Affichage des articles dont le libellé est Régal des yeux. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Régal des yeux. Afficher tous les articles

Humeur au Mucem, volume 1



Il serait dommage que l’année se termine sans que, moi aussi, je ne vous aie parlé du Mucem. Je sais, on vous a saoulé avec Marseille, cette année. Mais c’est pour la bonne cause ! Je ne sais combien de musées ont ouvert ou rouvert cette année (je vous conseille vivement le musée des arts décoratifs).
Quelques billets seront donc consacrés à ce tout nouveau bâtiment.


Aujourd’hui, place à sa plus grande réussite : l’architecture et l’aménagement du site.

Le Mucem consiste en deux sites : le cube de dentelles noires posé face à la mer et un ancien fort militaire construit au XVIIe siècle. Une passerelle relie les deux, une autre relie le musée à la vieille ville.
Pour les touristes qui viennent, c’est simplement un beau site. Pour les Marseillais, c’est plus que cela : c’est l’accès enfin possible à une zone longtemps interdite (zone militaire puis en travaux). Ils profitent donc pleinement de ce nouveau lieu de promenade. Le paysage urbain est magnifié. J’étais au Mucem le jour de l’ouverture et les Marseillais étaient heureux, heureux de voir leur belle ville. Cet effet s’est estompé maintenant, c’est presque dommage.



 Vous voulez un bémol ? La signalétique interne est… euh… discrète. 
Notez que la municipalité envisage de construire un casino à l'emplacement de la photo... Il y a une pétition pour s'y opposer !


Photos M&M.

Humeur rousseauiste (2e)


Second billet consacré au Douanier Rousseau. La semaine dernière je vous parlais des œuvres les moins connues, peintures de paysage représentant notamment la banlieue parisienne. Cette semaine, place aux jungles, celles que m’a justement évoquées le roman de Nau, Force ennemie.

Rousseau, La charmeuse de serpents, 1907, Paris, musée d'Orsay
Et comment notre Parisien a connu cette nature exotique ?
L'anecdote disait qu'il avait connu ces territoires exotiques au cours de son service militaire au Mexique (épisode peu glorieux du Second empire). Sauf que Rousseau a reconnu à la fin de sa vie n’être jamais sorti de l’Île-de-France.

Rousseau, Surpris ! 1891, Londres, National Gallery
Mais alors… d’où sort tout cet univers ? Il s’agit de collages entre des animaux observés au Jardin d’Acclimation, des animaux empaillés de la Galerie de l’Évolution, des Grandes Serres (mais peu d’espèces sont vraiment identifiables, rien de naturaliste), des habitats reconstitués lors des Expositions Universelles (où l’on exhibait hommes et animaux à loisir), des gravures et des récits des journaux et romans populaires. C’est une nature fantasmée, rêvée pour le regard occidental. C’est un artiste tout à fait ancré dans la culture de son temps.

Lion du Sénégal terrassant une antilope
animaux naturalisés, 1889, Paris, Muséum d'histoire naturelle
Rousseau, Le Lion ayant faim se jette sur l'antilope, 1905, Riechen-Bâle, fondation Beyeler
Rousseau a exposé cette peinture accompagnée de la petite explication suivante, belle comme un roman populaire :

Le lion, ayant faim, se jette sur l’antilope, la dévore, la panthère attend avec anxiété le moment où, elle aussi, pourra en avoir sa part. Des oiseaux carnivores ont déchiqueté chacun un morceau de chair dessus le pauvre animal versant un pleur ! Soleil couchant.

Rousseau, La Bohémienne endormie, 1897, New York, MoMa
Alfred Jacquemart, Lion et cadavre, 1854, Paris, Jardin des Plantes
Est-il à l’écart de la modernité artistique ? C’est vrai, Rousseau ignore l’impressionnisme et les avant-gardes artistiques. Il se voulait académique et recherchait le soutien de Gérôme (lequel a bien dû ricaner). Mais il exposait avec les Indépendants et a été soutenu par Puvis de Chavannes. Apollinaire et Robert Delaunay l’ont défendu, ainsi que Picasso (même s’il ne faut pas exclure un peu de condescendance de sa part) et les surréalistes ont vanté son œuvre.

Rousseau, Paysage exotique, 1909, Washington, National Gallery
 Images scannées dans le catalogue de l'expo du Grand Palais, ou provenant des sites de la RMN ou des Musées.



Humeur rousseauiste (épisode 1)


Le Verger ou Paysage avec un fermier, vers 1886, Nagano, musée Harmo
La lecture du roman de Nau m’a incité à ouvrir le catalogue de l’exposition Douanier Rousseau qui avait eu lieu au Grand Palais en 2005. Ce sera pour vous l’occasion de deux billets.

Douanier, Rousseau ? Oui, à l’époque il fallait acquitter des taxes pour faire entrer des marchandises dans Paris (ou en faire sortir). Rousseau se tenait à l’octroi, notamment porte d’Auteuil.

Vue du pont de Sèvre, 1908, Moscou, musée Pouchkine
Peintre du dimanche ? Non. Il passait le temps de son travail à dessiner et ses collègues ont été soulagés quand il a pris une retraite anticipée pour pouvoir se consacrer entièrement à son art.

Un soir de carnaval, 1886, Philadelphia Museum of Art
Son art si particulier serait dû à son ignorance de la technique artistique. Bof. On dit toujours des formes d’art peu académiques (la peinture d’avant la Renaissance, l’art des sculptures romanes) que les artistes étaient ignorants des règles de l’art, que s’ils avaient su, ils auraient certainement fait autrement – sous-entendu mieux. Vision paternaliste et réductrice de l’histoire de l’art. Rousseau aurait très bien pu redresser ses perspectives s’il l’avait voulu, ou établir des proportions plus attendues. Mais ça ne l’intéressait guère.

Vue du pont de Grenelle, vers 1892, Laval, Musée du Vieux Château
Un peintre de jungles fantaisistes ? En réalité il a beaucoup peint la banlieue parisienne. Regardez ces paysages dont la gamme colorée fait toute la richesse. Il a aussi peint des portraits mais ils m’intéressent moins, alors vous ne les verrez pas. Non plus que ses très nombreuses peintures allégoriques, louant la liberté, l’égalité, la République.

La semaine prochaine, les fameuses jungles. 
Images scannées dans le catalogue, ou provenant des sites de la RMN ou des Musées.

Humeur de faïence




À Marseille, les journalistes du monde entier se sont précipités au Mucem (et ils ont bien raison) mais ils ont peut-être oublié le Musée de la faïence qui a ouvert lui aussi en juin. C’est un tort. Le musée est superbe : musée de la mode, de la faïence et plus généralement des arts décoratifs, installé dans une riche bastide, ayant conservé une partie de ses décors des XVIIe et XVIIIesiècle, dans un parc, près des grandes plages du Sud de la ville.
Extraits de visite.



Des toiles peintes de Philippe Rey (XVIIIe siècle) créant un décor de marines pour la salle à manger, s'insérant dans les boiseries adaptées. Le musée conserve aussi un grand papier peint de la même époque représentant les montagnes suisses, absolument magnifique.



Faïence marseillaise du XVIIIe siècle, provenant de la fabrique de la Veuve Perrin (les femmes d'affaires ne sont pas une nouveauté).


Un énorme vase créé par Rochegrosse en 1895. C'est une grosse chose difficile à prendre en photo mais c'est fort dommage. Le vase glorifie la guerre et les guerriers virils. Ses ornements sont... charmants.

Images M&M

Faux pas de Maria Adolfsson (Doggerland 1)

Quatri�me de couverture C�est le lendemain de la grande f�te de l�hu�tre � Heim?, l��le principale du Doggerland. L�inspectrice Karen Eiken...