le plus ancien : pour laisser passer l'air librement, les sols des archives sont des esp�ces de grilles en fer forg� (vous pouvez les apercevoir dans la photo ci-dessus), ce qui permet de voir � travers les nombreux �tages du b�timent.

Des bureaux et des chaises sont dispers�s un peu partout dans la biblioth�que, mais il y a aussi des salles d'�tude dont une compl�tement silencieuse o� les ordinateurs portables sont interdits et o� un silence strict doit �tre respect�.
De nombreux membres utilisent la biblioth�que comme leur bureau, venant chaque jour � heure fixe et utilisant toujours le m�me espace de travail. Les �crivains appr�cieraient particuli�rement de se sentir ainsi un peu moins seul dans leur travail solitaire.


L'une des salles de lecture. Cr�dit Photo : Philip Vile

Les membres vivant � moins de 30 km de la biblioth�ques peuvent emprunter 10 documents. Ceux qui vivent plus loin peuvent en emprunter 15. Il est possible d'emprunter jusqu'� 40 documents moyennant paiement d'un extra. La p�riode de pr�t normale est de deux mois mais peut �tre pronlong�e ind�finiment tant que le document n'a pas �t� r�serv� par un autre membre.

Les sacs d'une taille sup�rieure � une feuille A4 et de la profondeur d'un livre reli� doivent �tre laiss�s dans des casiers du hall d'entr�e. Des sacs plastiques sont distribu�s aux membres pour qu'ils puissent transporter quelques objets indispensables dans la biblioth�que.


Ses membres

Vu qu'elle est compl�tement ind�pendante, l'existence de la London Library d�pend enti�rement des droits d'inscriptions pay�s par ses membres, des dons et des collectes de fonds, ainsi que de la gestion prudente de ses ressources. Elle ne re�oit aucune subvention du gouvernement.
La biblioth�que a connu un grand nombre de membres c�l�bres qui ont jou� un r�le central dans la vie intellectuelle du Royaume-Uni (Agatha Christie, Charles Darwin, Charles Dickens, Virginia Woolf, Arthur Conan Doyle, T.S. Eliot, Winston Churchill,...). Pendant longtemps, l'inscription �tait r�serv�e aux hommes mais la biblioth�que se vante d�sormais d'�tre ouverte � tous.
Dans les faits, l'inscription annuelle vaut �475 (environ 600�). Elle est payable mensuellement et un taux � 50% est propos� aux jeunes de 16 � 24 ans. Elle propose aussi un syst�me d'aide pour les futurs membres n'ayant pas les moyens de payer la totalit� de l'inscription annuelle, permettant de couvrir 30 � 60% des frais d'inscription.

Un lecteur, en 1935. Cr�dit Photo : Sylvia Lewes

Mon opinion

La London Library se pr�sente comme une biblioth�que d'�tude fantastique, centr�e sur le confort de ses membres (avec sa salle silencieuse, sa politique de libre acc�s aux collections, ses p�riodes de pr�t infiniment extensibles). La liste de ses membres et de ses pr�sidents est vraiment impressionnante et des b�timents eux-m�mes �mane un parfum d'histoire et de litt�rature. Elle est vraiment superbe et surprenante (les diff�rents architectes qui ont travaill� sur ses b�timents ont fait un excellent travail), et ses collections sont incroyables.

Mais autant j'aimerais l'utiliser en tant que lectrice, autant elle m'appara�t professionnellement peu attrayante. Je pense particuli�rement � la perspective d�courageante de l'immense catalogage r�trospectif qui doit encore y �tre men�, et sa politique stricte de non-d�sherbage. Si elle continue sur cette voie, la London Library peut s'attendre � �tre confront�e � de s�rieux probl�mes structurels dus au manque d'espace pour accueillir ses collections envahissantes.


Toutes les photos de ce billet proviennent du site de la London Library et sont prot�g�es par copyright. Vous pouvez retrouver ici les photos historiques et ici les photos actuelles.

Faux pas de Maria Adolfsson (Doggerland 1)

Quatri�me de couverture C�est le lendemain de la grande f�te de l�hu�tre � Heim?, l��le principale du Doggerland. L�inspectrice Karen Eiken...