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Le cycle des âmes déchues, T3 : Coeur de Ténèbres de Stéphane Soutoul

C'est la rentrée et je suis enfin de retour ! On commence par une chronique issue d'un partenariat avec A&M. Merci à lolly pour cette correction.



Quatrième de Couverture
Certains amours s’épanouissent dans la passion, d’autres dans la souffrance…

Béatrice de Lacarme est l’héritière d’une prestigieuse lignée d’experts en paranormal. Sa nature est unique. Moitié humaine, moitié vampire, elle se voit écartelée entre les préceptes de la raison et ses instincts prédateurs.

Chasseuse solitaire, âme torturée, la jeune femme est abstinente des plaisirs charnels. Mais la providence s’en mêle lorsqu’à l’occasion d’un voyage en Suisse, Béatrice apprend à mieux connaître Léandre Wasker. Malgré sa réticence, le châtelain au mystérieux passé ne manque pas de la déstabiliser et sème le trouble en elle. L’homme l’intrigue, l’agace… la séduit.

Hélas, le destin peut parfois se montrer cruel. Alors que Béatrice effleure un bonheur inespéré, une implacable machination se met en marche contre elle et ceux qu’elle aime. Animée par les pires convoitises, une adepte de cultes démoniaques et ses complices vont tout faire pour s’approprier son corps immortel. La plus néfaste des conspirations aura-t-elle raison des sentiments ? Ou bien l’appel du cœur se révèlera-t-il plus fort que la soif de sang ?

Ténèbres et lumière s’affrontent dans ce troisième et dernier volet du cycle des âmes déchues.

Mon avis
Dernier tome de la trilogie Le cycle des âmes déchues, Cœur de Ténèbres nous entraîne dans le sillage de Béatrice de Lacarme, hybride étonnante en raison de sa force mêlée à une grande fragilité. L’enquête de sa vie se joue entre les pages de ce troisième tome, une vie qu’elle n’a pas choisie mais qu’elle mène aussi bien que possible, entre obstacles et victoires en demi-teinte.

Une nouvelle fois, je me suis lancée dans une lecture d’un tome d’une saga sans en avoir lu les ouvrages précédents après qu’on m’ait assuré que je pourrais comprendre l’intrigue malgré quelques lacunes. Sur ce point-là, les Éditions du Petit Caveau ont encore vu juste : je me suis facilement plongée dans l’histoire sans être gênée un seul instant, sans avoir l’impression de manquer d’informations capitales. Ce troisième tome peut donc se lire indépendamment des autres, même si, forcément, la lecture des romans précédents doit constituer un bagage utile à la compréhension.

L’histoire est bien ficelée, démarrant par la première pierre qui constitue l’édifice de l’intrigue, puis déviant vers notre héroïne. On découvre peu à peu Béatrice, son entourage, son travail de chasseuse de vampires (et autres créatures en tout genre) malgré sa propre condition d’hybride. Petit à petit, l’auteur nous replonge dans l’intrigue principale du roman. S’ensuit alors une accélération du rythme qui nous prend sans qu’on ne s’en aperçoive. Si la lecture des premières pages s’est faite doucement, une fois la machine démarrée, je n’ai pu que dévorer le livre pour arriver enfin au bout de cette histoire. C’est donc un rouage bien huilé qui trouve preneur chez son lecteur.

Je vais d’abord parler du gros hic de ce roman, de ce qui a fait que cet ouvrage n’est pas un coup de cœur malgré sa qualité. À aucun moment je ne me suis attachée aux personnages principaux. Seuls Suzanne et Alexandre, protagonistes secondaires plus facilement positionnés en victimes que les autres, m’ont marquée. Et je regrette donc de ne pas avoir eu droit à plus de lignes les concernant. Béatrice est une femme complexe qui a son charme, mais voilà, l’alchimie n’a pas fonctionné avec moi, tout comme pour Léandre. Je suis toujours un peu frustrée lorsque cela m’arrive et, même si cela n’a en rien gâché ma lecture, je regrette mon manque d’implication dans leurs émotions. Je suppose que je commence à me lasser des personnages principaux torturés, qui se remettent sans cesse en question. Les dernières lignes concernant Béatrice ont aussi dû jouer un grand rôle dans ce sentiment de désintérêt pour elle et Léandre. La transition entre la femme décrite tout au long du roman et sa dernière évocation ne m’a pas semblé si évidente que cela. Sans trop en dire, j’ai trouvé qu’il manquait une petite étape à son évolution finale.
Un bon point cependant pour l’image du vampire offerte dans le livre : c’est tellement plaisant de ne pas avoir à supporter des vampires made in littérature jeunesse sans saveur. Ici, le vampire prend son sens de damné, de monstre devant tuer pour survivre et j’aime !

En ce qui concerne la forme du roman, l’écriture de Stéphane Soutoul est un délice. Le vocabulaire est riche, la description juste comme je l’aime et, si certaines phrases sont un peu lourdes, l’ensemble m’a ravie. Je regrette simplement les fautes de français que j’ai pu rencontrer à certains endroits : je n’y peux, rien, je tique dessus dès que j’en vois une. Il me semble d’ailleurs que c’est la première fois que j’en remarque à ce point dans un roman de cette maison d’édition. Encore une fois, cela n’a pas suffi à gâcher ma lecture. Ceci étant dit, la forme épistolaire des dernières pages m’a, par contre, ennuyée. Je n’ai pas réussi à me laisser transporter par ce changement de style, aussi bien dans le fond que sur la forme. Mais que sont quelques pages moins appréciées quand le reste du roman se lit avec plaisir ? Une broutille.

Enfin, je vais finir sur une petite remarque concernant l’époque : merci à l’auteur ! Les quelques détails parsemés dans l’ouvrage concernant les années 30, je les ai appréciés. J’aime me plonger dans ce genre de livre qui fait voyager le lecteur.

En somme, un bon roman mené avec brio par l’auteur. Si les personnages principaux ne m’ont pas touchée, la qualité de l’écriture a réussi à me conquérir. Merci aux Éditions du Petit Caveau et au forum A&M pour cette nouvelle découverte !

Les Damnés de Dana, T1 : La Dame Sombre d'Ambre Dubois

Je lis mes amis ! Je lis, je peux vous le jurer ! J'en ai même la preuve ! Voici une chronique publiée via A&M dans le cadre d'une lecture proposée par Ambre Dubois, l'auteur de la saga. Merci à Chouquette pour la correction de cette chronique !



Quatrième de Couverture
Au pied d'un cercle de menhirs, une jeune femme aux cheveux et aux yeux couleur corbeau se réveille. Qui est elle? Elle l'ignore. Ou se trouve-t-elle? Elle va bientôt le découvrir…
En plein territoire picte, résistant aux envahisseurs romains, une tribu celte recueille la mystérieuse femme. Rapidement, elle va se trouver mêlée au quotidien de ce peuple, à ses légendes, à ses mystères et à ses désespoirs.
Le cercle de pierres sera-t-il la clef qui lui rendra son identité? A moins que ce ne soit le vampire qui la surveille dans l'ombre...

Mon avis
Le premier tome de la saga Les Damnés de Dana, La Dame Sombre nous transporte au cœur du folklore celte, au IIème siècle, époque durant laquelle Hadrien dirige Rome. C’est d’ailleurs Hadrien qui met fin au désir d’expansion de l’Empire et qui, pour protéger ses terres des « barbares », décide d’ériger un mur en Bretagne, connu sous le nom de « mur d’Hadrien ». C’est dans ce contexte historique que nous suivons Mévéa, jeune femme qui se réveille au sein d’un sanctuaire celte, sans aucun souvenir. Elle ne sait rien d’elle-même mais est sûre d’une chose, elle est celte : malgré ses attributs qui la font passer pour une romaine, elle connait la culture celte. Ce premier tome est donc l’introduction du personnage au sein d’une tribu, de croyances, d’une guerre à venir aussi.

Je me suis laissée happer par l’histoire contée dans ce livre. Grande amatrice de l’histoire des celtes, je n’ai pas été déçue par son approche. Ambre Dubois a su exploiter comme il le fallait le folklore et en faire une histoire percutante. Là où certains se seraient contentés de ne s’intéresser qu’aux celtes, l’auteur a impliqué les romains, ce que j’ai beaucoup apprécié. La base historique est respectée ce qui permet de rendre l’intrigue fantastique du roman plus accrocheuse à mon sens. Un très bon point donc par cet aspect du roman.

La mythologie utilisée est très intéressante mais surtout osée : les druides, les vates, les dieux celtes ont leur place dans le folklore, mais la présence de vampires est une prise de risques. On retrouve le mythe du vampire dans la mythologie celtique mais pas sous la forme qu’on nous sert à outrance dans la littérature actuellement et c’est appréciable. Il est revisité, adapté à l’univers du roman et a réussi à me séduire. Les incubes et succubes sont associés aux vampires chez les celtes, ce qui est abordé dans le livre, et l’intégration de la créature m’a peu à peu paru très naturelle. La seule chose que j’ai regrettée est l’utilisation du terme « vampire » qui, si je ne me trompe pas, est un terme âgé de quelques siècles seulement.

L’intrigue du roman tient la route même si j’ai mis un nom un peu trop vite à mon goût sur le traître de l’histoire. Pour un premier tome, j’ai été agréablement surprise de voir que je ne me suis pas ennuyée : il m’arrive souvent de perdre rapidement mon intérêt pour une histoire lorsque les informations ne sont pas assez nombreuses ou lorsqu’on essaie de garder une part de mystères trop importante en pensant appâter le lecteur, et je n’ai pas eu ce problème avec ce livre. La couleur de la suite de l’histoire est annoncée, que ce soit au niveau de l’intrigue principale ou même des intrigues secondaires, et j’ai eu suffisamment de matière pour avoir envie de lire la suite.

La plume de l’auteur m’avait déjà séduite avec Marquise des Ténèbres et c’est avec un grand plaisir que j’ai retrouvé un style fluide, agréable à lire et toujours aussi efficace.

Le seul problème réel que j’ai eu avec le livre se situe au niveau des personnages. Je les ai appréciés, j'ai aimé les découvrir au fil des pages mais certaines de leurs réactions répétitives m’ont un peu gênée. La relation entre Mévéa et Galen ne m’a pas paru suffisamment naturelle. Certes, l’allusion au lien qui existe entre eux justifie leur proximité mais leurs réactions mutuelles déconnectées de la réalité ont effrité mes émotions à leur sujet. Galen qui est un grand guerrier apprécié des jeunes femmes, qui est sûr de lui, charismatique, drôle, attachant et qui… Est vierge, et bien ça n’a pas fonctionné pour moi. Surtout lorsque Mévéa se dit qu’il est un « excellent amant » après leurs premiers ébats : ce manque de réalisme m’a perdue sur le chemin de l’amour entre les deux personnages. Certaines réactions de l’héroïne m’ont aussi parue moins naturelle, comme lorsqu’elle se tient face au Père, ou encore lorsqu’elle n’accepte pas la méfiance de Rydec : elle-même doute de qui elle est réellement, le dit et pourtant, elle ne comprend pas que les autres ne lui fassent pas confiance en un battement de cils. Au-delà de cela, les personnages sont creusés et pas simplement survolés ce qui permet de mieux plonger dans le roman. J’ai beaucoup aimé Brannos et Lennia et espère en apprendre plus sur eux et notamment sur leur relation. La reine du clan de l’Ours est un personnage secondaire qui m’a beaucoup intriguée : mystérieuse, aliénée- et à raison – détenant sûrement des informations qui seront utiles dans les prochains romans.

Ce premier tome est donc un très bon livre, bien documenté, avec une histoire qui s’annonce solide et des personnages intéressants. Le petit bémol que représente la relation entre Galen et Mévéa n’a pas entaché mon intérêt et c’est avec plaisir que je lirai la suite. Comme lors de ma première aventure dans son univers, Ambre Dubois a su me captiver. Je la remercie donc pour cette lecture via le forum A&M.

Un petit air de Bretagne ♥

Swap découverte des A&M : le colis !



Le colis est arrivé ! Ma swappée, Elya, m'a tout simplement gâtée, elle a su taper dans le mile avec l'ensemble du contenu et je dois avouer que j'étais comme une petite fille le jour de Noël en ouvrant le joli paquet !



Et comme en plus elle a emballé chaque cadeau dans du papier, l'effet Noël était bien réel. Un témoin de la scène - dont l'identité restera secrète - a pu voir à quel point recevoir un colis change une personne en gosse.



Et voilà le contenu magique de ce colis ! En détail, ça donne :
L'homme à l'envers de Fred Vargas + 1 MP
Le Dernier Orc de Silvana de Mari + 1 MP
La Consolante d'Anna Gavalda + 1MP
Atlantis de David Gibbins + 1 MP (oui 4 MP en tout !)
• 1 jolie bougie et son photophore
• 1 sachet de Galets d'Ysigny goût caramel (la géologue en moi s'est mise à frétiller)
• 6 sachets de chocolat en poudre : vanille, caramel, cacao intense, cannelle, orange et noisette (autant vous dire que leur nombre a diminué)
• 1 très jolie carte d'amour !

Elya, je l'aime ! Entre ses clins d'oeil à mon côté croqueuse de cailloux, les livres choisis à la perfection et sa façon de me dire "le café et le thé ne sont pas tout", elle m'a fait sourire, m'a ravie et je n'ai même pas assez de mots pour décrire tout ce que j'ai ressenti. Je suis réellement contente qu'elle ait accepté de faire ce swap avec moi, j'ai pu découvrir une chouette fille avec qui j'ai finalement beaucoup de choses en commun !



Vivement le prochain swap !

Swap Découverte des A&M



Je participe au nouveau swap sur Accros & Mordus de Lecture (en même temps, je l'ai lancé, ça aurait été bête de ne pas y participer). Le but est simple : se mettre en binôme avec un membre du forum qu'on ne connait pas ou peu afin d'apprendre à le connaître. Le tout se ponctue évidemment par un petit colis qui doit mêlée les goûts de mon binôme aux miens.

Elya a gentiment accepté de partager ce petit événement avec moi. J'aime la confection d'un colis : on se sent moins coupable quand on achète des petites choses et ça donne l'occasion de jouer au détective en cherchant à connaître les goûts de l'autre. Le colis sera envoyé fin mai et je posterai de petites photos à ce moment là !

A vos colis !

Le pays creux de Williams Morris

Mes lectures stagnes et surtout, tous les livres que j'aimerais pouvoir lire sont chez mes parents. Il va falloir que je patiente encore un peu je pense pour retrouver mon petit rythme de lecture adoré. En attendant, voici une chronique publiée que A&M dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Aux Forges de Vulcain. Il s'agit d'un roman de fantasy considéré comme l'un des premiers du genre. Merci à lolly pour la correction de cette chronique !



Quatrième de Couverture
Alors qu’il est jeune garçon, Florian de Liliis assiste à une cérémonie au cours de laquelle son frère Arnald, à la suite d’une maladresse, est humilité et frappé violemment par la future reine Swanhilda. Les deux frères jurent vengeance, mais ce n’est que seize ans plus tard qu’ils décident de prendre les armes pour réparer cet affront et ôter la couronne à cette reine, haïe de son peuple à cause de sa tyrannie et de sa perfidie. Débute alors une autre histoire de vengeance, celle d’Harald le Rouge, fils de Swanhilda. Lors du combat qui oppose les frères de la maison des Lys et Harald, Florian tombe dans un précipice qui le conduit au Pays Creux, lieu de passage entre la Terre et l’Au-delà. Guidé par Margaret, il débute sa quête de la rédemption.

Publié en 1856, ce texte est considéré comme le premier roman de fantasy. Encore assez méconnu, il constitue pourtant un moment fondateur de ce genre fictionnel qui donnera naissance aux œuvres de Tolkien et de C.S. Lewis.

« Savez-vous où il se trouve – le Pays Creux ? Depuis longtemps, maintenant, j’en suis à la recherche, j’essaie de le retrouver – le Pays Creux – car c’est là que j’ai vu mon amour pour la première fois. Je veux d’abord vous dire comment je l’ai trouvé ; mais je me fais vieux, et ma mémoire me trahit : il vous faut patienter et me laisser réfléchir si d’aventure je puis vous dire comment c’est arrivé. Oui, à mes oreilles résonne un bruit de trompettes qui retentissent dans des landes désolées, de mes yeux et mes oreilles, je vois, j’entends le choc et le fracas des sabots de chevaux, le son et l’éclat de l’acier ; des lèvres retroussées, des dents serrées, des cris, des hurlements, et des imprécations. »

William Morris (1834-1896) fut imprimeur, poète, écrivain, peintre, conférencier, dessinateur, architecte et activiste socialiste.

Mon avis
Le Pays Creux renferme l'histoire de la vie de Florian de Lilis, un homme élevé selon un code d'honneur que l'on peut aisément comparer, au sein de la littérature, au code d'honneur des Chevaliers de la Table Ronde. Le sens de la famille prime face à toutes choses et sa quête a pour but de venger son frère. Il découvre sans le vouloir Le Pays Creux où il rencontre son Unique Amour. Il vit en ces terres une vie de plénitude et cet avant-goût de paradis le force, une fois un âge avancé atteint, à vouloir y retourner pour finir sa vie.

Le Pays Creux tient plus du conte que du roman de fantasy à mes yeux. On suit le parcours initiatique d'un héros qui, mortel, commet de nombreuses erreurs. Son principal faux pas réside dans son désir de rendre justice lui-même. En prenant ainsi la place de Dieu, il outrepasse son statut de simple être humain et s'attire la foudre du destin. Cet ouvrage est imprégné de la culture chrétienne, des croyances des hommes. Il s'agit d'une épopée teintée de religion que nous offre ici William Morris. Seulement, on peut tout de même considérer que l'oeuvre est effectivement du domaine de l'heroic fantasy ; notre héros est un chevalier évoluant dans un monde inspiré du Moyen-Âge, il affronte une Reine qui semble osciller entre la créature qui le pousse à la faute et celle dont la mort l'oblige à se repentir toute sa vie durant. Le mélange entre fantasy et religion est assez habile ; il permet de séduire un type de lecteurs qui se serait laissé facilement effrayer par un conte tournant uniquement autour de la religion chrétienne pure et dure. Je fais partie de ce groupe-là et j'ai été surprise de ne pas être rebutée par la présence constante de la religion.

Les personnages sont très peu explorés, mais cela semble naturel. On se retrouve tellement pris dans les pensées du héros, dans ses réflexions, que ce n'est qu'une fois la lecture terminée que l'on se demande pourquoi on sait si peu de choses sur qui il est, tout en connaissant la quasi-totalité de son histoire. L'homme que Florian de Lilis cherche à retrouver est présenté comme un être malfaisant tout au long de la quête et, lorsqu'il apparait à la fin, on se rend compte qu'il n'y a pas de personnes bonnes ou mauvaises ici, mais plutôt des personnes ayant suivi ce qu'elles pensaient être juste. Des personnes qui ont dû passer leur vie entière à chercher le pardon pour leurs erreurs.

Notre héros retrouve enfin le Pays Creux lorsqu'il a terminé sa quête de rédemption. Un avant-goût lui avait été offert afin qu'il puisse trouver un sens à sa vie, sens qu'il a découvert après de nombreuses épreuves. On retrouve là tout le processus dicté par la religion, mais qui colle à nouveau à la quête d'un héros de roman de fantasy.

Malgré la construction habile du conte, je n'ai pas réussi à entrer complètement dans cette lecture. Le vocabulaire employé n'est pas celui que je côtoie habituellement et cet aspect m'a plu, mais cela n'a pas suffi. Je n'arrive pas réellement à définir ce qui n'a pas fonctionné avec moi ; peut-être le fait que, finalement, 52 pages se lisent bien trop vite pour avoir le temps de plonger la tête la première au coeur de l'histoire. Cela peut aussi tenir dans le côté flou de l'organisation des événements : le récit est celui d'un vieil homme contant sa vie, un homme qui prévient celui qui l'écoute que sa mémoire peut se révéler être défaillante. J'ai peut-être été perdue dans cette défaillance du personnage.

Le Pays Creux est un conte agréable à lire pour qui n'a pas peur de se retrouver face à un langage plus soutenu qu'à notre époque. J'ai réussi à lire facilement ce livre, à apprécier ce qu'il avait à apporter, mais ce n'est pas un ouvrage qui m'a réellement marquée. Peut-être ai-je aussi eu du mal à saisir tout ce qu'il avait à m'offrir.

Je remercie les éditions Aux Forges de Vulcains pour m'avoir permis de découvrir l'un des tous premiers ouvrages de fantasy.

Long est le chemin du repentir

Quelques nouvelles !

Comme vous l'avez sûrement remarqué, je suis actuellement totalement absente de la blogosphère. Je manque énormément de temps en ce moment et c'est malheureusement mon blog qui en pâtit le plus. Je préfère consacrer mon temps à A&M puisqu'il a toujours été une priorité pour moi face à mon blog. Je ne pose pas de hiatus mais si jamais il devient impossible de gérer le blog par la suite, je le fermerai sûrement car il ne s'agit que d'un à côté.

Je tiens à présenter mes excuses à tous les blogueurs que je suis régulièrement pour mon manque d'assiduité actuel, sachez que je ne vous oublie pas et que, même si je ne commente pas vos messages, je regarde tout de même de temps en temps ce qu'il se passe dans votre univers.

Je vais tout faire pour revenir par ici mais en attendant, vous savez où me trouver ! Merci à ceux qui continuent à me suivre malgré la grosse pause dans mes messages.

A bientôt !

Les Fragments Divins, Tome 1 : L'Eveil de S.Jr.Germain

Mes lectures de l’été se sont résumées à… Très peu de choses. Toujours en vadrouille, je n’ai pas réussi à tenir le cap de mes objectifs : résultat, au lieu de réduire ma PAL, je n’ai fait que la nourrir. La fin des vacances pointant le bout de son nez, je reprends peu à peu mes bonnes vieilles habitudes et je suis venue à bout du premier tome de la saga Les Fragments Divins, L’éveil. J’ai lu ce livre via un partenariat avec le forum A&M et je remercie l’auteur, S.Jr.Germain pour avoir offert au forum cette opportunité. Le livre est paru en janvier 2012 aux Editions du Yin et du Yang. Il est composé de 478 pages. Merci à lolly pour la correction !



Quatrième de Couverture
La quête du divin?

Esprit cartésien gouverné par la raison et la logique, Lorin Whitley est un homme de sciences, spécialisé dans le domaine de l’anthropologie. Ses convictions sont toutefois mises à l’épreuve à partir du moment où son meilleur ami disparaît dans des circonstances nébuleuses.

L’univers de Lorin, ainsi que celui de la Terre entière, bascule à tout jamais lorsqu’il apprend qu’il serait l’élu d’une prophétie vieille de plusieurs milliards d’années. Confronté à sa destinée, les événements se bousculent alors qu’il tente désespérément de trouver les réponses nécessaires avant qu’il ne soit trop tard. Son chemin l’amènera à faire la rencontre d’alliés inusités ainsi que de redoutables ennemis, mais plus important encore, il tentera de trouver un sens à sa vie.

Chaque choix comporte son lot de conséquences, mais jusqu’où Lorin sera-t-il prêt à aller pour défendre ses idéaux? Deviendra-t-il le sauveur de la race humaine ou bien le catalyseur de son asservissement?

Lorsque tout espoir semble anéanti, aura-t-il le courage d’accomplir le sacrifice ultime?

Cette ambitieuse odyssée aux proportions épiques explore les fondements de ce qui constitue l’essence même de notre humanité, ébranlant nos conceptions les plus solidement ancrées. Action, fantaisie, fiction, religion, philosophie, sciences et métaphysique se marient à un niveau encore jamais exploité. Il s’agit d’un véritable hymne à la vie et aux mystères de la Création.

Mon avis
Le premier tome de la saga Les Fragments Divins suit les aventures de Lorin Whitley, un anthropologue aux talents cachés et des personnes qu’il rencontre au fil du roman. Lorin se retrouve, suite à la disparition de son meilleur ami, Martin, confronté à des idées qui dépassent son entendement et qui le poussent à revoir sa vision du monde. Au détour d’aides inattendues et de rencontres improbables, il va apprendre qu’il n’est pas un être humain comme les autres et qu’une autre destinée à été choisie pour lui…

La couverture du livre est intrigante et fait très vite son petit effet. L’illustration est superbe et elle nous prépare à un ouvrage très tourné vers de la science-fiction. La quatrième de couverture n’en révèle pas trop, juste ce qu’il faut : c’est ce qu’on attend d’une mise en bouche. Dans l’ensemble, la mise en page est bonne, la police agréable pour les yeux. Le problème du livre dans sa forme vient des nombreuses fautes que l’on peut y trouver : elles sont assez récurrentes et elles m’ont régulièrement sortie de ma concentration.

La trame de fond est plutôt intéressante : mêler les sciences à l’occulte et surtout dépasser les certitudes humaines est un bon pari. On voit rarement des livres qui allient les divinités à notre univers et son fonctionnement. Ici, nous avons droit à des dieux, des démons, des humains modernes et des extraterrestres maîtres en matière de connaissances scientifiques. Le risque est pris avec succès.

Malheureusement, une très bonne idée ne suffit pas toujours. Ce premier tome contient trop d’informations qui perdent vite le lecteur. De plus, l’auteur ne met pas seulement en avant le personnage principal, mais tous les personnages qui tiennent un rôle dans le tome et on perd facilement le fil des choses au milieu de tous ces noms à retenir, de toutes ces idéologies et de tous les actes de chacun. Avec autant de personnages, on ne réussit pas à s’attacher à un en particulier, même le héros n’a pas trouvé grâce à mes yeux.
Le personnage principal est agaçant : il a réponse à tout, est doté d’une sagesse à toute épreuve, possède une technique de combat sans faille et trouve sans difficultés tous ses alliés ainsi que les armes qui vont lui permettre de venir à bout de ses ennemis. Ses paroles sonnent faux, de tels discours ne semblent pas accordés avec la situation qu’il traverse. Jennifer, la première personne en qui il trouve de l’aide, passe de la jeune femme amoureuse et réservée dans ses sentiments à une combattante hors pair au passé trouble. On comprend mieux sa réserve, mais certaines de ses réactions sont exagérées : d’abord pleine de ressources, elle devient une hystérique qui ne sait pas se tenir alors qu’avec ses antécédents, elle devrait être capable de se contenir. Lumina, l’ange, est le personnage qui m’a laissée le plus perplexe. Lorin et Jennifer sont des êtres humains, on comprend leurs émotions, leurs réactions, mais Lumina est un ange, elle est conçue sur un modèle plus divin et, tout au long de sa présence dans le roman, elle passe pour plus faible qu’un simple humain. Elle est happée par des sentiments, elle ressent du remord à mentir à des gens qu’elle connaît à peine mais, par contre, elle vit très bien le fait de voir sa foi s’ébouler sous elle et, surtout, elle n’a pas de remords à trahir les siens… J’ai eu du mal à concevoir cette idée, à me faire au fait qu’une personne non humaine qui n’a été guidée que par sa dévotion à sa déesse se retrouve à mettre ses convictions profondes de côté en côtoyant tout simplement deux êtres humains sceptiques durant quelques jours. Selon moi, ça va bien trop vite, de trop nombreuses étapes sont brûlées. David est aussi un personnage pour qui tout va trop vite : il est profondément marqué par son histoire personnelle et il aurait fallu plus de temps, à mon sens, pour qu’il réussisse à passer outre ses problèmes de rigidité émotionnelle. Les quatre protagonistes cités sont parmi les plus importants, mais ils ne sont pas exploités au maximum à cause de l’éparpillement de l’auteur : il y a encore de nombreux personnages qui apparaissent et dont la psychologie n’est malheureusement qu’effleurée.

L’auteur du roman a voulu mettre trop de détails dans son premier tome et, même si c’est nécessaire, cela gâche une bonne partie de la lecture. Certaines descriptions sont superflues, elles n’aident pas le lecteur à mieux comprendre, mais le perdent plutôt dans des paragraphes qui cassent le rythme du récit, comme lorsque des termes scientifiques sont trop détaillés ou lorsque les pensées et les actes des personnages sont décortiqués sans alors permettre au lecteur de s’interroger ou de faire ses propres hypothèses. Les combats sont bien décrits mais trop longs aussi, certaines descriptions des impacts ou des esquives cassent le rythme de l’action et les scènes ont ainsi souvent perdu de leur cachet. D’ailleurs, au cours de ces combats, j’ai été dérangée par la facilité avec laquelle deux humains, un cyborg et un ange pouvaient venir à bout de tous leurs ennemis. Je suis une inconditionnelle des difficultés, des coups reçus et des obstacles qui se dressent devant les héros mais là, je n’ai pas eu énormément d’épreuves à me mettre sous la dent. Tout s’enchaîne trop vite, trop facilement : la formation du groupe, la découverte d’armes qui font quasiment tout le travail toutes seules… J’aurais réellement aimé plus de difficultés, de chutes, de sang… La facilité n’est pas mon fort.

La chronologie utilisée est aussi surprenante. Il se passe énormément de choses en moins de dix jours, puis plus rien n’arrive les dix jours suivants. Les démons se replient, les attaques cessent. Seule la ville de Boston est touchée et nos héros ne croisent personne : ni démons, ni extra-terrestres, ni forces de l’ordre. Ces dix jours de flottement sont d’autant plus étranges qu’ils servent à concrétiser l’attirance de Lumina et Lorin et transforment ce lien récent et fin en un amour fort et fusionnel. Sur un fond de guerre avec un personnage comme Lorin qui fait preuve de sagesse et de détachement, c’est un peu énorme, mais si on ajoute à cette situation le fait que Lumina est un ange, c’est encore plus surprenant. Je suis une partisane des relations qui mettent du temps à se construire et les histoires d’amour faciles ne trouvent jamais grâce à mes yeux.

En somme, l’auteur possède une bonne idée de base, mais il se perd dans le temps restreint qu’il donne à son histoire, dans la complexité des relations entre les différents personnages dont il a besoin et dans toutes les révélations qui lui sont nécessaires pour que les lecteurs puissent comprendre ce qu’il se passe. Selon moi, il aurait fallu faire un choix entre une action de quelques jours seulement et des personnages aux liens forts. J’ai beaucoup aimé voir l’humanité réduite à très peu de chose, la voir impuissante face au combat de titans qui se prépare. J’ai été particulièrement agacée par les monologues de Lorin qui découlaient tous, sans exception, sur une admiration sans bornes de la part de ses interlocuteurs alors qu’en tant que lectrice, je n’ai rien ressenti du tout. Ce n’est pas le premier roman où le héros me déplaît fortement et j’espère vraiment que l’auteur saura mettre plus en valeur les personnages secondaires, comme Jennifer, car ils sont plus humains et largement plus intéressants. Je pense poursuivre l’aventure parce que, lorsque je commence une saga, je ne peux que rarement m’arrêter en chemin.

Je tiens à remercier le forum et surtout l’auteur qui a placé sa confiance entre mes mains. J’espère sincèrement que mon avis sera perçu non pas comme une mauvaise critique mais bien comme une chronique visant à mettre en lumière les points forts et les failles de l’œuvre.

Un bon mélange de religion et de sciences !

Monstres ! Anthologie dirigée par Jacques Fuentealba

Et dire que j'avais prévu de profiter de mon été pour lire encore et encore ! finalement, je passe plus de temps à faire la fête qu'autre chose... Je me rattraperai à la rentrée je pense !

Monstres ! est une anthologie des éditions Céléphaïs que j’ai eu l’occasion de lire grâce à un partenariat avec le forum A&M. Elle a été publiée en 2012 et est composée de 308 pages. Cette anthologie est dirigée par Jacques Fuentealba.Merci encore une fois à Michiko pour sa correction sur le forum !

Auteurs
Lewis Shiner, Bill Congreve, Jeffrey Thomas, Alan Baxter, Lavie Tidhar, Steve Rasnic Tem, Kaaron Warren, Pablo Dobrinin, Fermín Moreno, Carlos Gardini, Pedro Escudero, Marc R. Soto, Nuria C. Botey, David Pierru, Yohan Vasse, Celia Deiana, Nelly Chadour, Timothée Rey, Marija Nielsen, Leonor Lara, Marc-Olivier Aiken.



Quatrième de Couverture
Des eaux troubles de l’océan aux pistes des cirques les plus étranges, de l’apparente normalité de demeures anonymes aux villes cauchemardesques ou fantasmatiques, du passé légendaire aux futurs post-apocalyptiques, voyagez aux côtés de monstres du folklore (vampires, loups-garous, fantômes, Léviathan), de phénomènes de foire comme d’abominations échappant à toute classification. Tour à tour proches de nous, miroirs déformants ou hideuse altérité, les créatures qui peuplent cette anthologie vous convieront à un tour du monde de la littérature fantastique, à travers vingt-et-une nouvelles d’auteurs d’origine américaine, australienne, israélienne, espagnole, argentine, uruguayenne ou française.

Ecrire reste une aventure.

Mon avis
L’anthologie Monstres ! regroupe vingt-et-une nouvelles de fantasy, fantastique et science-fiction abordant le thème du monstre et toutes ses définitions. Que ce soit la monstruosité humaine, la monstruosité engendrée par les autres ou les monstres d’autres espèces, rien n’est oublié.

La couverture de l’anthologie annonce clairement la couleur avec ses petits monstres exposés dans des bocaux. La qualité du papier est là, la présentation et surtout les dessins sont très soignés. La mise en page permet une lecture agréable et le petit texte, précédent chaque nouvelle, qui présente l’auteur est bien pensé. Comme toujours, j’ai lu l’avant-propos une fois ma lecture terminée pour ne pas en savoir trop à l’avance et me forcer à me creuser les méninges : Jacques Fuentealba a su trouver une organisation bien pensée pour classer ces textes.

La première chose qu’il faut souligner dans cette anthologie est la diversité culturelle des textes qu’on peut trouver. Les auteurs viennent du monde entier et c’est une opportunité rare. Je n’ai pas pour habitude de lire d’autres auteurs que les auteurs français, les auteurs anglais, les auteurs américains car ils sont les plus communs dans les commerces. Pouvoir retrouver des auteurs espagnols ainsi que d’Amérique Latine dans ce recueil m’a permis d’élargir mes horizons littéraires. J’y ai découvert des auteurs que mes lectures habituelles ne m’auraient pas présentés et j’ai désormais quelques nouveaux noms dans ma liste d’auteurs à suivre.

Tous les aspects du monstre sont abordés et cela nous permet de revoir notre propre définition du mot monstre. Est-ce qu’un monstre est une bête qui hante nos cauchemars d’enfant ? Ou est-ce qu’un monstre est tout simplement le nom que l’on donne à celui qui ne nous ressemble pas et ne pense pas comme nous ? Ou même, est-ce que le monstre n’est tout simplement pas celui que l’on voit dans le miroir ? Le recueil commence par la monstruosité divine et retrace plutôt bien cette sorte de fascination qu’elle exerce chez l’homme. On passe ensuite à des nouvelles qui abordent la Mort, j’ai d’ailleurs beaucoup aimé Fantômes de Carlos Gardini qui parle du deuil de façon différente. Les nouvelles suivantes abordent les monstres qui m’ont le plus perturbée (du bon côté), les nouvelles qui abordent les travers humains et la monstruosité de notre espèce. Mes nouvelles préférées de ce recueil sont celles-là. Altera in alteram ou encore Les meilleurs partent les premiers sont délicieusement horribles, Mater Insania est à la fois triste et terrible, tous les aspects de la nature humaine abordés ici nous poussent à réfléchir et c’est ce qu’on attend d’un écrit. Les deux nouvelles qui viennent ensuite abordent les monstres qui hantent nos plus sombres cauchemars et je les ai trouvées extrêmement bien écrites. Elles sont touchantes, elles poussent les personnages à se dépasser et les détruisent peu à peu. On se sent proches des personnages et on compatit pleinement à leur malheur. Ensuite, viennent deux nouvelles parlant du monstre suprême de l’enfance : le loup, aussi effrayant que dangereux. Les dernières nouvelles abordent monstres marins, monstres du futur, tous plus horribles les uns que les autres. On termine sur une nouvelle des plus troublantes, qui suit l’évolution d’un homme dont le physique est monstrueux, dont les actes sont en apparences ceux d’un monstre mais qui, au final, n’est un monstre qu’aux yeux de ceux qui en ont peur et ne cherchent pas à creuser plus loin. Un peu comme nous tous, non

Les auteurs sont tous différents, ils ont chacun leur vision du monde mais une chose leur est commune : le talent. Ils ont tous été capables de me transporter dans leur univers. J’ai eu un peu de mal avec Zombie Revenge Psyché et Lanjnoir à cause du côté science-fiction mais, même là, j’ai réussi à suivre et à me poser des questions intéressantes. Ce recueil fait partie de ceux où je fais une pause à chaque nouvelle pour pouvoir réfléchir à ce que je viens de lire. Les sens de ces nouvelles ne sont pas forcément cachés et à trouver soi-même mais ils poussent à se poser des questions sur le monde, sur le thème, sur les personnages… En préparant le pot-au-feu par exemple, ne demande par forcément de se creuser les méninges pour comprendre le sens de la nouvelle mais j’ai reposé le recueil parce que je n’ai pu m’empêcher d’imaginer la suite pour la mère du petit garçon… C’est ce que j’ai aimé dans ce recueil. Les textes n’ont pas été choisis au hasard : il n’y a que du très bon au cœur de ces pages. Les différentes plumes sont excellentes et peuvent plaire à différents types de lecteurs. Cette diversité est une bonne chose.

Monstres ! est donc un recueil qui permet d’abord le thème du monstre sous toutes ses coutures à travers des auteurs aux styles différents et très intéressants. On passe de personnages en personnages sans jamais se lasser car ils ont tous quelque chose d’attachant ou d’attractif et finit par en vouloir plus. C’est un recueil qui saura trouver ses lecteurs du côté des fans de fantasy et de fantastique ainsi que de science-fiction. Il plaira à tous ceux qui veulent faire travailler leur imagination et qui n’ont pas peur de se frotter à des images peu appétissantes ou à des histoires déroutantes.

Je remercie les éditions Céléphaïs pour cette découverte et le forum A&M pour m’avoir permis de mettre le doigt sur ce petit bijou. Et un grand merci à Michiko pour la correction de ma chronique !

Qui est vraiment le monstre ?

La Balançoire de Raymonde Malengreau

Encore une lecture liée au forum A&M, il s’agit d’un partenariat avec la maison d’édition Chloé des Lys. La Balançoire est un recueil de nouvelles écrit par Raymonde Malengreau qui n’en est pas à son coup d’essai. Le recueil de 87 pages a été publié en 2010. Merci à Michiko pour sa correction sur le forum d'ailleurs !



Quatrième de Couverture
Enfance ne rime pas avec innocence.
Les fruits ne sont pas tous bons pour la santé.
Les poudres bleues ne sont pas forcément magiques.
Mais les alcôves le sont parfois.
Les rivales ne sont pas celles que l’on attendait.
Et certains arbres parlent à ceux qui savent les entendre.

Ecrire reste une aventure.

Mon avis
La Balançoire est un recueil de nouvelles qui aborde des thèmes variés, des personnages différents mais qui, au fond, ont plus de points communs que ce qu’on pourrait croire. L’être humain est exploré sous toutes ses coutures, de sa plus tendre enfance à des âges plus avancés et c’est un résultat à la hauteur de nos espérances qui nous attend.

La qualité des ouvrages publiés aux éditions Chloé des Lys est des plus aléatoires mais avec ce recueil, on peut apprécier l’harmonie entre le texte de la première de couverture et l’image choisie. La mise en page est bonne. La quatrième de couverture est, au premier coup d’oeil, énigmatique et en fait, elle ne prend tout son sens qu’une fois la lecture terminée. Etant très pointilleuse sur le contenu d’une quatrième de couverture, j’ai trouvé celle-ci très bien faite : elle permet d’éveiller la curiosité du futur lecteur et de créer une certaine complicité une fois le livre lu, une fois les énigmes de ces petits bouts de phrases découvertes.

Dix nouvelles composent ce recueil et certaines ont su accaparer mon attention. Je n’ai pas eu l’impression de tenir un lien logique entre ces nouvelles, je me trompe peut-être, mais ce recueil semble être simplement un rassemblement de textes liés uniquement par leur thème humain. Quand il s’agit d’un recueil d’un même auteur, ne pas avoir de lien fort entre les textes n’est pas un problème, l’auteur crée ce lien en nous offrant tout ce dont il est capable.

Les personnages mis en scène sont étonnamment bien développés en quelques pages seulement, on trouve chez eux suffisamment d’informations pour les comprendre – au moins en partie - et, parfois, pour s’attacher à eux. Ils sont simples en apparence mais sont bien plus signifiants que ce qu’on pourrait croire au fil de la lecture.

J’ai été très surprise par la chute de la nouvelle qui donne son nom au recueil, La Balançoire, et qui est aussi la toute première du livre. Cette nouvelle a clairement annoncé la couleur et j’ai aimé l’effet produit chez moi.
Rédemption est aussi une nouvelle que j’ai beaucoup aimée. Elle traite sans prendre de gants la nature mauvaise de certaines personnes et donne, à travers un instrument tout aussi mal intentionné, un aperçu de ce que le proverbe « l’Enfer est pavé de bonnes intentions » peut signifier.
L’arbre à clous est la nouvelle qui, selon moi, est la plus touchante de ce recueil. Le petit garçon qui est au cœur de cette histoire est l’incarnation de la bonté humaine, il nous rend presque honteux de notre propre égoïsme. Si nous prenions un peu plus exemple sur lui, le monde n’en serait que meilleur. D’autres nouvelles m’ont laissée plus perplexe comme Le pique-nique que j’ai trouvé bien étrange et dont la chute m’a échappé. La dame au coquelicot m’a aussi laissé un goût d’inachevé, comme s’il manquait la véritable chute : je pense que là aussi, le dénouement qu’il fallait retenir m’a échappé.

La Balançoire est donc un recueil qui se lit facilement, assez vite et qui laisse un bon souvenir. Parmi les dix nouvelles, chacun saura trouver celle(s) qui lui correspond(ent) et qui éveillera chez lui diverses émotions. C’est ce que j’attends d’un livre, qu’il me pousse à réfléchir et qu’il ne me laisse pas juste lire sans chercher à aller plus loin. C’est un recueil que je conseille à tout ceux qui aiment lire des histoires du quotidien et y retrouver des petits détails qui sortent au final de l’ordinaire.

Je tiens à remercier le forum A&M et la maison d’édition Chloé des Lys pour cette opportunité ainsi que l’auteur, Raymonde Malengreau, pour ce voyage littéraire plaisant.

Un tour de balançoire est-il innocent ?

24 heures pour la fin d'un monde d'Emilie Decamp

Livre paru en 2011 aux Editions Chloé des Lys, 107 pages. Lu dans le cadre d'un partenariat avec le forum Accros & Mordus de Lecture. Je remercie le forum et la maison d'édition pour cette superbe opportunité. Merci à Michiko pour sa correction sur le forum d'ailleurs !



Quatrième de Couverture
24 heures pour la fin d’un monde, pour la fin d’une vie. Celle d’une jeune droguée. La drogue n’est pas un élément réellement essentiel. Le roman se concentre plus sur ses relations avec ses proches, le monde extérieur et «les autres» en général. Une série de flash-back avec pour fil rouge une lutte incessante entre plume et drogue. Voici les dernières heures d’une vie, d’un monde, d’un elle. L’histoire d’un combat entre mots et stupéfiants.
Et les images comme les secondes continuaient à s’égrainer alors son stylo continuait de glisser sur le papier, de lutter avec ses larmes et ses souvenirs. Elle traçait sa vie sur le blanc pur et vierge d’une feuille qui n’avait rien demandé.

« La tempête avait cessé. Pour laisser place à une plaie béante, sanglante... Ma vie n’était restée qu’un tas de cendres sur le parvis d’une église, un trou énorme dans un monde qui s’en foutait.[…]»

Mon avis
Elle, notre héroïne tragique, est une jeune femme perdue et en 24 heures, elle revit son parcours ou plutôt sa descente aux enfers et tente une dernière fois de coucher ses mots sur le papier. Ces derniers mots sont son dernier espoir, un dernier espoir qui s'égraine comme ses dernières heures...

La particularité de la maison d'édition Chloé des Lys est qu'il s'agit d'une maison composée de bénévoles qui publie des livres à compte d'éditeur. Les couvertures sont choisies par les auteurs qui sont aussi le plus souvent chargés de la mise en forme de leurs textes ce qui donne un livre dont la qualité de fabrication n'est pas toujours présente. L'écriture de la première et de la quatrième de couverture est floue, pas très bien assortie avec l'illustration et, il faut le dire, le rendu final n'est pas avantageux pour le roman. Le logo de la maison, le prix et le code barre sont faits de gros pixels visibles et cela gâche toute la partie visuelle du livre. Les différentes polices manquent un peu de sobriété et d'harmonie, on trouve aussi quelques fautes dans le texte et j'ai trouvé l'organisation en paragraphe plutôt mal agencée. Beaucoup de sauts de lignes et même un trop grand espace entre deux mots. La mise en page du livre n'est pas du tout le point fort de l'oeuvre.

J'ai préféré commencer par le gros point négatif pour adoucir le reste de ma chronique parce qu'il faut le dire, j'ai apprécié ma lecture. Emilie Decamp écrit bien mais surtout avec efficacité. Tout au long de son écrit, elle sait transmettre tout un tas d'émotions au lecteur. Elle joue avec les différents styles, on évolue entre narration, écrits du personnage, poésie et style épistolaire et cela donne un rythme plutôt agréable au récit. Sans nommer son héroïne, l’auteur réussit à ne pas ennuyer son lecteur avec des répétitions comme "elle" et c'est appréciable.

Son héroïne justement, est une jeune femme enfermée dans un monde de souffrance, dans un monde où les stéréotypes n'ont fait que l'enfoncer encore et encore, où le rejet de ce qu'elle est finit par la détruire pour de bon. Elle essaie d'être forte mais elle reste une enfant à qui il manque énormément d'amour, un amour qu'elle ne fait au final que chercher et qu'elle ne trouve pas. Vivre, d'accord, mais dans quel but ? C'est une question que chacun se pose, une question que je me suis déjà posée sans pour autant être dans une situation de désespoir profond tout simplement parce que c'est une question existentielle universelle. Pourquoi vivre ? Biologiquement, pour préserver l'espèce mais au-delà de ça, pourquoi vivre en tant qu'individu capable de penser et d'agir ? La réponse est simple, vivre pour soi parce qu'il y a les autres pour nous faire vivre, évoluer, grandir. Sauf qu'Elle n'a personne à qui parler, à qui se confier, personne à aimer. Dans ce cas-là, comment faire pour continuer ? Elle, elle choisit la drogue et n'est pas assez forte pour s'en sortir parce qu'elle est seule. Elle est touchante, elle m'a bouleversée.

L'histoire dénonce la condition de ces gens qui n'ont personne et qui sont de plus en plus marginalisés par notre société. La famille de l’héroïne lui tourne le dos, des amis, elle n'en a plus et les spécialistes de la drogue ne font rien pour l'aider car ils ne sont pas capables de comprendre que la seule chose dont elle a besoin c'est d'une main tendue. C'est en 24 heures qu'elle fait le bilan de sa vie, qu'elle revoit ses tentatives de survie, ses remontées à la surface pour essayer de prendre un bol d'air mais où, à chaque fois, une personne lui a remis la tête sous l'eau. Elle a essayé mais n'a pas eu le coup de pouce dont elle avait besoin à chaque fois. Sauf peut-être à un moment où malheureusement, elle n'y croyait plus suffisamment. Cette histoire donne à réfléchir sur le regard que l'on porte à l'autre, sur notre façon de stigmatiser les gens et de juger sans savoir, sur le manque de solidarité chronique qui se fait sentir à notre époque.

Faire le bilan d'une vie sur 24 heures, c'est court mais s'il n'y a pas grand-chose à dire, c'est surtout triste, voilà le bilan de cette histoire. J'ai accroché au récit, au style (même si la forme laisse malheureusement à désirer) mais j'ai trouvé ça un peu court : ma lecture a été rapide et il manque à mon goût un peu plus de détails sur les 24 heures et l'état d'esprit de l'héroïne. Toute son histoire passée est développée et j'aurais aimé retrouver plus de profondeur sur ces 24 heures du présent. Le bilan sombre sur l'histoire de cette fille et sur l’Humanité en général ne m'a pas déplu, au contraire. J'aime beaucoup les visions tout en noir et les fins qui laissent un goût amer en bouche quand on se dit "et si... ?" et j'ai été séduite. C'est à mon avis une question de goût parce qu'un livre aussi sombre ne peut pas plaire à tout le monde : il faut avoir envie de lire quelque chose de dur, qui se solde par un échec. Certains aiment se servir de la lecture pour voir la vie d'un meilleur côté mais personnellement, je préfère lire pour tout ce que la littérature peut offrir à savoir de l'imaginaire, de la réalité pure et dure, de la légèreté, de la profondeur... C'est donc un livre que je conseille à ceux qui aiment le réalisme ou tout ce qui touche au drame ainsi qu’à ceux qui ont envie d'une histoire qui ne se finit pas forcément bien. Emilie Decamp est assurément une jeune auteur à suivre.

Un livre positif pour une histoire pessimiste...

Histoires d'Amour anthologie dirigée par Elie Darcos

Livre paru en 2012 aux Editions Sombres Rets, dans la collection Méandres de Vie, 292 pages. Lu dans le cadre d'un partenariat avec le forum Accros & Mordus de Lecture. Histoires d'Amour est un recueil de 23 nouvelles traitant de l'amour et dirigé par Elie Darco...

Auteurs : Michaël Moslonka, Pierre Benazech, Ombeline Duprat, Cyril Carau, Yvette Auméran, Esmeralda Bianca, Sylvain Boïdo, Emmanuelle Boreau, Céline Brenne, Emmanuelle Cart-Tanneur, Pierre Chaffard-Luçon, Jérémie Ciholyas, Yves-Daniel Crouzet, Frédéric Czilinder, Inès El-Shikh, Jennifer Flajolet-Toubas, Marie Jaouen, Sybille Marchetto, Pascaline Nolot, Marc Oreggia, Didier Reboussin, Teo Silis et Thomas Spok.
Illustration de couverture : Elie Darco



Quatrième de Couverture
L’Amour, comme une quête de bonheur, une aspiration impossible, une soif d’absolu, la recherche de l’âme-sœur.
L’Amour qui attend le bon moment pour s’en venir, qui lutte contre le temps, qui demeure une vie entière ou un bref instant.
L’Amour enflammant le corps, troublant la raison et l’esprit, dépassant les limites du genre ou de la mort.
L’Amour qui transcende l’espace, la matière, l’être et ce qu’on a de plus précieux, l’étincelle en nous qui sait donner la vie.
Qu’elles prennent un tour sensuel, fantastique, comique ou tragique, ces vingt-trois histoires d’amour vous porteront à la rencontre de personnages attachants, convaincus de la force du sentiment amoureux et de son unicité.

Mon avis
Histoires d'Amour est une anthologie qui reprend le célèbre thème de l'amour, chéri par la littérature, mais qui lui apporte une dose de nouveauté grâce à ses auteurs aux styles réellement différents et à sa suite logique. L'anthologie débute avec une recherche de l'amour en 6 nouvelles où l'on suit toutes sortes de personnages qui se laissent peu à peu capturer par ce sentiment si complexe et tellement propre à chaque personne : on passe de l'amour rêvé, à l'amour qui nous tombe dessus sans qu'on s'y attende ou encore l'amour espéré, tant attendu mais qui ne se manifeste pas et qu'on cherche à provoquer... Ensuite vient Le temps d'aimer en 6 nouvelles avec ces amours auxquels il faut laisser le temps ou encore ceux qui traversent les temps et leurs épreuves en s'effritant mais sans s'éteindre, ou même le fil des amours d'une vie pour savoir qu'on n'en a au final qu'un seul... Quand les sentiments se transforment en amour fou en 6 nouvelles encore, ils peuvent prendre de nombreuses formes : de l'amour passionnel à l'amour aveugle en passant par l'amour insensé. Mais faire Le don de l'amour, l'amour pur et réel, n'est pas chose aisée et c'est à travers 5 nouvelles qu'est clôturé ce périple.

La couverture de l'anthologie ne m'a pas séduite. Je ne m'arrête pas aux premières impressions quand je sais que je veux lire un livre mais lorsque je furète en librairie, je m'intéresse aux livres dont les couvertures attirent mon regard et je pense que je n'aurais pas choisi celle-ci. Elle est belle, elle colle au thème mais elle est trop rose et rouge. Le titre évoque déjà explicitement le thème de l'anthologie et une couverture comme celle-là insiste trop. Après, c'est une question de goût.

La préface d'un livre en dit toujours trop pour moi c'est pourquoi je préfère la lire à la fin, une fois toutes les nouvelles terminées pour être sûre de garder le suspense jusqu'au bout. La préface du livre est intéressante car elle place le contexte mais surtout elle éclaire réellement sur le lien logique entre les différentes nouvelles et leur agencement. J'ai apprécié cet arrangement d'ailleurs, le fait de commencer par les débuts de l'amour et de progresser doucement vers quelque chose de plus intense. C'est un excellent point pour l'anthologie.

La recherche de l'amour est la première partie du livre mais aussi celle à laquelle je n'ai pas accroché : ça vient principalement de moi et de mes goûts. Je n'apprécie pas souvent les écrits décrivant les amours naissants, les rencontres foudroyantes. J'ai eu du mal à me plonger réellement dans ces histoires d'amour là. Cependant, j'ai trouvé Elle de Sybille Marchetto bien écrite. Elle est celle des 6 qui a réussi à me plaire le plus. La fin de Folles de moi de Frédéric Czilinder est aussi touchante dans sa conclusion... Et elle semble surtout tellement vraie. L'impromptu de la noce de Thomas Spok et La jeune femme, les morts et Bobby Joe d'Emmanuelle Boreau n'ont pas réussi à attirer mon attention. Les ingrédients sont là mais la sauce n'a pas pris.

Le temps d'aimer est ma partie préférée du livre. Je suis toujours touchée par les histoires banales en apparence et tellement complexe en réalité... L'encadreuse d'Emmanuelle Cart-Tanneur m'a littéralement transportée : c'est exactement ce que je j'aime dans un écrit, ce quotidien si banal, ces drames de la vie qui vous façonnent... C'est un nom dont je me souviendrai. Le personnage de Paul m'a touchée, celui de sa femme aussi. L'amour n'est pas une question d'âge ou de génération, c'est une question d'épreuves à traverser ensemble. Quatre Saisons Avant la Pluie de Jennifer Flajolet-Toubas est elle aussi touchante : un proverbe qui m'a marquée dit "Il faut avoir beaucoup aimé pour se rendre compte que l'on aime qu'une seule fois", il prend tout son sens dans ce pèlerinage effectué par le héros. Le développement de l'odorat à travers l'écriture est tout simplement sublime. Mon avis est compliqué pour Le sourire de Fausta de Cyril Carau : l'écriture est fluide, prenante et le côté dérangeant de la relation décrite juste superbe... Mais je suis perturbée par ce côté dérangeant : je trouve réellement bien de le mettre en valeur, de faire réfléchir mais j'ai grimacé en le lisant à cause du fait que je suis proche de tous mes cousins, germains ou éloignés... C'est en même temps ce que j'aime : qu'on me bouscule à travers les mots !

L'amour fou dérange, il bouscule le politiquement correct, repousse les limites et c'est tout ça à la fois qu'on peut retrouver dans cette parte de l'anthologie. La fille de l'air de Pascaline Nolot nous offre le sympathique coup de l’ascenseur émotionnel en deux lignes : du génie. J'ai grimacé, j'ai fermé le livre pour m'en remettre, la tête pleine d'images dont je me serais bien passée mais c'était franchement bon. Le Baiser du requin d'Yvette Auméran est l'histoire la plus extraordinaire ce cette anthologie, ma préférée reste L'encadreuse mais celle-ci dépasse tout et nous donne une bonne leçon de vie : qui aurait cru qu'une esturgeonne était capable de m'émouvoir à ce point ? Yvette Auméran affronte la science, affronte les lois de la nature et surtout, elle nous montre que se battre vaut parfois la peine. Surtout en amour. Les autres amours décrits dans cette partie garde cet aspect dérangeant, que ce soit le sentiment qu'a du éprouver le héros de Coup de Foudre ou l'horreur de Luz del Camino, nous poussent à voir plus loin que l'amour simple et facile qu'on connait. Ces nouvelles nous ouvrent les yeux sur la réalité humaine et ses travers, la réalité humaine et l'amour fou...

Enfin Le don de l'amour est la dernière partie et pas la moindre : il s'agit de s'offrir entier à l'autre, de se sacrifier. J'ai particulièrement aimé Paris/Grenoble d'Esmeralda Bianca : les histoires du quotidiens, du commun des mortels me touchent encore et toujours. En quelques minutes, le héros passe de sa femme embrassant un autre homme quelques mois plutôt à l'une des révélations les plus bouleversantes de sa vie et ça ne laisse pas indifférent.

Les auteurs de cette anthologie n'ont pas été choisis au hasard et ça se sent : ils sont tous différents, ils apportent chacun une touche bien personnelle au livre mais se complètent à merveille. Il y en a pour tous les goûts ce qui n'est pas courant dans les anthologies : là, on est forcément touché par quelques écrits tellement les sensations sont diverses et variées. J'y ai trouvé mon compte, j'ai découvert de nouvelles façons de voir et lire l'amour et je ne regrette pas cette lecture. Je me suis attachée à des personnages en seulement quelques pages et c'est ce que j'aime dans la nouvelle : être touchée en quelques mots tout simplement parce que c'est naturel, ça semble couler de source. Je regrette simplement de ne pas avoir adhérer à toutes les nouvelles mais c'est le prix à payer pour un recueil aussi diversifié.

Merci aux Editions Sombrets Rets pour cette opportunité et la confiance qu'ils accordent au forum A&M.

Que savez-vous vraiment de l'amour ?

Naya Tome 1, La colonie d'Astrelof

Livre paru en 2011 aux Editions Persée, 282 pages. Lu dans le cadre d'un partenariat avec le forum Accros & Mordus de Lecture. La colonie d'Astrelof est le premier tome de la saga Naya.



Quatrième de Couverture
Pour les grandes vacances, les parents de Naya décident de l'envoyer en colonie de vacances. Là, elle se lie d'amitié avec une jeune fille drôle et dynamique, Stessie, puis avec Lucas, le rebelle courageux. Ensemble, ils essayent de percer les secrets de l'équipe d'animation qui se comporte bizarrement. La colonie regorge de mystères et le trio, en cherchant à les élcaircir, découvre un livre étrange : il révèle l'existence d'un monde inconnu, rempli de magie et de créatures extraordinaires.

L'arrivée d'un rêve diabolique déclenche de véritables hostilités. Unis par le lien invisible d'une origine commune, les adolescents doivent livrer un combat où l'esprit d'équipe est synonyme de survie.


Mon avis
Naya est une jeune fille comme les autres : des amis, des parents aimants et des grandes vacances qui s'annoncent bien remplies. Seulement, son père décide de l'envoyer dans une colonie dans les Alpes durant 28 jours au lieu de la colonie dans les Pyrénées prévue et durant deux semaines seulement... Elle ne cache pas son agacement mais n'a pas tellement le choix. Elle promet à ses amis de leur écrire et embarque à bord du bus qui la mène tout droit à Astrelof... Cette colonie n'est pas comme les autres, elle le sent et, aidée de ses deux nouveaux amis Stessie et Lucas, elle va mener l'enquête mais les réponses qu'elle va obtenir pourrait bien bouleverser complètement sa vie et ses vacances hors normes...

Ce tome est le tout premier d'une série nommée Naya : on sait donc dès le départ que c'est elle, notre héroïne du début à la fin. La couverture du livre est très belle, l'écriture choisie, l'image, tout colle parfaitement à l'histoire.

Ce livre a fait naître chez moi un avis complètement mitigé. J'aime beaucoup l'histoire principale, l'idée de base mais j'ai peiné dans ma lecture, du début à la fin.

La trame est franchement bonne même si ça n'est pas forcément novateur : un autre monde, des jeunes exceptionnels, des oppresseurs... C'est du déjà vu mais ce n'est franchement pas un problème puisque Natacha Catel nous rajoute une pointe d'originalité à son histoire avec ses créatures et tous les personnages entourant les adolescents de la colonie. J'ai trouvé cependant les choses trop faciles... Les trois personnages principaux comprennent trop vite les choses, ils trouvent facilement leurs réponses et réussissent sans difficulté à berner les "monos" : cette colonie, elle se prépare sûrement depuis plus de dix ans alors la fan de difficultés que je suis n'a pas trouvé son compte dans les épreuves imposées par l'auteur aux protagonistes. Les pouvoirs donnés aux personnages sont aussi extrêmement puissants : je me dis que c'est un moyen de les aider à triompher mais sur le coup, j'ai été pas mal surprise. Là où j'ai eu le plus de mal à réellement essayer de trouver l'histoire plausible, c'est dans l'assimilation de la "vérité" par les adolescents : je me demande comment, en quelques jours seulement, les trois personnages réussissent à intégrer qu'ils ont été adoptés, l'accepter sans problèmes, croire en un autre monde, accepter de croire Léandrane alors qu'elle aussi pourrait très bien leur vouloir du mal après tout dans cette colonie hostile, et surtout décider de se battre pour la liberté d'un pays qu'ils ne connaissent pas. C'est tout ça qui me laisse réellement perplexe sachant qu'ils n'ont que seize ans et que leurs connaissances de base leur viennent d'un livre dont ils ne lisent qu'un passage... A mon avis, ça manque de réalisme : l'auteur aurait du prendre son temps sur ces assimilations, quitte à laisser de côté une bonne part de l'intrigue parce qu'un personnage ne doit jamais, selon moi, être simplifié. Stessie, Lucas et Naya se posent des questions très vite, ont un caractère qui fait que le comportement des moniteurs les poussent à creuser mais ils se contentent sans problème d'une histoire abracadabrante sans trop de scepticisme ? C'est là que ça donne un mélange incohérent.
L'enchainement des chapitres m'a tout de même donné envie de continuer ma lecture, je voulais savoir ce qu'il se passait, ce qu'il allait arriver aux personnages. Je regrette seulement que Naya ne soit pas plus développée que ça : l'auteur insiste sur le poids des responsabilités, sur ses craintes vis à vis de son rôle de leader mais c'est tout. On ne sait rien d'autre d'elle alors que Lucas et Stessie, qui ne sont pas censés être aussi importants, ont droit à un portrait d'adolescents "réels" : le côté drôle de Stessie, le côté fonceur de Lucas... Naya gagne sûrement à être plus connue que ça.

Mon vrai problème avec ce livre a été l'écriture. J'ai eu du mal à me plonger dans l'intrigue à cause du style : l'auteur n'a, selon moi, pas développé les points qui méritaient de l'être et s'est concentrée sur des détails sans importance. Peut-être que j'ai eu cette impression parce que je n'ai pas en main toutes les clés pour tout comprendre mais ça a beaucoup influencé sur mon avis. Les réactions des personnages ne sont pas "vivantes", elles sonnent faux. Seules les réactions de Stessie semblent fluides, peut-être parce que c'est le personnage le plus spontané de l'histoire. Il y a aussi pas mal d'incohérences qui sautent aux yeux : la course d'orientation avec un passage où les indices et les balises de correspondent plus, le moment où Naya fait le compte des personnes qu'elle doit encore toucher (ils sont quarante adolescents mais elle semble faire le compte des quarante sans inclure Stessie, Lucas, Kétie et elle-même), le nombre de jour séparant la soirée (samedi soir) et la discussion sur les personnes convaincus (mardi alors qu'ils se voient tous les jours et que cette histoire est censée être au centre de leurs préoccupations)... Je n'ai pu m'empêcher de me poser toutes ces questions au cours de ma lecture et c'était vraiment déroutant.
Je pense que le véritable problème de tous ces détails vient d'un éparpillement : Natacha Catel a essayé de donner toutes les informations importantes mais elle n'a pas su les organiser et les déposer au bon moment dans son récit et ça se ressent, comme le moment où, d'un coup, elle explique que Naya a déjà parlé de sa vision nocturne à ses amis et qu'ils ont très bien compris la chose... C'est le genre de scène qui s'écrit et non qui se résume sachant que Naya reste le guide, le personnage qui s'est retrouvé à avoir des aptitudes avant de réellement recevoir ses pouvoirs : c'est le genre de maladresse qui porte préjudice à l'ouvrage.

Mon avis mitigé vient donc du fait que l'histoire m'a plu alors que l’écriture et l'organisation du récits n'ont pas su me séduire. Cette saga a du potentiel, l'auteur aussi mais il faut vraiment que les autres tomes ne laissent rien au hasard et que les points négatifs soient travaillés pour être transformés en points positifs. Il faut que les informations soient données au bon moment, qu'elles soient utiles au récit. Je pense poursuivre cette saga parce que j'ai réellement aimé l'intrigue, l'idée de base et je suis confiante pour la suite : le premier tome reste toujours le plus délicat car il faut donner pleins d'outils au lecteur pour qu'il comprenne. La suite donnera sûrement l'occasion à l'auteur de bien développé son récit et ses personnages.

Je remercie les Editions Persée et le forum A&M de m'avoir donné l'occasion de lire ce livre.

Un potentiel à exploiter.

Les Soupirs de Londres tome 3 : Marquise des Ténèbres

Marquise des Ténèbres est le troisième tome de la saga Les soupirs de Londres publiée aux Editions du petit caveau. Je n'ai pas lu les deux premiers tomes et ai reçu ce livre via un partenariat sur le forum Le sanctuaire de la lecture des A&M ♥. Merci aux Editions du petit caveau pour cette découverte. C'est un tome de 270 pages publié en 2012.



Quatrième de Couverture
Quand les cadavres se relèvent d entre les morts, Stella, la vampire hongroise exilée à Londres, se doit de mener l enquête. Elle est loin d imaginer que derrière cette histoire de meurtre et de sorcellerie, c est tout un passé qui va resurgir. En parcourant les souterrains de l effroyable Tour de Londres, entre jeux de pouvoir, séductions et manipulations, la belle immortelle aura fort à faire pour découvrir les liens tragiques qui nouent les vampires de la capitale... Le troisième tome des Soupirs de Londres ouvre une fenêtre sur le passé des vampires londoniens. Des murmures de l Écosse aux ombres de la Tour de Londres, la roue de la destinée tourne inexorablement pour ces immortels torturés et puissants...


Mon avis
N'ayant pas lu les deux premiers tomes, ma première appréhension était de ne pas réussir à m'imprégner de l'histoire mais au final... Cela a été tout le contraire !

Les Soupirs de Londres est une saga qui suit les aventures de Stella, vampire de l'Est exilée à Londres par l'Ordre du Psyché, sorte de gouvernement suprême chez les buveurs de sang. Dans ce tome, Stella se retrouve face à une nouvelle enquête qu'elle doit mener pour le compte du Prince de Londres, Rodrigue, qui rend la jeune femme toujours plus nerveuse. D'étranges meurtres sont perpétrées au sein de Londres et ce par un vampire, la présence de traces de crocs ne peut laisser planer le doute. Seulement, une puissante magie entoure les cadavres qui n'ont pas fini de révéler leurs secrets... Aidée de Corwin, de Drake qui l'insupporte toujours au plus haut point et d'autres alliés, Stella va mener l'enquête. Seulement, elle n'en ressortira pas indemne et va devoir se confronter à une réalité des plus déplaisantes...

J'ai accroché à l'histoire dès les premiers chapitres pour plusieurs raisons. Premièrement, la plume d'Ambre Dubois : j'ai découvert l'auteur via cet ouvrage et je ne le regrette pas. Elle possède un style qui fait qu'on ne peut que se laisser séduire par ses mots. Elle ne s'encombre pas de superflu, elle choisit avec talent la phrase qui tient en haleine ou celle qui fait qu'on en veut plus, toujours plus. Ensuite, elle distille vraiment les relations entre ses personnages et ça m'a permis de prendre la machine en route : il me manquait des informations sur les personnages mais rien qui ne puisse m'empêcher de comprendre l'intrigue et ça, c'était juste génial. Cet égrenage des liens, des sentiments, du passé des personnages est aussi un de ses atouts : on est entourés de mystères, autant par l'enquête que par les personnages eux-mêmes.

D'ailleurs, les personnages sont fascinants. Stella est notre narratrice et on découvre avec elle son entourage. Corwin se révèle, il prend des initiatives et est un soutien nécessaire à notre héroïne. Le Prince, lui, reste énigmatique et ce jusqu'au bout. On apprend très peu de choses à son sujet et encore, on ne sait même pas si on peut se fier à toutes ces informations : c'est encore un coup de maître qui va me pousser à continuer la saga. Drake est le personnage qui m'a le plus fascinée : il se dévoile peu à peu mais sans rien offrir de dangereux pour lui, sans perdre la face. Il laisse Stella pénétrer dans un pan de son histoire pour gagner sa confiance. Il a des tas de choses à cacher, il anticipe chacun de ses coups et semble même anticiper ceux de ses adversaires. De plus, sa relation avec Stella est juste addictive : je retenais mon souffle en lisant les passages où il la frôle, où il joue avec elle, où il la pousse à bout... Elle est suffisamment forte pour résister et ça fait tout l'intérêt de leur lien (même si je dois avouer avoir eu envie dès leurs premières scènes voir Stella succomber puis regretter). Enfin, la Marquise est un personnage intriguant que j'ai envie de revoir, de connaître, de comprendre...

L'enquête en elle-même est haletante, elle surprend par moment et nous laisse sur un goût d'inachevé torturant : on sait que les conséquences vont arriver dans le prochain tome et attendre va être long. Le seul bémol de l'histoire reste pour moi la façon dont Stella parvient à se débarrasser du tueur... J'ai trouvé ça un peu facile et je me suis dit "Oh, déjà ?" mais en même temps, c'était soit ça, soit elle y passait et ça aurait été dommage que ses aventures ne s'arrêtent là.

Au final, un très bon ouvrage qui se laisse lire, s'apprécie et peut se passer des tomes précédents. Enfin, on peut s'en passer avant de terminer ce tome car une fois le livre refermé, j'ai décrété que j'allais lire cette saga ! Quelques petites fautes repérées dans le livre mais rien de bien perturbant pour ma lecture...

Merci au forum et aux éditions du petit caveau pour ce partenariat qui m'a permis de découvrir un auteur et une saga dont je suis déjà folle... Je ne le conseille pas à un public trop jeune mais il plaira à tous les fans du genre et aux nostalgiques des vampires qui sont réellement maudits : là, au moins, être vampire ne signifie pas avoir la belle vie...

Puis pour le plaisir de faire de petites hypothèses : j'espère que Stella va succomber à Drake, ça la détendra et ça nous donnera un bon chapitre épique *.*

Merci à A&M, aux Editions du petit caveau ainsi qu'à Anne Dubois pour son talent !

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