Ravage par René Barjavel




Infos sur le livre :
Titre : Ravage
Auteur : René Barjavel
Edition : Folio (313 pages)
Pays : France
Publié : 1943

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Pourquoi ce livre ???
Rentre dans le cadre du challenge Livra’deux pour Pal’Addict  ici.

Mon avis
En premier, je tiens à remercier ma binôme Psylook Drine d’avoir sélectionné ce livre pour moi, voilà un bon moment que je souhaitais découvrir Barjavel, sans trouver le bon moment pour le faire, encore une preuve que les challenges sont payants.
Un livre de science-fiction !!!! En 1943 OUI, mais à l’heure de ma lecture, il est un peu tard je pense, beaucoup de choses sont déjà d’actualité et d’ici 2052 la suite sera peut être au rendez-vous, je n’espère pas quand même, car certaines prédictions sont assez glauques à l’instar des « conservatoires des morts »
Même si à notre époque la thématique abordée n’est plus une exclusivité, ou une originalité, il n’en reste que c’est un sujet sans fin qui stimulera encore et toujours les hommes curieux de l’avenir, débordants d’imagination, fantasmant sur le futur des générations à venir.
On s’accordera à dire que c’est le genre de roman qui inspire, qui porte aux débats et qui pousse à l’analyse.
Pour ma part je me contenterai d’écrire un modeste avis pour le moment et d’envisager la lecture d’autres romans dans la même veine.

René Barjavel, a écrit Ravage en 1943, il dresse un portrait et expose une vision futuriste pessimiste de ce que l’homme fera de son monde un siècle plus tard.
Paris 2052 ;
Les hommes évoluent dans un monde prospère, très évolué et à la pointe de la technologie, un monde où la machine domine l’homme, l’ensemble est automatisé offrant à ce dernier le confort suprême, toutes les commodités nécessaires et suffisantes à son quotidien et un monde aseptisé très bien décrit par l’auteur. Un florilège d’images est dépeint dans les premiers chapitres.
Je citerai, la ville radieuse à titre d’exemple dont le concept est de plus en plus envisagé dans notre société, ça rappel bien quelques ouvrages d’art impressionnants qui habillent certaines régions du monde et qui offrent à leurs locataires la possibilité de vivre en enclave.
C’est ainsi que les usines, l’agriculture, les cimetières, le secteur de la santé et un tas d’autres registres sont décrits avec minutie par l’auteur, reflétant le degré de modernité atteint, permettant ainsi aux lecteurs de toucher ce monde du bout des doigts.
Je ne me suis pas égarée, car j’ai trouvé des ressemblances avec le monde actuel et j’ai souri à l’idée que l’auteur ait vu juste par moment, anticipant sur certains évènements, ceci dit il y a eu des visions exagérées, parfois sous-estimés, mais Le Paris de 2052 j’y étais.
Quand, cette société fortifiée qui semblait invincible, se trouve menacée dans sa propre armature, confrontée à la disparition de sa source d’énergie l’électricité, la ville est aussitôt débranchée.
Une catastrophe qui ne tardera pas à plonger la ville dans le chaos, et l’homme dans les abimes.
Instinct de survie en éveille, la population se déchaine, et là encore des scènes d’apocalypse sont nombreuses, certaines scènes de panique sont très réalistes, des pillages, de la violence, des tueries, des destructions….
Comme dans toute fin du monde, une poignée de survivants résistent, à leur tête François Deschamps, une sorte de « Bruce willis », un surhomme impitoyable nourrit par le désir ardent de vivre et de sauver sa bien-aimée Blanche.
Sacrée personnage qui,  à 22 ans, l’auteur l’a doté d’un tempérament de feu, un guerrier persévérant très peu attachant, impitoyable et dominant qui ne s’arrêtera devant rien pour s’éloigner le maximum de Paris, de l’enfer.
J’ai trouvé que ce n’était pas très crédible, car contrairement à tous, il est dénué de toute sensibilité, pas une faille, le pire pour moi a été de gober son âge à la fin du récit.    
Ceci dit, la partie où François et son groupe bravent les dangers, pour retrouver la route de son village d’enfance fut ma préférée, extrêmement bien racontée, dans un détail impressionnant, un passage très imagé qui m’a secoué à plusieurs reprises.
Une expédition difficile voir cauchemardesque dans un but unique, reprendre à zéro sur de nouvelles bases complètement à l’opposé de celles qui ont amené Paris au cataclysme, une idéologie ancestrale qui prône le retour aux sources et qui bannit les machines et toute notion de progrès et qui appelle en remplacement le développement des ressources humaines et personnelles où l’homme accepte le fait de posséder des limites.
Le fait de franchir la ligne d’arrivée dans la nudité symbolise la naissance, le nouveau départ, reste à faire ses preuves.
Et justement la fin du livre m’a dérangé, le message véhiculé n’étant pas le mien, on passe d’un extrême à l’autre, j’aurai souhaité que François utilise les enseignements apportés par sa propre expérience de l’autre monde, à bon escient, qu’il soit efficace, à mon sens il a eu une chance qu’il n’a pas su saisir.
En somme, je suis bien contente d’avoir lu ce livre, il ne serait pas étonnant que je lise « Le voyageur imprudent » l’auteur y fait apparemment une référence à « Ravage ».


Pour lire l'avis de ma binômette ♥

 
Bonne lecture

Les Contes macabres - E.A. Poe & B. Lacombe

❢ Les contes macabres est un livre écrit par Edgar Allan Poe et illustré par Benjamin Lacombe.
Reçu en cadeau début d'année -à nouveau, oui je sais, je suis une gâtée!- je profite du challenge Halloween pour le sortir de ma bibliothèque. Le lundi 14 octobre étant consacré à un classique, je l'avais lu pendant le RAT d'Halloween en utopiosant que j'allais publier mon avis à temps. Ah-Ah-Ah!!!  -Rire qui fait vraiment très très peur parce que c'est le 31 octobre et que c'est le jour des monstres. Sinon il est tout simplement ridicule. Une effroyable incursion dans les contes de Poe avec des images qui font du bien à l'oeil!




Un peu de mon avis pour aromatiser votre thé?


Soleil Pro, 1/12/10, 220p.
Le projet de Benjamin Lacombe est vraiment un très bon et beau projet! Tout d'abord parce qu'illustrer un texte est une bonne idée. Ensuite parce que ça m'a donné envie de découvrir ces Contes macabres. Sans cette adaptation, je ne me serais sans doute jamais vraiment penchée sur ces textes, même si je dois bien avoir un recueil de Poe qui traîne dans ma PAL. J'ai balancé entre deux notes (la meilleure l'a emporté) pour ce livre. Mon avis n'était pas tranché.

❢ C'est du côté du texte que je suis le moins enthousiaste. Malgré le fait que je ne suis pas une habituée, ni une fana de nouvelles, j'ai pris assez bien de plaisir à découvrir celles de Poe. Mais alors, quelle gymnastique de l'esprit! Je pensais débuter tranquilou ce bouquin au saut du lit... J'ai bien vite dû réveiller mon esprit encore embrumé de la nuit.




❢ Poe propose un texte plutôt complexe-et là je renvoie à mon avis sur Malpertuis et le style de Jean Ray. On sent bien qu'on est dans du classique -naan je ne trouve pas que les auteurs contemporains écrivent moins bien, c'est juste qu'on sent l'emprise de l'époque sur l'auteur.
Ses contes sont à la fois fantastiques, glauques, très poétiques, voire même philosophiques. Il y a un vrai travail de la langue. Notez que les textes sont traduits par Charles Baudelaire.
J'ai été emballée par certains récits et je pense que je suis passée à côté d'autres. Une relecture n'est sans doute pas à exclure pour bien saisir toutes les nuances que Poe a distillé à travers ses lignes.
Voici pourquoi mon avis était un peu plus mitigé au niveau du texte. Néanmoins, je suis très contente d'avoir enfin découvert cet auteur. La fin de l'ouvrage propose une mini-biographie de Poe. La lire permet de donner également un éclairage certain par rapport à ses textes.

❢ Du côté du contenant, là rien à redire, je suis conquise! Les illustrations de Lacombe conviennent vraiment très bien aux textes de Poe. Grâce à son coup de crayon, il met en scène des émotions que Poe fait naître à travers sa plume, avec beaucoup de finesse. Benjamin Lacombe rend vraiment bien tout le fantastique et la poésie des écrits. Il saupoudre le tout d'un peu de glauquitude. L'atmosphère des textes est rendue vraiment intacte. Mon regard était littéralement scotché à ses images et tentait de comprendre tous les mystères qui les entouraient.



❢ En bref, il n'y a pas à tortiller du cul de la fesse, ce livre est vraiment un bel objet, non seulement pour l'esprit, mais aussi pour les yeux. Perso, j'ai pris beaucoup de plaisir à le feuilleter, le lire, découvrir et redécouvrir les illustrations. L'édition alterne également entre des pages crèmes et des pages noires, ce qui contribue également à créer une certaine ambiance de lecture. A se procurer d'urgence donc...

Lu dans le cadre du Challenge Halloween 2013.
Pour lire l'avis de Hilde.

L'Art oratoire à l'honneur lors du festival Livres en Tête


Présenter des éléments aussi variés qu’attractifs,  qui combleront tous les goûts raffinés de notre public, voilà - en toute simplicité - l’objectif du festival Livres en Tête. Après vous avoir présenté quelques éléments qui animeront les soirées du « Défilé de presse », de la « Dégustation Littéraire », de la soirée « Athlettres », du Bal à la Page « Sonore et Gomorrhe »,  découvrez l’art oratoire dans toute sa splendeur lors des « Plaidoiries Imaginaires » !

Promotion 2013 de la Conférence des Avocats du Barreau de Paris

Matthieu Aron, rédacteur en chef de France Info
La soirée « Plaidoiries Imaginaires » vous fera découvrir les plus éclatants plaidoyers de notre temps, déclamés par nos lecteurs qui devront, en portant la voix des monstres disparus de la littérature et la densité de leur brillante rhétorique, vous convaincre - dans une tension presque palpable - des causes défendues, réelles, graves, ou imaginaires, très drôles, voire complètement décalées. Les prestations et les qualités littéraires des textes seront commentées par la promotion 2013 de la Conférence des Avocats du Barreau de Paris ; Matthieu Aron, auteur des Grandes plaidoiries des ténors du barreau, se prêtera également à cet exercice et dédicacera ses ouvrages.


En attendant, si votre insatiable appétit pour les belles lettres est en manque, ne ratez pas tous les événements organisés par la Fédération Francophone de Débat, partenaire du festival, qui prend autant de plaisir que nous à défendre l’amour de notre langue. 
La FFD (Fédération Francophone de Débat) est une association Loi 1901, areligieuse et apolitique, dont le principal objectif est de fédérer au sein d’un même réseau, l’ensemble des associations pratiquant l’art oratoire et le débat en français à travers le monde.
Parallèlement, la FFD met en place un certain nombre d’événements en rapport avec la francophonie et l’éloquence, parmi lesquels figurent notamment des entraînements à l’art oratoire, des cours d’expression orale et des championnats nationaux et internationaux de débat
Dans un quotidien rythmé par la parole, qu’elle se manifeste dans des discours, des débats, à la télévision ou la radio, la maîtrise du français constitue à n’en pas douter l’atout majeur de celui, qui dans le pays des droits de l’homme, souhaite exprimer son avis, convaincre, ou encore susciter l’émotion et l’émerveillement de son interlocuteur.
Pour y parvenir, la FFD est bien décidée à transmettre sa détermination ainsi que les moyens dont elle dispose, pour former, dès à présent, les orateurs de demain ; non seulement en facilitant leur prise de parole en public, mais aussi en les aidant à perfectionner leur élocution, leur capacité de persuasion et leur talent d’improvisation.
La FFD n’a pas seulement une vocation nationale ; les événements qu’elle organise sont tout autant adressés aux associations dont les membres ont le français pour langue natale qu’à celles constituées de non-francophones souhaitant améliorer leur maîtrise de la langue française.
En mai 2014, la Fédération Francophone de Débat organisera à Paris, dans les locaux des Universités Paris I Panthéon-Sorbonne et Paris II Panthéon-Assas, la deuxième édition de son Championnat du monde de débat en français ; à ce jour, la France, le Maroc, l’Egypte, l’Irlande, le Togo, le Burkina Faso, le Cameroun, le Tchad, la République dominicaine et le Sénégal ont déjà confirmé leur participation à l’événement.



Et parmi les autres initiatives étudiantes débusquées par les Livreurs, n'oublions pas Sciences Polémiques, l'association d'éloquence et de débat à Sciences Po, aussi bien à Paris qu'en région:


Chaque semaine, Sciences Polémiques organise un débat ouvert à tous les étudiants,  à qui l’on propose de discourir sur des thèmes variés, oscillant entre le rire et le sérieux, tels que : « Dieu est-il de droite ou de gauche ? », « La discrimination peut elle être positive ?» ou « L’Etat est-il trop charitable ? »… occasion pour les orateurs débutants ou confirmés de s’exercer à parler en public.

Outre cette action pédagogique, Sciences Polémiques organise les concours d’éloquence de Sciences Po, dont le prestigieux Prix Philippe Séguin, au jury non moins éclatant - parmi les jurés, on compte par exemple Gérard Larcher, Laurent Fabius, Serge Moati, Bernard Pivot, Jean-Jacques Bourdin, Henri Guaino, Gisèle Halimi… - qui couronne le meilleur orateur de l’année. Ainsi, avec le soutien de toute l’école, ce sont plus de 250 candidats qui sont auditionnés sur toute la France.

Sciences Polémiquesest aussi membre de la Fédération étudiante de l’éloquence qui réunit les associations d’éloquence des grandes écoles françaises - ingénieurs, étudiants d’école de commerce ou de sciences politiques s’affrontent chaque année lors d’une soirée mémorable – et fait partie des associations fondatrices du Prix Mirabeau qui réunit chaque année tous les IEP dans une compétition d’art oratoire.

Sciences Polémiquesest également présente à l’international avec des activités de debating en anglais et l’organisation d’un concours entre des équipes allemandes, américaines et britanniques avec le concours des ambassades et de la FDA. L’année dernière, ont été ainsi accueillies à Sciences Po les équipes de debatingde Princeton ou de Cambridge.

De quoi réjouir tous les amateurs d’art oratoire…

Découvrez aussi:





Captivez un auditoire, suspendu à vos mots, en soumettant votre plaidoyer sur le site de shortEdition et devenez le prochain lauréat du Prix "Plaidoiries Imaginaires"!

Mes lectures [Octobre]


Petit rendez-vous mensuel pour faire le point sur mes lectures. Voici la liste de ce que j'ai lu ce mois-ci :

Time Riders, Tome 6 : Les Brumes de Londres d'Alex Scarrow
Grafiti Moon de Cath Crowley
A toi, à jamais d'Avivah Perez
Parallèle de Catherine Kepler
Ce qui nous lie de Samantha Bailly
Legend, Tome 1 : Legend de Marie Lu
Maeve Reagan, Tome 1 : Rage de dents de Marika Gallman
Sea, Sex and... Sean de Cathy Yardley
Les Bannis et les Proscrits, Tome 1 : Le Feu de la Sor'cière de James Clemens
Les Bannis et les Prsocrits, Tome 2 : Les foudres de la Sor'ciere de James Clemens
Les Bannis et les Proscrits,  Tome 3 : La Guerre de la Sor'ciere de James Clemens

Je suis donc à 11 romans 
Soit 4660 pages

et bien sûr, quelques bandes dessinées :
Kookaburra, Tome 6 : L'héritier des âmes de Mitric et Lamirand
Lanfeust des étoiles, Tome 1 : Un, deux... Troy d'Arleston et Tarquin
Kookaburra Universe, Tome 1 : Le secret du sniper de Crisse et Mitric
Paradis Perdus, Psaume 2 : Tomes 1 à 4 d'Ange et Brice Cossu

Le blog fête son premier anniversaire !


Bonjour, bonjour !
Aujourd'hui, Les lectures de Wolf's Rain a un an ! (c'est drôle que ça coincide avec Halloween quand même, haha). Je tenais donc à écrire ce message pour vous faire part de mon immense joie. :) L'idée d'avoir un blog m'a toujours attirée mais je n'étais pas sûre d'arriver à m'en occuper de manière permanente.. Apparemment si, puisque l'aventure perdure encore. J'espère que ça durera longtemps car j'en tire beaucoup de plaisir ! Grâce au blog, j'ai pu faire plein de connaissances et découvrir de nouvelles choses, de bonnes lectures, des auteurs que je ne connaissais pas... J'ai toujours aimé le partage dans ce sens et j'espère que ça continuera ! 

Je remercie ceux qui me suivent ; c'est grâce à vous que le blog est animé. :) Si vous avez des suggestions, des remarques, n'hésitez pas à m'en faire part. Vos idées sont les bienvenues !

En tout cas, je pense organiser un concours dans les semaines qui suivent pour fêter l'anniversaire du blog, stay tuned !

Bonne lecture à tous. :3

Bilan lecture d'Octobre 2013

 ♥  = coup de coeur
 ♨ = déception

 Le bonheur en cinq lettres - Pascale Perrier 

• Keleana l'assassineuse tome 1- Sarah J. Maas 

 Night School, tome 3 - CJ Daugherty 

 Les plus belles légendes d'Egypte - Gérard Moncomble

Ever Dark - Veronica Rossi 

Au coeur du silence - Graham Joyce

Gaïg, la prophétie des nains - Dynah Psyché

• Je suis une légende - Richard Matheson 


Soit un total de 8 livres ce qui équivaut à 2344 pages,
  bonnes et belles lectures à tous.

Je suppose, Lucy Snowe, que l’orbe de votre vie ne sera jamais complet… que vous devrez toujours vous en tenir à un croissant. Tant pis !


Charlotte Brontë, Villette, paru en 1853, traduit de l’anglais par Gaston Baccara.

Il ne s’agit pas, loin de là, du roman le plus connu de Charlotte Brontë, mais j’ai pris grand plaisir à cette lecture.
La narratrice, Lucy Snowe, est orpheline, partie à la recherche de sa vie. Elle parvient dans un territoire que l’on peut identifier à la Belgique et devient institutrice dans un pensionnat de jeunes filles.

Le livre est d’un rythme lent et certains ont pu s’y ennuyer. Pour ma part, ayant fait le trop-plein de soucis en ce moment, j’ai apprécié l’atmosphère du livre. L’héroïne est à la fois courageuse face à l’adversité, capable de calme endurance, mais pleine de passions et de détresse face à sa solitude, dont elle décrit très bien les affres. D’autres traits de son caractère m’ont plus agacée mais je me suis sentie plutôt très proche d’elle. Ce très beau portrait d’une jeune femme coupée de tout, sans lien, sans amis, dans un monde où rien n’est pour les femmes, constitue le cœur du roman. Sa détresse est très puissamment exprimée.

Vous étiez habituée à passer dans la vie comme une ombre sans aucun éclat, aussi qu’elle sensation étrange que de voir soudain quelqu’un se cacher les yeux de la main et, maussade, s’en faire un écran contre le rayon taquin que vous lui lancez et qui l’importune.

1e page de la 1e édition
De façon générale, les portraits de personnage sont très réussis, ainsi que leurs interactions. Ils ont des caractères mêlés, impossible de se faire une idée trop simple d’eux. La directrice de l’école est tantôt une femme remarquable, tantôt un tyran. Telle jeune fille frivole reste sympathique, grâce à sa force de vie. Une autre jeune fille tout à fait agréable peut taper sur les nerfs. Le lecteur se fait une certaine idée du médecin ou du professeur et puis finalement change d’avis. Il y a là une grande finesse psychologique.

La désillusion, cette horrible mégère, la saluait d’un hideux « Me voici ! » ; et son âme se révoltait à tant d’intimité.


Je suis plus critique sur la structure du texte, notamment en ce qui concerne l’articulation entre les chapitres sur l’enfance de l’héroïne et la suite, qui ne me semble pas très heureuse. De même, l’échappée londonienne est étrange, comme si toutes ces pérégrinations n’avaient pour but que d’enfermer Lucy Snowe dans un pensionnat. Brontë voulait absolument la présenter dans une grande solitude, sans famille, sans patrie, entre de hauts murs mais cela donne un rythme un peu étrange.
Mon bémol le plus fort concerne l’évocation de Villette. C’est un territoire qui est inspiré de la Belgique. Cette petite royauté a pour nom Labassecour. Choisir un lieu fictionnel, imprégné de culture française et catholique, est un choix que je comprends. Mais je ne vois pas l’intérêt de traiter avec tant de mépris ce qui est montré comme un royaume d’opérette. Et malheureusement, un des ressorts de l’intrigue, l’opposition entre protestants et catholiques, a beaucoup vieilli. Je sais que Brontë a mis beaucoup de son expérience personnelle, puisqu’elle a effectivement donné des cours dans un pensionnat de jeunes filles à Bruxelles, mais cela me semble moins réussi.
En ce qui concerne la religiosité, elle est nettement moins présente que chez Ann Brontë, même si la fin du texte lui laisse, à mon sens, trop de place. Ce ne sont vraiment pas les passages les plus réussis.

À plusieurs reprises, un climat de rêve hante le livre, et c’est sans doute lié à la présence d’un décor de carton pâte. Les nuits de pluie, l’évocation de la ville la nuit, l’apparition d’un spectre, le jardin de l’école, les fêtes de la petite monarchie, un climat très romantique baigne le livre. Le mystère entoure doucement plusieurs des personnages et leurs actes ce qui contribue à rendre la lecture très agréable.


Pour situer ce roman et son auteur dans la Brontë family : évidemment on ne trouve pas ici l’amour des landes et la passion dévorante des Hauts de Hurle-vent d’Emily, même s’il y a une grande attention aux paysages et aux climats et si Lucy est loin d’être de glace, elle connaît de grandes amplitudes sentimentales. Elle n’est pas si proche d’Agnès Grey d’Ann, moins résignée, moins solitaire et dotée d’une meilleure connaissance du monde.

J’éprouvais trop de plaisir à demeurer au milieu de cette nature déchaînée, dans cette nuit noire que le roulement du tonnerre emplissait de rumeurs – il chantait une ode assourdissante telle qu’aucun langage humain n’en exprima jamais ; le spectacle de ces nuages que sillonnaient et illuminaient des éclairs aveuglants de blancheur était trop magnifique.

L'avis du Chat du Cheshire. Participation au challenge victorien et au challenge des soeurs Brontë que je continue vaillamment. Des femmes écrivains.



Les enfants de la liberté par Marc Levy et Alain Grand


Editions Casterman
20 €
Bande-dessinée drame
176 pages

Alain Grand met en images le roman le plus intime de Marc Levy.

« Nous avions si vite perdu la guerre… De Londres un général lançait un appel à la résistance, tandis que Pétain signait la reddition de tous nos espoirs. Ce 21 mars 1943, j’ai dix-huit ans et j’ai enfin un tuyau pour entrer en contact avec la résistance. Il n’y a pas dix minutes, je m’appelais encore Raymond. À présent, je m’appelle Jeannot. Jeannot sans nom. »

Ils s’appelaient Raymond, Claude, Charles, Émile, Boris, Jan, Catherine, Damira, Sophie ou Osna. C’est l’histoire vraie de ces enfants de l’Occupation devenus trop vite adultes. C’est l’histoire de leur engagement dans la résistance toulousaine.
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Mon avis :

Marc Levy étant un auteur qui m'intrigue beaucoup et m'intéressant de plus en plus à la bande-dessinée, il me fallait cet ouvrage. C'est chose faite et après lecture, je dois avouer que je suis ravi. Tout d'abord, l'objet livre est magnifique. Rien que la couverture donne envie, c'est une très belle bande-dessinée rigide avec de très belles planches. Le prix est de 20€, cela peut paraître excessif du moins cela m'a surpris car n'étant pas habitué à lire des bandes-dessinées, je ne connais pas les prix mais depuis que j'ai refermé celle-ci, je suis d'accord pour dire que les 20€ se valent, l'histoire et les magnifiques dessins sont à tomber.

On suit plusieurs personnages mais principalement Raymond et son frère Claude. Ils sont très jeunes mais ont déjà intégré la résistance toulousaine. Ils sont très touchants car malgré les risques qu'ils prennent, ils sont toujours aussi soudés, ils restent ensemble quoi qu'il se passe. Il y a aussi Charles, Emile, Boris, Jan, Catherine, Damira, Sophie et Osna. J'avoue qu'aux 50 premières pages j'ai eu du mal et j'ai souvent du retourner au début pour pouvoir les identifier. Mais au fil de la lecture, cela se fait tout seul et la lecture devient tout de suite plus agréable. En effet, devoir retourner à telle page toutes les cinq minutes, ça peut lasser.


Je suis tombé sous le charme de l'histoire, c'est tellement beau. Mais tellement dur.. Quand je vois ce que ces hommes et ces femmes ont subi, mamamia quelle horreur. C'est tout simplement atroce, ça m'a vraiment touché et c'est impossible de ne rien ressentir, surtout avec les dessins qui accompagnent le texte. Avec Les enfants de la liberté, on passe par la colère, la révolte, la joie, la tristesse.. C'est génial d'éprouver autant de sentiments en si peu de pages ! J'ai été happé par ce récit qui fait énormément réfléchir. Après ça, il m'est obligé de découvrir les romans de Marc Levy. Trois attendent dans ma Pile à Lire et je pense que je vais en sortir un.. plus vite que prévu. Cette lecture fut très agréable tout d'abord grâce au texte mais aussi grâce aux planches d'Alain Grand. J'ai beaucoup aimé ses dessins, il a du talent et a su retranscrire avec brio l'ambiance de cette époque historique. Les enfants de la liberté, c'est une aventure poignante qui repose sur l'amitié, l'amour, la solidarité, l'entraide, le partage..


C'est donc sans hésitation que je vous recommande cette bande-dessinée bien sympathique. Un texte rempli d'émotions qui en touchera plus d'un. Je me suis tout bonnement régalé !! J'ai hésité à lui donner la mention coup de coeur mais j'ai finalement décidé de ne pas lui accorder sachant que ce n'est qu'un texte condensé et que la fin est arrivée bien trop vite à mon goût bien qu'elle soit vraiment tip top et sublime. Dans tous les cas : A LIRE, A RELIRE ET A RERELIRE !


" C'est l'histoire d'un curé qui sacrifie ses tickets de rationnement, se prive pour sauver un arabe, d'un arabe qui sauve un juif en lui donnant une raison d'espérer, d'un juif qui tient l'arabe entre ses bras tandis qu'il va mourir. C'est l'histoire du monde des hommes avec ses moments de merveilles insoupçonnées. "

End - Barbara Canepa

❢ Elisabeth est le premier tome de la série End créée par Barbara Canepa (dessins, scénario et dialogues) et d'Anna Merli (dessins et couleurs).
Offert par ma maman (oooh merci!) pour mon anniversaire, End reposait depuis janvier dans ma PAL. Pourquoi attendre... toujours cette bête question existentielle. Néanmoins, une réponse possible peut se profiler : "aah bin pour attendre moins longtemps la suite, ma bonne dame!"

Avec End, Canepa nous plonge dans une histoire sombre, mortuaire et très mystérieuse. Un vrai régal pour les yeux!



Vous prendrez bien un petit résumé avec votre thé?

Soleil, 6 juin 2012, 50p.
❢ "Lorsque je l'ai rencontrée pour la première fois, j'avais les yeux plein de larmes et elle, elle se dissimulait parmi les ridules du visage hâve de ma grand mère". Tels sont les premiers mots de cette BD. Elisabeth a 13 ans 6 mois 6 jours quand la mort vient la chercher à son tour, un 27 octobre 1866.
Morte, un état dont elle va prendre conscience quand elle assiste à ses propres funérailles. Tout le monde est dévasté, ses parents, sa soeur, ses amis... Elle est là, sauf que personne ne peut la voir ni l'entendre. Pourquoi?
Alors qu'elle "apprivoise" tant bien que mal sa nouvelle non-vie, Elisabeth ne désespère pas d'entrer en contact avec sa soeur, dont elle était très proche.
D'un autre côté, son amie, Nora tente de lever le voile sur cette mystérieuse disparition.


Et mon avis pour tremper dedans, tu le veux?



 ❢ J'ai un peu perçu ce premier tome comme une longue introduction. Canepa nous plonge dans une série remplie de mystère. Elle met en place le cadre, dresse un léger portrait de quelques personnages, mais elle garde aussi beaucoup de clés dans sa manche.
Elle en donne, mais juste assez pour mettre l'eau à la bouche du lecteur. Qui, pourquoi, comment, WTF?! Des questions qui sont revenues souvent pendant ma lecture.
L'intrigue est franchement bien ficelée entre ce qu'il faut savoir pour accrocher et ce que l'on doit découvrir, mais plus tard.
Néanmoins, je suis loin de m'être sentie spoilée par ce tome.
D'une part, le fait de distiller les infos permet de s'acclimater à l'univers. D'autre part, ça laisse du temps pour découvrir les superbes illustrations.

❢ J'ai tout simplement kiffé grave ces illustrations. A la fois douces et dures, sombres et colorées, les images sont superbes. La BD a un format légèrement plus grand qu'un format classique. Ce qui fait qu'on a l'impression d'ouvrir un grand et beau grimoire, mais aussi qu'on en prend plein les mirettes. Connaissant Canepa à travers la série Skydoll, je retrouve ici son coup de crayon, mais là où Skydoll est très pop, électro-flashy, End se la joue gothico-sobriety. Les traits des personnages reflètent bien les émotions et les expressions de ceux-ci. Ils sont assez réalistes, mais aussi estompés et donnent une impression de douceur. L'univers est vraiment sombre et colle bien au thème de la mort qui parcourt tout le récit.

❢ Je dirais que cette BD est tout simplement très poétique. Une poésie au niveau du graphisme, mais aussi au niveau du texte. On est pas dans des dialogues Tac au Tac. Les textes sont travaillés. L'auteur nous offre de belles phrases qui cadrent vraiment bien avec l'ambiance générale, entre désespoir et espoir. Ca se lit lentement pour savourer pleinement la musicalité des mots -sans pour autant être barbant.

❢ En bref, je suis conquise par ce premier tome. Je me réjouis évidemment de découvrir la suite de cette histoire un peu mystique. Et évidemment.... je veux absolument mettre ces illustrations aux murs de mon chez-moi! Une BD lue avec beaucoup de plaisir et d'émotions.
A découvrir!
Et voici l'avis de Hilde!


Pendant le Challenge Halloween, le mercredi est dédié à la BD fantastique... serais-je à l'heure pour une fois :-)






#8PM, de Jeff Sampson


Résumé :

Emily est une fille banale.
Timide, discrète.
Pas du genre à faire le mur ou à flirter avec des garçons. Jusqu'à cette fameuse nuit, 8 heures du soir. 8PM.
La nuit où une des filles de sa classe a été tuée.
La nuit où Emily a changé.
La nuit où sa vie a basculé.


Editions Milan
284 pages ; 12.50€ 
Publié le 09 octobre 2013


#8PM m’intriguait énormément depuis sa sortie VO, encore plus depuis que les éditions Milan l’avaient annoncé dans leur collection, et encore plus depuis qu’on avait visité les locaux et que l’équipe Macadam nous avait présenté cette prochaine sortie. J’étais donc très impatiente et surtout très curieuse de plonger dans ce roman, qui me donnait l’impression de ne ressembler à aucun autre.

Comme la quatrième de couverture l’indique, Emily est une ado discrète, timide, un peu « geek » sur les bords, du genre à passer ses soirées à lire des livres et à regarder des films plutôt qu’à sortir faire la fête avec sa classe, et à cacher ses formes sous des sweats trop grands plutôt qu’à les mettre en valeur. Mais un soir, quelque chose d’étrange semble se produire, et Emily ressent soudain l’envie de sortir, de s’amuser, de se libérer de ses complexes. Qu’est-ce que ce changement a à voir avec le meurtre d’une de ses camarades de classe ? Et pourquoi, chaque soir à la même heure, ce désir soudain de liberté semble transformer Emily en quelqu’un d’autre ?

Le résumé de base annonce une histoire un peu particulière où il est question de « changement de personnalité », un changement plutôt soudain qui semble survenir chaque soir à la même heure. L’auteur nous plonge dès le premier chapitre au cœur même de l’histoire et on se demande très vite ce qui se passe : est-ce un simple phénomène disons « psychologique », ou est-ce qu’il y a quelque chose de surnaturel ? Ce doute s’installe peu à peu dans l’esprit d’Emily mais aussi dans le nôtre, ce qui nous rend très vite accro au récit. On tourne les pages sans s’arrêter, avec l’envie d’en savoir plus, de découvrir ce qui se passe sans vraiment trop savoir où on va… et ce sentiment nous amène à ne plus décrocher de notre lecture jusqu’à avoir le fin mot de l’histoire. C’est terriblement prenant et efficace, et ça l’est d’autant plus que nous avons ici et là des extraits de son interrogatoire… des extraits légèrement troublants qui nous dévoilent certaines choses mais surtout soulèvent beaucoup de questions. Notamment à la fin. Surtout à la fin, d’ailleurs. C’est à s’en tirer les cheveux !!

Du côté des personnages, c’est vrai qu’on se concentre surtout sur Emily. L’auteur ne nous donne pas vraiment l’occasion de découvrir plus en détails les autres intervenants, bien qu’on recroise souvent certains personnages comme Megan et Dawn, par exemple. Mais tous sont plaisants et si on les voit rarement, ils apportent tout de même quelque chose au récit (et là je pense notamment au père d’Emily, qui a ses défauts mais qui m’a beaucoup plu – leur relation père/fille m’a quelque part assez touché, bien qu’elle soit très discrète). Quant à Emily elle-même, je dois dire que j’ai de suite accroché avec sa personnalité… ou plutôt ses personnalités, bien que celle « de la nuit » m’ait plus d’une fois fortement agacée. Je me suis très vite prise d’affection pour cette jeune fille et je crois que je me suis un peu reconnue en elle par certains aspects, ce qui m’a disons facilité la tâche pour l’apprécier… mais en tout cas, j’ai pris beaucoup de plaisir à la suivre dans ses péripéties.

Difficile de faire une chronique suffisamment juste MAIS qui n’en dit pas trop, car finalement… l’histoire est bien trop complexe et surprenante pour pouvoir la présenter correctement. En fait, elle m’a totalement prise au dépourvu. Je ne savais pas vraiment où j’allais et quand j’ai vu la direction que l’auteur a fait prendre à son intrigue, j’avoue avoir eu peur de retomber dans des histoires un peu « classiques »… dans des histoires un peu réchauffées. Attention, le réchauffé ne me déplaît pas (dans certains cas)… mais vu comment ce livre commençait, j’avais peur que son originalité se perde en cours de route, et je redoutais d’être déçue. Mais finalement, je reste quand même très satisfaite de ma lecture, et surtout très curieuse de voir comment tout ça va évoluer, car si certains points sont résolus... il y en a beaucoup d'autres qui méritent d'être approfondis, et le seront sans aucun doute dans la suite. Une suite que je suis d'ailleurs impatiente de pouvoir lire !

Donc en bref : ce livre vous intrigue ? N’hésitez pas et lisez-le ! En espérant qu’il saura vous séduire comme il se doit :)

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