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Et voici la troisième contribution à notre ronde Belgique-France-Bretagne avec Anne (la Belge), Somaja (la Française) . Et bien sûr la Bretagne avec moi ! Une ronde pour découvrir les auteurs de nos régions/pays respectifs. Un livre envoyé par la "centreuse-de-la-France", Somaja. L'auteur est de son coin mais le livre se situe en Sicile, où Bertrand Visage a longtemps vécu. |
Quatrième de couverture :
Arturo retourne en Sicile huit ans après en avoir été chassé. Chaque soir, il rôde autour d'un immeuble populaire de Catane où vit Veronica, cette «fille de gangster» qui a été sa femme. Elle n'est pas là. Sur un coup de tête, il s'introduit alors dans l'appartement. Une nuit, un violent orage éclate. Arturo se dirige à tâtons vers la cuisine. À la lueur des éclairs, il aperçoit un corps étendu.
Impressions (furtives) de lectures :
Une écriture sensuelle, une ambiance chaleureuse et un brin fantastique parfois, des héros sympathiques et finement dépeints. Ce petit livre relate l'attente d'Arturo, réfugié dans son ancien appartement en attendant le retour annoncé de sa femme, son angoisse de la voir revenir bien qu'il soit là pour cela, son évolution au fil des jours, les retrouvailles avec les voisins, en apparence rien n'a changé...
L'"interieur" du titre peut être interprété de deux façons, l'appartement trop chaud autour duquel tourne l'histoire ; et l'intérieur du héros, qui change, retrouve ses repères tout en les rejettant, qui trompe sa solitude en feignant de retrouver sa vie d'antan...
On ressent le soleil de Sicile, la convivialité des repas dehors le soir, le fatalisme des habitants. Tout cela est très bien écrit, non dénoué d'humour subtil.
L'apparition du "corps étendu" va modifier l'ordre des choses, les sentiments, les attentes...Et la fin. Très ouverte. Un peu comme "symétrique" au reste du livre puisque l'attente change de personnage.
Un petit bijou, donc, que ce roman si bien ciselé.
Mais un seul bémol, les différentes recherches (réelle et intérieure) du héros n'aboutissent pas dans le livre, c'est au lecteur de se faire sa propre idée de ce qui peut et/ou doit advenir. Et si cela donne une jolie fin, on reste un peu sur sa faim (oups, pas fait exprès !)...
p.31 : (une jeune veuve relate la mort violente de son mari...J'adore ce passage, tout à fait à l'image des dialogues du livre, un humour décalé mais sincère, subtil)
Deux coups de feu en pleine poitrine, pan, pan : les mains de la jeune femme, potelées, moelleuses et blanches, esquissèrent le déroulement de la tragédie avec la même satisfaction expérimentée que s'il s'était agi de donner la recette d'une tarte aux pommes.
- Pardon, je n'étais pas au courant, bredouilla Arturo au comble de la gêne. J'aurais pu me douter...votre robe...
- Ma robe ?
Miranda haussa les épaules avec bonne humeur.
- Qu'est-ce que vous lui trouvez ?...Oh, mais pas du tout, aucun rapport...C'est juste que le noir m'amincit !"
D'après l'éditeur :
Bertrand Visage a longtemps vécu en italie du Sud. Le mystère et la sensualité sont partout présents dans son oeuvre : ombres et lumières, comme dans Tous les soleils (prix femina 1984), Angelica ou Bambini.
Un grand merci à Somaja, du blog les mille et une pages de Somaja, pour l'envoi de ce livre.
Vous pouvez lire les billets (clic sur le titre)
- d'Anne (la Belge) sur le livre breton : A l'angle du renard (F.Juhel)
- de Somaja, du centre du monde de la France sur le livre belge :
La petite dame en son jardin de Bruges (C.Bertin)
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