La solitude des nombres premiers

Roman adultes
La solitude des nombres premiers

Paolo Giordano
Points, 2010 - 342 p.

Note : 4/5

Quatrième de couverture : Elle aime la photo, il est passionné par les mathématiques. Elle se sent exclue du monde, il refuse d'en faire partie. Chacun se reconnaît dans la solitude de l'autre. Ils se croisent, se rapprochent puis s'éloignent, avant de se frôler à nouveau. Leurs camarades de lycée sont les premiers à voir ce qu'Alice et Mattia ne comprendront que bien des années plus tard: le lien qui les unit est indestructible.
Né en 1982 à Turin, Paolo Giordano prépare, en parallèle à sa carrière d'écrivain, un doctorat en physique théorique. Il est le plus jeune auteur à avoir été couronné du très prestigieux prix Strega, pour son premier roman La Solitude des nombres premiers.


La quatrième de couverture ne rend pas vraiment compte ni de l'histoire, ni de l'ambiance de ce roman. J'en lis des critiques dithyrambiques depuis plusieurs mois, je n'ai donc pas hésité quand je l'ai trouvé au format poche en librairie.

Mattia est un jeune homme meurtri par la disparition de sa soeur jumelle qui était très retardée mentalement, disparition dont il se sent totalement responsable puisque, pour ne plus être confronté aux railleries de ses camarades, il l'a abandonnée un jour dans un parc.
Alice, elle, est marquée physiquement et psychologiquement par un accident de ski qu'elle a eu dans son enfance, accident dont elle tient pour coupable son père qui la poussait malgré elle dans cette activité.
Ce sont donc deux êtres accidentés qui vont se croiser sur les bancs du collège et qui, malgré les longs silences et les non-dits, vont se lier à vie.

Paolo Giordano réussi à peindre avec merveille les violences de l'adolescence, violences vis à vis des autres, violences vis à vis du corps qui change, violences indélébiles qui marqueront la vie adulte. Alice s'enfonce peu à peu dans l'anorexie ; Mattia s'enfonce quant à lui dans une sorte d'autisme... et aucun ne saura en sortir.

« La solitude des nombres premiers », c'est l'histoire de deux êtres qui ne se sentent pas conformes aux autres, deux êtres qui, tels des nombres premiers, se sentent à l'écart de la société et n'arrivent pas à trouver leur place.

Je ne sais pas bien comment parler de ce livre. Je l'ai dévoré, j'ai été happée par l'histoire, par les personnages. J'ai adoré l'écriture tout en retenue, la façon qu'a Giordano de nous raconter cette histoire, sans tomber dans les clichés ni dans la facilité.

« La plume de Paolo Giordano est un piège qui rend captif dès les premières pages. Ce roman se lit d'une traite, offre au détour d'un paragraphe des instants de vérité pure, nous rend amoureux de ses personnages et nous fait doucement mal, sans aucun pathos, comme sans vouloir déranger. Aérien et triste. Beau. » [Source : Cunéipage via Lecerclepoints]

→ Pour un premier roman, c'est un coup de maître !

L'homme au balcon

Roman adultes - Polar
L'homme au balcon

Maj Sjöwall, Per Wahlöö
Rivages (Rivages noir), 2008 - 276 p.

Note : 4/5

Quatrième de couverture : Stockholm, écrasé de chaleur, s'engourdit dans un long été monotone. Un homme d'apparence ordinaire fume, seul, sur son balcon, observant la rue. Sa voisine appelle la police, mais quel mal y a-t-il à fumer sur son balcon ? Dans une Suède conformiste et prospère qui se regarde volontiers en paradis terrestre, Martin Beck traque un violeur meurtrier de petites filles, alors que son couple commence à se désagréger sous l'effet de la routine, du désabusement et de son hyperactivité au travail. L'enquête, faut d'indices, se révèle très difficile, d'autant que les réactions de la population deviennent vite inquiétantes.

Petit polar en apparence tout simple, mais c'est là toute sa subtilité. Il n'y a pas de scène gore, pas d'enquête exceptionnelle, pas de "super policier", pas de médecin légiste surdoué... Il n'y a rien de tout cela. Juste de sordides meurtres de fillettes, des policiers normaux, une enquête simple avec les moyens du bord, le tout agrémenté d'une très réaliste peinture de la société suédoise.

Le livre a été écrit dans les années 60, mais il n'a pas pris une ride. Il est intemporel, il aurait pu être écrit l'an dernier, ça n'aurait rien changé. C'est la marque des grands bouquins.

La fin me parait un peu simple et rapide, en comparaison de la lenteur de tout le reste, mais ça colle finalement assez bien à ce qu'est ce polar : juste ancré dans la réalité, sans surhomme.

→ Une valeur sûre du polar nordique

Vous plaisantez, monsieur Tanner

Roman adultes
Vous plaisantez, monsieur Tanner

Jean-Paul Dubois
Seuil (Points), 2007 - 199 p.

Note : 4/5

Quatrième de couverture : Avant d'hériter de la maison familiale, Paul Tanner menait une existence paisible. Mais depuis qu'il a décidé de la restaurer, rien ne va plus ! Maçons déments, couvreurs délinquants, électriciens fous, tous semblent s'être donné le mot pour lui rendre la vie impossible. Chronique d'un douloureux combat, galerie de portraits terriblement humains : le récit véridique d'un chantier infernal, coloré d'une bonne dose d'humour...noir !

Petit livre gentillet dans lequel on sent que l'auteur a quelques comptes à régler avec les artisans du bâtiment ! Il nous livre une succulente galerie de portraits et brosse le tableau souvent très drôle d'un chantier qui se transforme peu à peu en parcours du combattant. J'ai souvent ri, j'ai passé un très agréable moment, mais ça n'est quand même pas le bouquin du siècle.

→ Un bon petit livre distrayant

La peau du tambour

Roman adultes
La peau du tambour

Arturo Pérez-Reverte
Seuil (Point), 2003 - 504 p.

Note : 4/5

Présentation de l'éditeur : Un pirate dans le système informatique du Vatican. Une église qui tue pour se défendre. Une belle aristocrate andalouse. Trois malfrats chargés d'espionner un agent secret en col romain. Un banquier épris de spéculation immobilière et un mystérieux corsaire espagnol disparu en 1898 au large des côtes cubaines. Tels sont les personnages de ce roman d'amour et d'aventure qui a pour décor la somptueuse Séville et son histoire millénaire. L'héroïne en est Notre-Dame-des-Larmes, une petite église qui suscite passions et convoitises et pour laquelle une poignée de fidèles est prête à aller jusqu'au meurtre. C'est du moins ce que croit Lorenzo Quart, chargé par le Vatican d'enquêter sur les crimes commis dans son enceinte. Il découvrira bientôt que la clé de l'énigme est enfouie sous les vieilles pierres de la ville, dans l'âme de chacun de ses habitants comme dans celle de chaque lecteur disposé à le suivre dans sa quête de la vérité.

Je suis entrée dans le monde d'Arturo Pérez-Reverte avec Club Dumas... puis avec Le tableau du Maître flamand et Le Maître d'escrime, tous meilleurs les uns que les autres. Pérez-Reverte a telle façon de nous raconter les histoires que nous ne pouvons pas décrocher, même lorsque l'histoire est ardue et complexe.

La peau du tambour n'est pas son meilleur bouquin. Il y a quelques longueurs, mais elles sont peut être nécessaires, finalement. Elles sont peut être là pour illustrer la langueur de Séville écrasée sous la chaleur... L'histoire, elle, n'est pas banale : un pirate entre dans le très sécurisé système informatique du Vatican pour aller déposer une lettre dans l'ordinateur privé du Saint-Père. Il n'en fallait pas plus pour mettre en alerte les services secrets du petit État ; le père Quart est dépêché sur place pour enquêter... L'intrigue, même si elle n'est pas exceptionnelle, nous tient en haleine jusqu'au bout. Les personnages sont parfois un peu caricaturaux, mais ils n'en sont pas moins attachants pour autant. Il y a le vieux curé buté ; le vicaire et ses dents longues ; la riche héritière, grenouille de bénitier mais femme fatale ; la vieille héritière pleine de lubies ; les petits malfrats alcooliques... et le Père Quart, solitaire et se définissant comme héritier d'une longue tradition de templiers... La fin est peut être un peu précipitée, mais ça reste quand même un bon petit bouquin.

→ Arturo Pérez-Reverte reste quand même pour moi une valeur sûre.

Faux pas de Maria Adolfsson (Doggerland 1)

Quatri�me de couverture C�est le lendemain de la grande f�te de l�hu�tre � Heim?, l��le principale du Doggerland. L�inspectrice Karen Eiken...