Affichage des articles dont le libellé est Souffrance. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Souffrance. Afficher tous les articles

Sujet : Tragédie - "Il est parfois difficile – voire impossible – de connaître la portée d’un choix avant que tout soit terminé"

Merci aux éditions Gallimard Jeunesse, qui ont accepté de m’envoyer les épreuves de « Sujet : Tragédie », le premier roman jeunesse de l’américaine Elizabeth LaBan. Mention spéciale pour la couverture, vraiment superbe et très représentative du livre : la blancheur de la neige, la silhouette qui court, ses teintes bleutées et ses moindres détails rappellent tous un élément du récit. Seule la phrase d’accroche me paraît sans rapport avec l’intrigue, mais elle est efficace et remplit bien sa fonction. Sans l’avoir ouvert, c’est la couverture qui m’a fait choisir ce roman parmi tous ceux du catalogue Janvier/Février, et je ressors assez satisfaite de cette lecture. 


« Cher Duncan, 
Quand j’ai appris que tu allais me remplacer, je n’y ai pas cru, à dire vrai. Peut-être devines-tu ce que je m’apprête à te révéler, mais je le ferai quand même. Il est important que tu saches pourquoi et comment les choses se sont passées. Il faut que quelqu’un sache – quelqu’un susceptible de se servir de mon expérience pour ne pas refaire les mêmes erreurs que les miennes. Sans doute. Je ne sais pas. En fait, je t’offre le meilleur des cadeaux, le meilleur des trésors dont tu puisses rêver. Je te donne la matière de ta disserte sur la tragédie. 
Amicalement, 
Tim »

Tim, c’est cet adolescent seul qui se cache des autres  à cause de son albinisme : admis au pensionnat Irving à New York, il doit passer par la case « aéroport », où il fait une rencontre décisive. Nouvelle. Une rencontre qui tient en un mot : Vanessa. De long cheveux blonds. Des tenues colorées. Un curieux mélange d’innocence et de séduction, qui ne m’a pas vraiment plu. Mais c’est très subjectif cette affinité qu’on crée avec les personnages, et je regrette de ne pas m’être mieux entendue avec ceux côtoyés pendant quatre heures ! Tim s’écrase tellement parfois devant des brutes qui, elles, savent exactement ce qu’elles font ! C’est agaçant et ça me fait de la peine pour lui. Mais une chose est sûre, ce livre est plutôt réaliste et dépeint parfaitement l’ambiance d’un lycée privé, avec ses traditions insolites, ses élèves et ses professeurs tellement proches de ceux qu’on croise tous les jours (tiens, à propos, les professeurs m'ont assez plu. Ils sont franchement originaux, et l'auteur a de bonnes idées les concernant) ! 
Ce "plutôt" que j'ai ajouté après-coup est dû à deux-trois situations complètement surréalistes. C'était franchement surprenant, trop rapide, trop irréel. Presque magique pour certaines. Un peu de poussière brillante qui se dépose sur l'encre de l'auteur. Une tempête de neige, des vols annulés, une réservation expresse, et du moka maison. Enfin, du moka "hôtel". Je me comprends ! 

L’intrigue est très bien menée et j’ai apprécié cette confrontation entre les intrigues, ces récits enchâssés qui se recoupent entre eux. C’est brillant de la part de l’auteur et je n'ai pas compris tout de suite ce parallèle avec la dissertation sur la tragédie que doivent rendre les terminales.

Un autre point positif repose sur l’idée originale d’utiliser des CDs pour transmettre l’histoire. Duncan, qui hérite de la chambre de Tim, reçoit également une pile de CDs qui retracent la dernière année du garçon. Ils les écoutent, un par un, sans pouvoir s'arrêter, sans vouloir s'arrêter. Et par allusions fines, Elizabeth LaBan nous emmène vers un évènement connu de tous les élèves et dont personne ne parle. Je vous laisse imaginer le suspens et l'attente qui se répand peu à peu dans notre esprit. Que. s'est-il. passé ? L'extrait reprit un peu plus haut donne le ton : nous lecteurs, un peu en-dehors du coup, sommes plongés au coeur de cet évènement dramatique qui s'est produit. Alors que Duncan et Tim en reparlent avec difficulté, nous le découvrons. Et l'auteur arrive bien à gérer ça, si bien qu'on a parfois l'impression que Tim s'adresse directement à nous.

Je ne me suis pas sentie très bien en lisant ce livre. Ce n'est pas un bouquin que l'on prend après une journée fatigante, c'est assez mastoc et plutôt prenant. Et c'est assez sombre dans l'ensemble, "un ténébreux orage / traversé çà et là par de brillants soleils" comme dirait Baudelaire. C'est très dur parfois, les personnages et les actions ne sont pas toujours reluisants : de la violence, de l'intimidation, de l'alcool qui circule... des tragédies. Il y a aussi des amours naissantes, mais je ne conseille pas ce livre pour se changer les idées. Et le comparer à "Nos étoiles contraires" de John Green me paraît un peu excessif, même si pour un premier roman, Elizabeth LaBan a su faire preuve d'originalité.
                                 

Ce livre est paru sous le titre original "The Tragedy Paper" le 1er Janvier 2013 aux éditions Knopf Books for Young Readers, et fait 312 pages en anglais. 
Il est sorti le 20 Février 2014 (aujourd'hui !) aux éditions Gallimard Jeunesse et fait 315 pages en français. Il a été traduit de l'anglais par Catherine Gibert. 

     

Elizabeth Laban a travaillé à NBC News, enseigné dans un collège communautaire, et écrit pour de nombreux journaux et magazines. "Sujet : Tragédie" est son premier roman pour la jeunesse. Elle vit à Philadelphie avec sa famille.

Anna Karénine - "Je t'aime, et t'ai toujours aimé; quand on aime ainsi une personne, on l'aime telle qu'elle est et non telle qu'on la voudrait."


Russie, 1874.
La belle et ardente Anna Karénine jouit de tout ce à quoi ses contemporains aspirent : mariée à Karénine, un haut fonctionnaire du gouvernement à qui elle a donné un fils, elle a atteint un éminent statut social à Saint-Pétersbourg.
À la réception d’une lettre de son incorrigible séducteur de frère Oblonski, la suppliant de venir l’aider à sauver son mariage avec Dolly, elle se rend à Moscou. Au cours de son voyage, elle rencontre la comtesse Vronski que son fils, un charmant officier de la cavalerie, vient accueillir à la gare. Quelques brefs échanges suffisent pour éveiller en Anna et Vronski une attirance mutuelle.
Oblonski reçoit également la visite de son meilleur ami Levine, un propriétaire terrien sensible et idéaliste. Épris de la sœur cadette de Dolly, Kitty, il la demande gauchement en mariage, mais Kitty n’a d’yeux que pour Vronski. Dévasté, Levine se retire à Pokrovskoïe et se consacre entièrement à la culture de ses terres. Mais le cœur de Kitty est lui aussi brisé quand elle prend conscience, lors d’un grand bal, de l’infatuation réciproque d’Anna et Vronski. Anna, désorientée, rentre à Saint-Pétersbourg, mais Vronski l’y suit. Elle s’évertue à reprendre sa calme vie de famille mais son obsession pour le jeune officier ne cesse de la tourmenter.
Elle s’abandonne alors à une relation adultère qui scandalise toute l’aristocratie locale. Le statut et la respectabilité de Karénine sont mis en péril, le poussant à lancer un ultimatum à sa femme.
Dans sa recherche éperdue de bonheur, Anna révèle au grand jour l’hypocrisie d’une société obsédée par le paraître. Incapable de renoncer à sa passion, elle fait le choix du cœur. (Allociné)


Cette oeuvre est très dense. Un pan d'histoire rapporté avec une foultitude de détails. 
Mille vingt-quatre pages de vies, d'existences qui se croisent, s'unissent et se défont, une trame ayant pour décor la Russie du XIXe siècle qui subit de nombreux changements. Et nous, lecteurs, deux siècles plus tard, nous contemplons ce vaste territoire comme si nous y étions. Tolstoï a réalisé un chef-d'oeuvre incroyable, une romance passionnée et destructrice qui parvient à nous donner un aperçu de son époque.

Alors oui, j'ai mis près d'un mois à le lire, mais je ressors enrichie de cette lecture. Et mes mots virevoltent comme l'on fait les couples évoluant sur la piste de danse lors de la rencontre d'Anna et Vronski. Ces deux personnages ne sont pas les seuls principaux, puisque Tolstoï confronte leur amour trop intense à celui de Lévine, paysan peu à l'aise en société et brillant dans ses affaires à la campagne, et Kitty, petite dernière d'une riche et noble ancienne famille pétersbourgeoise, mais aussi celui, effiloché et raccommodé, d'Oblonski, bourgeois aisé, et de sa femme Dolly, lasse de l'infidélité de son mari et désabusée de son amour. Et eux six ne sont pas les seuls acteurs de leur micro-société : leurs parents, leurs proches, leurs amis, leurs connaissances forment une représentation à petite échelle de la société russe. A petite échelle et donc pas entièrement complète, mais quand même ! 

Présenter ces personnages en si peu de mots me dérange, car ils sont tellement plus que ces quelques lignes... Ce sont des personnes complexes, profondes, tellement humaines, tellement réelles, tellement authentiques et tellement nombreuses ! On se mélange parfois les pinceaux, notamment à cause de leurs noms aux consonances ressemblantes, surtout pour les hommes. Mais ça ne dérange pas tellement la lecture. Ce qui la rend longue, c'est la quantité de détails, de situations, d'informations, de lieux à assimiler. Tolstoï aborde tout. 
Tout. 
Et c'est passionnant d'avoir son avis, de voir grâce à lui la Russie qui change. A propos de la politique : il parle des juges de paix en faisant débattre ses personnages et en opposant leurs avis par des arguments pour et contre.  Le travail aux champs et les relations avec les paysans sont traités par le biais de Lévine. Ce propriétaire agricole à la nature bonne et généreuse brosse un aperçu de la vie aux champs, des comptes et des récoltes et de toute l'organisation que cela nécessite. 
Les bals et les salons sont du domaine de Kitty, d'Anna, mais aussi de Lévine (qui ne s'y plaît pas) de Vronski, de vieilles comtesses ou de jeunes filles en fleur qui font leurs premiers pas dans la société. Théâtre, moeurs, loisirs, ventes, chasse, ateliers de peintre, droits et conditions des hommes et des femmes, vie quotidienne et industrie, vie et mort… 
La liste est longue et les sujets variés. Quand on est plongé dans le livre, c'est passionnant : le tout c'est d'arriver à y plonger, parce que le livre est particulièrement complexe : je serais incapable d'en lire un par semaine ou par mois, il me faudrait faire une pause. Mais réussir à réunir autant de thèmes différents en un livre, sans que ce soit brouillon ou illogique, c'est du grand art : Anna Karénine est une fresque historique et sociale incroyable et Tolstoï est un maitre. 

J'ai été immergée dans ce récit – bien que pas tout le temps, ma lecture étant hachée – et j'en ressors séduite. Toutefois, j'ai fini par décrocher à la fin, alors que la chute aurait dû être le moment de suspense angoissant. Mais de ce livre je garde un avis très positif, dû à la plume de Tolstoï et à son talent plus qu'à l'intrigue amoureuse en elle-même. La trame est complexe et va un peu dans tous les sens, mais elle se laisse suivre. Enfin, Anna Karénine est un  roman que l'on lit mieux avec un peu d'expérience. Je le réouvrirai dans quelques années pour voir s'il m'a plu autant qu'aujourd'hui...!
                              
Anna Karénine a été écrit par Léon Tolstoï et est paru en 1877 sous le titre Анна Каренина
Son éditeur original  est Rousky Vestnik (Le Courrier russe), et il a été publié en France pour la première fois 1885 aux éditions Hachette. Il a été publié aux éditions Poche le 28 Mai 1997, fait 1024 pages et coûte 9,20 euros.



Léon Tolstoï, ou comte Lev Nikolaïevitch Tolstoï (en russe: Лев Николаевич Толстой), né à Iasnaïa Poliana , le 09 Septembre 1828 et mort à Astapovo le 20 Novembre 1910, est l'un des plus grands romanciers russes. Ses chefs-d'œuvre littéraires majeurs sont Guerre et Paix et Anna Karénine, des fresques sur la vie en Russie au XIXème siècle. Tolstoï est également connu comme essayiste, dramaturge et réformateur. (Exrait du site Babelio)

Livre lu en tandem avec Christel, du blog La tête dans les livres
Vous trouverez ici son avis.

Sentiment 26



2065.
Après une guerre qui a plongé le monde dans le chaos, le Guide Suprême a pris le commandement de la dernière Cité. Ce refuge, ceinturé d’une muraille fortifiée, est organisé en différentes castes : de A à D, des citoyens Admirables aux citoyens Déviants. Pour préserver l’harmonie, tous ont subi une lobotomie. C’est la garantie qu’ils n’agiront jamais contre le Système et respecteront les Sentiments, le livre qui régit leur moralité. Et surtout qu’ils ne s’aventureront pas hors de l’enceinte, chez les
Maudits -  ces odieuses créatures qui hantent la nuit de leurs cris inhumains…
Evie, 16 ans, une B, travaille pour le gouvernement et étiquette d’une lettre, jour après jour, l’ensemble des habitants. Promise à Lucas, être froid et distant, parfait A et futur haut dirigeant, elle est en fait amoureuse de son frère Raffy, infréquentable D. Et quand le Système lui ordonne de bannir Raffy sur les terres des Maudits, elle refuse de s’exécuter. Auront-ils la force de s’opposer, ensemble, à la Cité ? (Babelio)


J'ai eu beaucoup de mal a rédiger cette chronique. Pourtant le roman de Gemma Malley a frôlé le coup de coeur. Mais pas tout de suite, puisque c'est seulement à la deuxième lecture qu'il m'a conquise, alos que j'avais arrêté la première faute d'envie. 

On rentre vite mais peu profondément dans l'univers futuriste créé par l'auteur ; C'est peut-être dû à un manque de descriptions, à un décor peu défini, mais cela ne m'a pas empêché d'être proche d'Evie, et ce dès les premières pages. On se ressemble par certains côtés, mais elle n'est pas du tout mon alter ego littéraire et je l'ai trouvé parfois trop passive, à attendre et subir. Quoi qu'il en soit, le début a été fort.

 Fort, c'est aussi le caractère du ténébreux Raffi. Fort, hargneux et grognon, il m'a parfois agacé. Mais on peut lui trouver des circonstances atténuantes, lui qui a grandi exclu, incompris, très seul et aux côtés d'un frère qu'il déteste et considère comme un traître : Lucas, l'opposé de Raffi à tous points de vue, qui vient fermer le triangle amoureux de l'histoire. Ce dernier est prévisible sans être niais et est étonnamment proche de celui de Promise, la saga dystopique d'Ally Condie. 

Je n'en dis pas plus pour vous laisser savourer la lecture, mais ces trois personnages sont un point intéressant du récit. Ce ne sont pas les seuls les acteurs de l'intrigue, et le point commun à presque tous les personnages créés par Gemma est leur psychologie complexe et intéressante. En tout cas ces personnages m'ont plus marquée que l'écriture de l'auteur : sa plume est agréable à lire par sa fluidité, mais elle n'est pas exceptionnelle. Heureusement que Gemma a beaucoup d'idées et qu'elles sont intéressantes : malgré un rythme un peu trop rapide, la trame reste prenante, vraisemblable et facile à suivre. Différents angles de vue enrichissent l'histoire, et j'ai particulièrement aimé le fait que Gemma nous explique comment la société a peu à peu basculé. 

Au sein du récit, passé et présent se donnent la réplique et nous montrent comment les atrocités ont stigmatisé la société, en laissant une marque fer blanc et des vies brisées. Pas de fin vraiment heureuse après ce qui s'est passé. Et ça rend le récit plus réel. 
On reconstruit, on se reconstruit, on a le droit d'être heureux, vraiment heureux, mais pas celui d'oublier. Sans plomber son existence, sans s'arrêter de vivre, on doit prendre soin de ceux qui ont souffert. On doit honorer les victimes et travailler à ce que les horreurs ne se reproduisent plus. Oui, ça semble cliché. Mais c'est tellement facile à dire qu'à faire ! Et vu que la saga continue, je me demande si les prochains volets de cette série parleront de cette reconstruction. 

En attendant, malgré peut-être un très léger sentiment de redite, ce roman n'a fait réfléchir. Je ne partage pas certaines idées de Gemma, mais il m'a fait réfléchir. C'est un roman aux personnages majoritairement complexes et recherchés et à la trame intéressante. Les bonnes idées de l'auteur viennent rehausser une plume agréable mais sans beaucoup de caractère, et l'intrigue est prenante. 
Gemma Malley signe ici un très bon roman de science-fiction que j'ai bien -ou beaucoup ?- aimé.

                                            
Sentiment 26 est le premier tome de la trilogie The Killables, écrite par Gemma Malley et publiée en 2012 aux éditions Hodder & Stoughton en version anglaise.
 Elle a été publiée en français aux éditions Michel Lafon le 12 Avril 2012.
Le roman fait 315 pages et coûte 15 euros à la Fnac.

Gemma Malley a étudié la philosophie à l'Université de Reading (Angleterre). Elle a travaillé comme journaliste et rédacteur en chef de plusieurs revues professionnelles. avant de devenir employé d'Ofsted, l'établissement britannique de l'inspection de l'éducation.
Elle est mariée et vit à Londres.
Gemma Malley a débuté avec un roman d'anticipation pour adolescents appelé La Déclaration (2007), premier titre d'une série de dystopies. (Wikipédia)


Livre lu dans le cadre d'une Lecture en Tandem avec Miel, du blog Histoires en Vrac.
Son avis est à venir.

Black Out


Lac Gunflint, Minnesota, juin 1977. 
L’histoire en mots. 
« Les loups sont lancés à sa poursuite, galopant à travers la neige baignée par la lune, avec leur langue rouge pendante et leurs crocs blancs étincelants...» 
Ben Wilson, sourd de naissance d’une oreille, fait chaque nuit le même cauchemar… 
Mais pourquoi ces bêtes le traquent-elles ainsi ? 

Hoboken, New Jersey, octobre 1927. 
L’histoire en images. 
Rose, une fillette sourde-muette, est seule dans sa chambre. 
Ses parents lui interdisent de sortir à cause de son handicap. 
Rose contemple New York, et découpe des photos retraçant la carrière d'une star dans un magazine…

Ben vient de perdre sa mère, il est recueilli par son oncle et sa tante. 
Le garçon n’a jamais connu son père, il ignore tout de lui. 

Rose s’enfuit de chez elle et se rend à New York. Cachée derrière un paravent,
elle regarde cette actrice qu'elle admire tant...   

Ben découvre, une nuit, par temps d’orage, dans la maison de sa défunte mère, caché dans un placard, un livre sur les musées avec une dédicace : « Pour Danny, de tout mon coeur, M ». Et sur un marque page un numéro et une adresse à New York. Et si ce Danny était son père ? Il décide d’en avoir le coeur net, et saisit le téléphone… Mais, au moment où il colle son oreille sur le combiné, il est frappé par la foudre...

(Résumé tiré du site Babelio)


"Nous sommes tous au fond du trou, mais certains regardent les étoiles."
Black Out est un roman graphique réalisé par Brian Selznick, l'auteur de L'invention d'Hugo Cabret (le livre a d'ailleurs été adapté au cinéma par le réalisateur Martin Scorcese). Et dès les premières pages, on sait que les magiciens existent. Qu'ils savent nous toucher aussi bien avec leurs mots qu'avec leurs esquisses -fussent-elles en noir et blanc. 

Parce que la plume de Brian Selznick est belle et pleine de tendresse, emplie d'un brin de nostalgie et de tant d'authenticité. 
Parce que son crayon est empreint de finesse et révèle un talent immense : il confère aux dessins une vie palpable : un simple jeu de lumière fait pétiller les yeux inanimés des personnages, leur donne un air désespéré ou un sourire rayonnant, nous emmène dans les sombres ruelles new-yorkaises ou dans la salle de cinéma muet d'une petite bourgade américaine. 

L'histoire est faite de fils de vies entremêlés qui se croisent et de personnages qui se rencontrent, sans que nous connaissions les liens qui les unissent. Mais Selznick ménage le suspens jusqu'aux dénouements époustouflants. Des dénouements, et non pas un seul tomber final de rideau. Des chutes surprenantes et inattendues : un peu comme dans les Agatha Christie, où l'on pressent quelque chose sans toujours arriver à mettre le doigt dessus, et ce désir de connaître enfin la solution nous fait dévorer Black Out d'une traite.

En effet, et malgré ses apparences de pavé, surtout ne reposez pas ce bouquin. 
Vraiment. 
Vous passeriez à côté d'un livre exceptionnel, un de ceux qui vous immergent dans l'histoire et dont vous ressortez différent. Les dessins de Selznick prennent aussi une place importante, et tant mieux ! Car ils sont magnifiques : mon seul regret est qu'ils soient parfois imprimés sur deux pages, et donc pliés au centre. Malgré ça, ils nous invitent à nous pencher sur la finesse de leurs traits en regardant les formes qui naissent du graphite. Des lieux. Des visages. Ceux des personnages. Parmi eux... Rose et Ben. Deux enfants sourds et solitaires. Deux enfants débrouillards et courageux, qui malgré leur jeune âge et leur surdité, prennent leur valise et leur courage à deux mains, et affrontent la trop Grande Pomme pour retrouver ce qui leur est cher. 
On se sent assez proche d'eux. Parce que pendant toute notre lecture, on est avec eux. On en sait aussi peu qu'eux, alors on les suit, on déambule, on se perd, on rencontre et on découvre. Avec plaisir. Avec émotion. Avec bonheur. Avec eux.
Si ma chronique est très décousue, Black Out lui garde un fil conducteur et une trame pleine de réflexion et d'émotion.
Alors si vous voyez sa couverture bleu nuit se détacher sur le présentoir d'une bibliothèque ou d'une librairie... foncez ! 


Black Out (titre original : Wonderstruck), écrit par Brian Selznick (traduction faite par Danièle Laruelle), et publié en Mars 2012 aux éditions Bayard Jeunesse. 16 euros 90.


Faux pas de Maria Adolfsson (Doggerland 1)

Quatri�me de couverture C�est le lendemain de la grande f�te de l�hu�tre � Heim?, l��le principale du Doggerland. L�inspectrice Karen Eiken...