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Quand le biblioth�caire pers�cute l�usager





Lors du congr�s de l'ABF 2015, en plus de pr�senter mon poster, j'ai pu assister � quelques conf�rences int�ressantes.

Voici les notes que j'ai prises au cours d'une s�ance fort amusante intitul�e "Quand le biblioth�caire pers�cute l'usager : interdits et usages ill�gitimes".

Cette table ronde s'est d�roul�e en trois temps, avec trois interventions autour du th�me central.

La session �tait mod�r�e par C�line Vidal, pr�sidente du groupe ABF Languedoc-Roussillon.


Comment d�go�ter un lecteur assidu ? - Marielle de Miribel


Marielle de Miribel est conservatrice en chef, charg�e de mission qualit� au bureau des biblioth�ques de la ville de Paris.


- Avoir des locaux miteux, en particulier des toilettes sales ou ferm�es.

- Un lieu anonyme qui conduit � ne pas se sentir chez soi. Avoir des portes lourdes, peu ou une mauvaise signal�tique.

- La mine rev�che : il faut sourire� � bon escient !

- Abuser les lecteurs timides : le biblioth�caire se conduit en prescripteur (il sait mieux que vous !), il est l� pour faire du �sauvetage� (il faut � tout prix les faire lire� �Si tu prends une BD, il faut aussi que tu prennes un �vrai� livre.�).

- Un vrai capharna�m : pas de d�sherbage, des piles de livres partout, et, au final, une sensation d��touffement.

- Des r�ponses �vasives : du personnel incomp�tent � l�accueil, aucun document papier � donner au lecteur pour l�aider � s�orienter.

- D�pr�cier le lecteur : certains coll�gues n�h�sitent pas � humilier les lecteurs publiquement.

- Le biblioth�caire inquisiteur : des sanctions trop fortes, injustes.

- D�cider � la place du lecteur.

- Ignorer les lecteurs, c�est tout un art :

> Indiff�rence : faire comme si on �tait seul, pas de contact visuel, faire attendre.

> Impatience : faire comprendre au lecteur qu�on a autre chose de plus important � faire ; s�en aller quand un lecteur arrive.

> Suspicion : passer derri�re les lecteurs pour v�rifier ce qu�ils font...

> M�pris : c�est au lecteur de s�adapter et de se soumettre. Le biblioth�caire ne se d�place pas.





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� quoi sert le r�glement ? - Anne-Christine Collet


Anne-Christine Collet travaille au SCD de l'Universit� Lyon 1.


Le r�glement cadre l�offre collective qui est sens�e r�pondre aux besoins de tous.

Il est porteur d�une norme sociale, c�est un contrat social : le r�glement ne contraint pas seulement, il lib�re aussi.

Tr�s vite, on trouve dans les r�glements de biblioth�ques des mentions d�exclusion.

Lors de la r�daction, il faut faire attention au vocabulaire. Par exemple, �le pr�t est consenti� donne l�impression que l�on fait une faveur au lecteur.

Souvent, l�inscription est soumise � l�apport d�une pi�ce d�identit�, d�un justificatif de domicile, etc.

Pourrait-on s�appuyer sur les remarques des usagers pour adapter le r�glement ?

On pourrait aussi accompagner le r�glement d�une charte d�accueil.


Intervention de la salle :

La biblioth�que de Dunkerque est gratuite et les inscriptions se font sans documentation. Cela a permis d�augmenter le nombre d�usagers, en particulier chez les migrants, pr�caires.


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�Fais pas ci, fais pas �a : les interdits en biblioth�que� - Anne Verneuil / Ad�le Spieser


Pr�sentation par Anne Verneuil (pr�sidente de l'ABF) du m�moire d'�tude d'Ad�le Spieser (directrice adjointe de la m�diath�que Marguerite Duras, Ville de Paris). Pour lire ce m�moire dans son int�gralit�, c'est par ici.


Il y a une sacralisation du lieu, du livre.

Les interdits proviennent d�une crainte pour l�ordre public. Les comportements interdits d�pendent du secteur de la biblioth�que :
  • En biblioth�que patrimoniale, les interdits portent sur les documents.
  • En BU, ils cherchent � favoriser le travail.

La biblioth�que �tant un espace public, les interdits soulignent que �on n�est pas chez soi�.

N�anmoins, on observe que le libre acc�s est en augmentation, qu�il y a une automatisation des pr�ts, que l�anonymat devient possible.

La biblioth�que est un lieu l�gitime. Par exemple c�est souvent un lieu que les adolescents peuvent fr�quenter seuls.

On observe souvent des signal�tiques autoritaires, des logos en forme de sens interdit.

Les ambig�it�s peuvent conduire � des conflits.

Certaines biblioth�ques utilisent des m�thodes de surveillance : vid�o, vigiles� Mais la m�diation est � privil�gier !

On utilise aussi des syst�mes antivol, des syst�mes de contr�le des PC pour �viter les t�l�chargements, etc.

Lorsqu�il y a transgression, c�est que le lecteur ne sait pas, qu�il oublie, ou parfois qu�il y a opposition.

Pour harmoniser les interventions, il est bon d�avoir une charte d�accueil destin�e aux personnels. Peut-�tre faudrait-il interdire moins pour accueillir mieux ?

Il peut y avoir diff�rents espaces pour diff�rentes pratiques


Anne Verneuil sugg�re d�appeler le lecteur �client� afin de souligner qu�il a le choix parmi diff�rentes offres.

Dans sa biblioth�que, le r�glement est strict afin de pouvoir se prot�ger en cas de probl�mes. Mais les biblioth�caires se montrent volontairement tol�rants au jour le jour.

Lorsqu'on interdit, il faut dire, expliquer pourquoi et remercier le lecteur !

Il est bon de pouvoir recruter des non-biblioth�caires : leur regard ext�rieur peut permettre de ne pas faire les choses juste parce qu�on a toujours fait comme �a�

Dans l�imaginaire collectif, il existe des r�gles sp�cifiques qui s'appliquent au biblioth�ques. Les lecteurs peuvent se sentir coupables ou tout du moins conscient de leur transgression. Pourtant, ces r�gles n'existent pas forc�ment dans le r�glement de la biblioth�que qu'ils fr�quentent !


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[EDIT] Je viens de m'apercevoir qu'il y avait eu une captation vid�o de la conf�rence. Vous pouvez donc la regarder ici, comme si vous y �tiez !
Et voici la pr�sentation de la premi�re intervenante.


3 ans d�j� !



�a fait tr�s exactement aujourd'hui trois ans que j'ai ouvert ce blog. C'�tait un soir d'octobre, je venais de commencer un nouveau travail � Paris, loin de mes racines grenobloises et encore remu�e par le stress post-traumatique des concours.
Au cours de ces trois ann�es, je me suis d�battue pour assumer ma nouvelle identit� de biblioth�caire, j'ai fini par m'habituer � la vie parisienne, j'ai d�cid� d'�migrer en Grande-Bretagne et j'ai d�couvert le m�tier de formatrice (en biblioth�que bien s�r) et la vie sur Londres.
Ce blog m'a accompagn� dans tous ces changements identitaires et professionnels (parce que, comme bien des gens, je m'identifie tr�s fortement � mon m�tier), et j'y tiens plus que je ne saurais dire. Il y a eu de grands trous pendant lesquels je n'ai pas �crits, et il y en aura tr�s certainement encore. Parce que parfois, c'est dur de trouver un bon sujet. Parce que l'inspiration. Parce que la vie. Mais une chose est s�re : j'esp�re continuer � �crire dans ce petit journal virtuel encore longtemps.

Alors, pour f�ter cet anniversaire, je voulais vous proposer de revisiter quelques uns de mes billets les plus populaires. En voici la liste, en commen�ant par celui qui, de loin, a �t� le plus lu :

1/ Faut-il encore des biblioth�caires ?
Il s'agit de mon tout premier r�sum� de conf�rence. C'�tait au salon du livre en 2012 et la conversation entre Anne-Marie Bertrand, Dominique Parot et Marie-Christine Pascal �tait anim�e par Christophe Pavlid�s. Ils avaient notamment parl� des b�n�voles et des autres corps de m�tiers que l'on peut trouver dans nos biblioth�ques.

Ce billet-ci, je l'ai publi� juste apr�s le pr�c�dent, pour raconter ma r�action lorsque je me suis retrouv�e dans la salle de conf�rence absolument bond�e... et compos�e � 95% de femmes. Sauf sur l'estrade bien s�r. Sur sc�ne il y avait quatre personnes dont deux hommes. Comme c'est �trange...
� l'�poque, je me d�battais avec l'id�e de faire "un m�tier de fille". Je dois avouer que �a ne m'est pas encore tout � fait pass�. Et �a reste l'un de mes billets pr�f�r�s.

Encore un r�sum� de conf�rence, mais issu du salon de Montreuil cette fois. Les intervenants (Pascale Lapierre, Jean-Pierre Sim�on, Philippe Meirieu, Lucie Placin, Robert Rui et Alain Serres) �taient absolument brillants, engag�s, r�fl�chis. J'en garde un souvenir tout �merveill�.
All�, une petite citation : 
"Dans ce contexte de crise, la culture est-elle n�cessaire ? C�est aux po�tes qu�il faut poser s�rieusement les questions politiques. [...] La po�sie, c�est l��thique dont la politique a perdu le sens."

Je ne fais plus de catalogage, mais je suis toujours aussi n�vros�e... Combien de biblioth�caires trient comme moi compulsivement chaque aspect de leur vie ? Faut-il �tre n�vros� pour devenir catalogueur ou la n�vrose se d�veloppe-t-elle en cataloguant ? Et peut-on �tre sauv�e par ce travail maniaque ?

Le dernier billet de cette liste est beaucoup plus r�cent que les autres. Je l'ai compos� cet �t� pour refl�ter ce que j'avais appris sur l'active learning et que je commen�ais tout juste � mettre application dans mes formations. Ces derniers mois, j'ai continu� sur cette voie et je reste persuad�e qu'il s'agit en effet de la meilleure fa�on de s'y prendre. Pour preuve : je vais continuer � vous en rebattre les oreilles tr�s bient�t, avec des exemples d'activit�s in vivo � utiliser dans vos propres formations... Stay tuned!


Enfin, je voulais lancer de tout mon coeur un grand merci � chaque personne qui prend le temps de me lire ici de temps en temps. Car c'est bien l� toute l'id�e d'un journal ouvert aux grands vents de l'Internet. Merci d'�tre pass� par ici. Merci de m'avoir donn� un peu de votre temps. Merci !





La London Library

Cette ann�e, j'ai visit� pas mal de biblioth�que londoniennes, en partie pour pouvoir les ajouter au portfolio de mon Chartership, et surtout parce que certaines branches du Cilip organisent r�guli�rement des visites de diverses biblioth�ques ce qui permet d'assouvir sa curiosit� biblioth�conomique tr�s facilement !
Mais de toutes celles que j'ai visit�es, celle qui m'a le plus marqu� c'est de loin la London Library. Si vous avez l'occasion de passer sur Londres, profitez donc des visites gratuites qu'ils organisent tous les lundis, �a vaut le d�tour !
Mais commen�ons par le commencement...


Cr�ation

La London Library a �t� fond�e par Thomas Carlyle en 1841. Il n'aimait pas la British Library, qu'il trouvait trop bruyante et il n'aimait pas avoir � passer par les biblioth�caires pour pouvoir acc�der aux livres. Il a donc d�cid� de cr�er une biblioth�que o� l'on se sentirait comme � la maison, ou peut-�tre plut�t comme dans un club.


Le bureau d'accueil en 1935. Cr�dit photo : Sylvia Lewes

Les collections

Aujourd'hui, les collections de la London Library comptent plus d'un million de livres. Ils ne sont jamais d�sherb�s, sauf les doublons des livres non-populaires. Environ 70% des collections ont �t� entr�es dans leur OPAC mais le reste attends son tour pour �tre catalogu� r�trospectivement. Du coup, les registres papiers (tap�s � la machine ou �crits � la main !) doivent encore �tre utilis�s.
Le premier biblioth�caire a invent� un syst�me de classification sp�cifique pour la biblioth�que. Il est organis� alphab�tiquement par sujets, afin d'�tre plus facile d'utilisation pour les non-biblioth�caires et d'encourager la s�rendipit� en mettant c�te � c�te des livres de sujets tr�s diff�rents.

Les collections se concentrent sur les humanit�s, en particulier la lit�rature, l'histoire et l'art. Les collections en fran�ais, allemand, italien, espagnol et russe sont aussi particuli�rement importantes.

La collection de monographie inclut des livres datant du XVI�me si�cle � nos jours. Environ 8 000 titres sont ajout�s aux collections chaque ann�e, ce qui oblige la biblioth�que � rajouter environ 800 m�tres de rayonnages suppl�mentaires tous les trois ans. Cette expansion combin�e � l'absence de d�sherbage explique pour la biblioth�que a d� beaucoup s'agrandir depuis le d�but de son existence. On en est au point o� elle occupe tout un p�t� de maisons au plein centre de Londres. Avec la r�cente addition de la maison de T.S. Eliot (qui �tait adjacente � la biblioth�que), ils estiment avoir assez de place pour les 25 prochaines ann�es. Apr�s �a, il leur faudra construire des extensions au-dessus des b�timents actuels.

Dans la "Times room", la London Library poss�de une collection de toutes les �ditions du Times depuis son ouverture. Elle poss�de plus de 750 titres dans sa collection de p�riodiques vivants et poss�de 2 500 titres de plus pour ses p�riodiques morts, certains remontant au XVIII�me si�cle.
De plus, la biblioth�que souscrit � plus de 200 journaux en ligne et propose � ses membres un acc�s � JSTOR.

Les acquisitions (pour les p�riodiques comme pour les monographies) sont faites sur demande des membres et pour compl�ter certains trous dans les collections. La biblioth�que re�oit aussi de nombreuses donations de membres vivants ou d�c�d�s.

Les rayonnages dans le b�timent le plus ancien.
Cr�dit Photo : Christopher Simon Sykes

Les Services

97% des collections sont en libre acc�s, ce qui signifie que d'innombrables �tages de rayonnages et salles d'archives sont librement accessibles � ses membres. Toutes les �tag�res sont suffisamment basses pour �tre accessibles par la plupart sans aide. 
Une particularit� int�ressante vient du syst�me d'a�ration, invent� pendant la construction du b�timent victorien le plus ancien : pour laisser passer l'air librement, les sols des archives sont des esp�ces de grilles en fer forg� (vous pouvez les apercevoir dans la photo ci-dessus), ce qui permet de voir � travers les nombreux �tages du b�timent.

Des bureaux et des chaises sont dispers�s un peu partout dans la biblioth�que, mais il y a aussi des salles d'�tude dont une compl�tement silencieuse o� les ordinateurs portables sont interdits et o� un silence strict doit �tre respect�.
De nombreux membres utilisent la biblioth�que comme leur bureau, venant chaque jour � heure fixe et utilisant toujours le m�me espace de travail. Les �crivains appr�cieraient particuli�rement de se sentir ainsi un peu moins seul dans leur travail solitaire.


L'une des salles de lecture. Cr�dit Photo : Philip Vile

Les membres vivant � moins de 30 km de la biblioth�ques peuvent emprunter 10 documents. Ceux qui vivent plus loin peuvent en emprunter 15. Il est possible d'emprunter jusqu'� 40 documents moyennant paiement d'un extra. La p�riode de pr�t normale est de deux mois mais peut �tre pronlong�e ind�finiment tant que le document n'a pas �t� r�serv� par un autre membre.

Les sacs d'une taille sup�rieure � une feuille A4 et de la profondeur d'un livre reli� doivent �tre laiss�s dans des casiers du hall d'entr�e. Des sacs plastiques sont distribu�s aux membres pour qu'ils puissent transporter quelques objets indispensables dans la biblioth�que.


Ses membres

Vu qu'elle est compl�tement ind�pendante, l'existence de la London Library d�pend enti�rement des droits d'inscriptions pay�s par ses membres, des dons et des collectes de fonds, ainsi que de la gestion prudente de ses ressources. Elle ne re�oit aucune subvention du gouvernement.
La biblioth�que a connu un grand nombre de membres c�l�bres qui ont jou� un r�le central dans la vie intellectuelle du Royaume-Uni (Agatha Christie, Charles Darwin, Charles Dickens, Virginia Woolf, Arthur Conan Doyle, T.S. Eliot, Winston Churchill,...). Pendant longtemps, l'inscription �tait r�serv�e aux hommes mais la biblioth�que se vante d�sormais d'�tre ouverte � tous.
Dans les faits, l'inscription annuelle vaut �475 (environ 600�). Elle est payable mensuellement et un taux � 50% est propos� aux jeunes de 16 � 24 ans. Elle propose aussi un syst�me d'aide pour les futurs membres n'ayant pas les moyens de payer la totalit� de l'inscription annuelle, permettant de couvrir 30 � 60% des frais d'inscription.

Un lecteur, en 1935. Cr�dit Photo : Sylvia Lewes

Mon opinion

La London Library se pr�sente comme une biblioth�que d'�tude fantastique, centr�e sur le confort de ses membres (avec sa salle silencieuse, sa politique de libre acc�s aux collections, ses p�riodes de pr�t infiniment extensibles). La liste de ses membres et de ses pr�sidents est vraiment impressionnante et des b�timents eux-m�mes �mane un parfum d'histoire et de litt�rature. Elle est vraiment superbe et surprenante (les diff�rents architectes qui ont travaill� sur ses b�timents ont fait un excellent travail), et ses collections sont incroyables.

Mais autant j'aimerais l'utiliser en tant que lectrice, autant elle m'appara�t professionnellement peu attrayante. Je pense particuli�rement � la perspective d�courageante de l'immense catalogage r�trospectif qui doit encore y �tre men�, et sa politique stricte de non-d�sherbage. Si elle continue sur cette voie, la London Library peut s'attendre � �tre confront�e � de s�rieux probl�mes structurels dus au manque d'espace pour accueillir ses collections envahissantes.


Toutes les photos de ce billet proviennent du site de la London Library et sont prot�g�es par copyright. Vous pouvez retrouver ici les photos historiques et ici les photos actuelles.

Rentr�e universitaire et accueil des nouveaux publics

C'est la rentr�e ! Je ne sais pas ce qu'il en est de par chez vous, mais de mon c�t� j'ai pass� l'�t� � pr�parer l'accueil que nous allons donner � nos nouveaux �tudiants quand ils vont d�barquer � la mi-septembre. C'est donc l'occasion de faire le point sur les diff�rentes m�thodes qui peuvent �tre utilis�es pour transmettre aux nouveaux publics les informations qui leurs seront n�cessaires pour utiliser au mieux nos services.

La visite, toujours reine

Si on en a les moyens humains, faire visiter directement les locaux par de petits groupes au cours des journ�es de rentr�e, reste l'id�al. �a combine le contact humain direct (on parle avec eux, ils peuvent poser des questions), et un contexte moins propice � l'endormissement que l'intervention en amphith��tre...
Dans ma biblioth�que, c'est malheureusement impossible. D'une part, notre espace est si petit que c'en serait presque ridicule. D'autre part, nous n'avons tout simplement pas assez de personnel pour g�rer � la fois inscriptions et potentielles visites.
Le probl�me c'est que les visites sont extr�mement chronophages et r�p�titives (les groupes doivent �tre suffisamment petits pour pouvoir se d�placer rapidement et sans faire trop de bruit, du coup on recommence dix fois par jour). De ce fait, ce n'est pas toujours possible � mettre en place par les biblioth�caires, ni ins�rable dans l'emploi du temps serr� des �tudiants.

La visite autonome

Elle est sur ma liste depuis des ann�es mais je n'ai toujours pas trouv� l'occasion de la mettre en place. �a marche bien dans des biblioth�ques assez grandes et �a peut permettre d'�tre assez cr�atif ! L'id�e c'est de donner aux �tudiants un support (papier, podcast, application pour tablette, ...) qui va les inciter � faire le tour de la biblioth�que (�ventuellement au moyen d'app�ts comme des chocolats cach�s dans les rayons... et la visite devient une chasse aux tr�sors !) et leur apprendre au passage ce qu'ils ont besoin de savoir sur le fonctionnement des lieux (avec des panneaux explicatifs, des QR codes menant vers de courtes vid�os ou des fichiers audios...).

L'un des ateliers auxquels j'ai assist� cette ann�e faisait la d�monstration de l'application de r�alit� augment�e Aurasma. Quand on capture une "image d�clencheuse" (par exemple une image particuli�re affich�e dans votre biblioth�que), cela ouvre automatiquement un lien ou un fichier (une vid�o par exemple). Ce serait id�al pour ce genre de visite autonome, en utilisant des tablettes pr�t�es par la biblioth�que ou les propres smartphones des �tudiants (il leur serait juste n�cessaire de t�l�charger l'application).

L'intervention en classe

Autre classique, le passage du biblioth�caire dans l'amphith��tre au cours de la journ�e de rentr�e. Le probl�me : on n'a g�n�ralement que quelques minutes et les �tudiants sont tellement bombard�s d'information qu'on peut s'attendre... � ce qu'ils ne retiennent absolument rien.
D'o� l'id�e de faire quelque chose d'un peu m�morable afin que, m�me s'ils ne se souviennent pas du r�glement de pr�t ou des heures d'ouvertures, ils aient un a priori positif vis-�-vis de la biblioth�que et des biblioth�caires, ce qui les rendra plus susceptibles de venir nous voir et nous poser des questions.

L'un des grands classiques, c'est la m�thode c�phalonienne. Invent�e � Cardiff (d'o� le nom), le principe est que, lorsque les �tudiants entrent dans la salle, on distribue � quelques uns d'entre eux des fiches de couleurs avec des questions. Chaque couleur correspond � un th�me (par exemple : le b�timent, les conditions de pr�t, les ressources en ligne...). Pendant la pr�sentation, le biblioth�caire demande une question de couleur jaune par exemple, et attend qu'un �l�ve se d�cide � poser sa question. On saute alors dans le PowerPoint jusqu'� la diapositive pr�sentant la r�ponse � cette question, puis on passe � la suivante, etc., jusqu'� ce que toutes les diapositives aient �t� couvertes.
Une coll�gue britannique a invent� une variante : au lieu de distribuer des fiches questions, elle a cr�� un gros d� en carton et elle demande � des volontaires de jeter le d� puis de lire la question apparue sur la face sup�rieure. Seul probl�me : on peut tomber plusieurs fois sur la m�me face et il faut alors relancer. De plus, si vous ne voulez pas vous lancer dans un exercice de g�om�trie trop complexe, il va vous falloir vous limiter � six questions.

De mon c�t�, j'ai envie de jouer au library Bingo avec mes �tudiants. Deux possibilit�s : soit on leur distribue des cartes avec une grille de bingo sur laquelle, � la place des chiffres, on trouve des logos d'outils en relation avec la biblioth�que. Puis on lance la pr�sentation (comme ce Prezi de Zoe Thomas) et le premier � avoir vu tous les logos de sa carte gagne.
Soit, on invite les �tudiants � cr�er leur propre carte de bingo en leur demandant par exemple d'�crire six ressources qu'on peut retrouver dans la biblioth�que. Puis on fait appara�tre une liste des ressources qui s'y trouvent effectivement (en commen�ant par les moins �videntes...) et le premier � avoir coch� toutes les ressources de sa carte a gagn�. 
Dans un cas comme dans l'autre, on explique au fur et � mesure la signification des logos / comment acc�der aux diverses ressources. L'investissement mat�riel est minimum : des cartes de bingo imprim�es par vos soins plus un powerpoint. Et le public reste attentif car il veut savoir si le prochain item sera sur sa carte. Apparemment �a marche encore mieux s'il y a un petit quelque chose � gagner...

L'induction en ligne

Enfin, une derni�re possibilit� serait une introduction � la biblioth�que enti�rement en ligne. C'est un bon moyen de r�duire l'anxi�t� de ceux qui se sentent intimid�s � l'id�e d'entrer dans une biblioth�que (si, si, il para�t que �a existe) et surtout d'atteindre tous ceux que nous n'aurions pas eu l'occasion de rencontrer sur place, par manque de temps, du fait de la complexit� des universit�s multi-sites, les �tudiants faisant leurs �tudes � distance ou pour les personnes en situation de handicap.
Il peut s'agir d'une visite guid�e virtuelle, en photos ou avec des vid�os associ�es aux diff�rentes salles, un peu comme cette visite virtuelle de l'universit� de Gloucestershire.
Mais plus que des lieux, nous allons aussi chercher � pr�senter des services. L� encore, les possibilit�s sont infinies, de la pr�sentation prezi aux vid�os (voici deux exemples anglo-saxons).
L'id�al serait de multiplier les supports afin de permettre aux futurs lecteurs d'aborder la pr�sentation de la mani�re qui leur est la plus confortable.
Personnellement, je travaille � pr�parer quelques vid�os afin de toucher les �tudiants que je ne pourrais pas voir directement (certains groupes ont un emploi du temps ultra serr�) tout en mettant en place des sections de notre Moodle sp�cifiquement � leur intention.

Et vous, qu'avez-vous pr�vu pour accueillir vos �tudiants cette ann�e ?

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Quatri�me de couverture C�est le lendemain de la grande f�te de l�hu�tre � Heim?, l��le principale du Doggerland. L�inspectrice Karen Eiken...