Chez les heureux du monde (E.Wharton)

Chez les heureux du monde - Edith Wharton
image tirée du film "the house of Mirth".
Couverture Gallimard
L'histoire :
Orpheline ruinée, Lily Bart cherche à faire un riche mariage, bien qu'elle aime un avocat, Lawrence Selden. Trop honnête pour se vendre, mais d'allure trop libre pour garder sa réputation intacte, elle se voit fermer les portes de la haute société... 
Avec un art digne de son maître Henry James, Edith Wharton peint la haute société new-yorkaise, son éclat et sa richesse, mais aussi sa profonde corruption. 

Impressions de lecture :
Comme vous l'imaginez, j'étais très enthousiaste en débutant ce roman (mon 9ème !) d'Edith Wharton , auteure que j'aime beaucoup.
Las, un départ lent, une héroïne que j'ai (trop vite) jugée frivole et capricieuse, aux objectifs mal définis voire futiles ?ont failli avoir raison de ma lecture.
Les arguments habituels d'Edith Wharton, le poids des convenances, le pouvoir de l'argent, l'hypocrisie de la haute société new yorkaise de cette fin XIX- début XXème, tout ce monde de hiérarchie sociale que l'auteure connaissait bien et décrit toujours admirablement, tout cela me semblait cette fois trainer en longueur...
MAIS...
Mais l'héroïne s'est révélée plus complexe, ayant des principes auxquels elle est fidèle même si cela la perd et fait d'elle une paria  idéale ; elle se bat pour sa survie sociale parce-que c'est ainsi que son éducation l'a formatée et non par caprice comme je le croyais. Tous ses actes sont de ce fait dictés par la raison, elle ne cesse de montrer d'elle un visage qui ne lui correspond pas...et se perdra dans ce rôle, confondant la vraie vie et les rêves inaccessibles.
Cette seconde partie du roman est donc plus enlevée, on retrouve les descriptions travaillées et si prenantes de la société new yorkaise de l'époque dans d'autres oeuvres d'Edith Wharton, de la facilité de ladite "bonne société" à exclure l'un des siens dès lors que l'argent, le pouvoir ou simplement les relations ne sont plus à la hauteur.
Cette description d'une déchéance sociale est  habilement orchestrée par l'écriture d'Edith Wharton qui une fois de plus m'a séduite. 

Les personnages de Lily Bart, de Selden et d'autres amis loyaux ou ennemies impitoyables acquièrent de la profondeur au fil du roman et on fini par ressentir de l'empathie (mêlée d'agacement!) pour l'héroïne .
Jusqu'à la fin, émotionnellement forte, plutôt réussie. 

En bref, une belle histoire, prenante et touchante, et surtout terriblement frustrante quant à la situation de toutes ces jeunes filles sans fortune, reniées par les leurs et promises à une vie pour laquelle elles n'étaient pas préparées...et à laquelle seul le mariage convenu pouvait leur permettre d'échapper.

Une LC avec Une Comète 
(encore merci ! cet échange de mails m'a bien motivée !) 
qui saura sans doute en parler mieux que moi 
car elle a été emportée par ce roman. 

En ce qui me concerne, j'ai préféré d'autres oeuvres d'Edith Wharton,  Le temps de l'innocence, Eté, Vieux New York et surtout Fièvre romaine, une excellente nouvelle très habilement construite, qui m'a marquée !


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